Usain Bolt n'est pas qu'une auto-légende proclamée du sprint. C'est aussi un grand communicant.
Pour le show, il y a les mimiques, les blagues et les sourires. Mais pour les sujets graves, comme le dopage une dizaine de jours après l'annonce des contrôles positifs de l'Américain Tyson Gay à un produit non dévoilé et de son compatriote Asafa Powell à un stimulant, Bolt sait aussi capter l'attention.
Loin de pratiquer la politique de l'autruche, au contraire du sprinter britannique James Dasaolu assis à ses côtés et qui a expliqué n'avoir "pas grand-chose à dire sur ce sujet", Bolt a joué le jeu des
questions-réponses sur le dopage, sans agacement véritable, à la veille du meeting de Londres où il courra le 100m.
La voix plus grave encore que d'habitude, le Jamaïcain n'a certes pas révélé grand-chose, mais il a dégagé une impression de sincérité et de naturel propice à la mansuétude le concernant.
"Je suis propre"
"Depuis quand me suivez-vous ?", a-t-il commencé par répondre à une journaliste qui lui demandait si les fans pouvaient avoir confiance en lui. "2008 je suppose? Si vous m'aviez suivi depuis 2002 et mes débuts, vous sauriez que je fais des choses phénomales depuis mes 15 ans. J'ai brisé tous les records qu'il y avait à battre (dans les catégories de jeunes comme chez les adultes)", a-t-il ajouté fermement, mais sans méchanceté.
"J'ai eu un don (à la naissance), je sais que je suis propre, je ne suis pas inquiet", a-t-il insisté.
"Je fais attention. Je suis testé tout le temps"
Invité à donner son avis sur la sévérité des sanctions pour dopage, Bolt a rappelé que "l'IAAF (la Fédération internationale d'athlétisme) et l'AMA (l'agence mondiale antidopage) étaient là pour ça".
"En tant qu'athlète, je dois juste faire très attention (à ce qu'il prend), j'ai une super équipe autour de moi et ils font en sorte que je sois sûr d'être dans les clous. Je suis testé tout le temps. J'ai encore été contrôlé avant-hier et ça fait partie de ma routine. Je suis propre", a-t-il répété, avant de préciser que "comme tous les athlètes, je prends des vitamines".
Concernant la liste des produits interdits, parfois difficile à comprendre, Bolt s'est montré clair: "Si c'est interdit, ça veut dire que vous devez les éviter." Au quotidien, Bolt a expliqué faire attention à ce qu'il mange, sans préciser si cela incluait les nuggets, ces beignets de poulet frits dont il a longtemps été si friand.
"Mon équipe m'entoure et rend les choses plus simples, mais je fais attention aussi moi-même", a-t-il ajouté. Enfin, après une vingtaine de minutes, Bolt a remis sur son crâne ses lunettes de soleil, traversé l'allée avec nonchalance, avant de s'éloigner sans empressement.
Vendredi à Londres, de toute façon, il courra vite.
afp/bao
"Dans la vie, certaines choses arrivent et les gens commettent des erreurs"
Bolt ne s'est ensuite guère appesanti sur les contrôles positifs de ses rivaux. "Il y a eu beaucoup de choses qui n'ont pas encore été dites, donc j'attends de voir ce qui va se passer", a déclaré l'autoproclamée légende du sprint.
Bolt a indiqué avoir échangé des messages de type SMS avec Powell, son prédécesseur en tant que recordman du monde du 100m. "C'est pénible, difficile. Dans la vie, certaines choses arrivent et les gens commettent des erreurs", a-t-il simplement souligné.
Mais le géant jamaïcain, détenteur des records du monde du 100m et du 200m, a aussi expliqué ne pas chercher à savoir si ses concurrents pouvaient être dopés. "Franchement, ça ne compte pas. Moi je fais le boulot. Quand vous êtes athlètes, vous vous préoccupez de vous-même", a-t-il argumenté.
Les Kényans sont les plus contrôlés
Les Kényans ont été les athlètes les plus contrôlés par la fédération internationale (IAAF) en 2012, selon des statistiques dévoilées jeudi par l'instance. Ils ont subi dans leur ensemble 348 tests diligentés directement par l'IAAF, soit 14,7% du total des contrôles demandés par la fédération internationale l'année dernière. Ces statistiques ne concernent que les contrôles diligentés par l'IAAF.