On n'attendait pas de cette équipe de Suisse qu'elle crée l'exploit face aux Bleus, comme l'avait fait son aînée lors du mondial 1993. On s'attendait même plutôt à une correction face à la meilleure équipe du monde, surtout après le revers concédé en Macédoine en ouverture de campagne (27-20).
Il n'en a rien été. Emmenés par les neuf buts de Roman Sidorowiz, les Helvètes ont offert une belle réplique à la bande de Nikola Karabatic.
Menée mais jamais malmenée
Si elle n'a jamais mené au score, excepté à 2-1 à la 3e minute, la troupe de Rolf Brack n'a jamais non plus été hors-sujet. Sérieux, les Français n'ont néanmoins pas eu à forcer leur talent pour faire la décision, appuyant sur l'accélérateur quand cela s'avérait nécessaire.
"Nous avons malheureusement manqué deux penalties et laissé passer quelques occasions en contres en première mi-temps", regrettait le sélectionneur national à l'issue du match.
Dans une halle St-Jacques garnie de 6700 spectateurs, dont quelques centaines de Français qui ont traversé la frontière, la Nati a eu la malchance de tomber sur un Thierry Omeyer en état de grâce dans le but des Bleus.
L'anniversaire d'Omeyer
Le gardien du Paris Saint-Germain, qui fêtait à cette occasion son 38e anniversaire, a constitué un mur infranchissable pour Andy Schmid et les siens.
Auteur de 19 parades, dont 12 dans la seule première demi-heure, Omeyer s'est montré inspiré à quelques kilomètres de son Alsace natale.
En plus de dégoûter des Helvètes sans complexes, il s'est offert un joli cadeau en milieu de deuxième mi-temps en inscrivant un but d'un tir en cloche, profitant du fait que les Suisses évoluaient sans gardien. Une première en 304 sélections en équipe de France.
"On manque encore d'expérience"
"C'est bon pour l'expérience de jouer ce genre de match, face à une équipe de top niveau qui possède des joueurs de classe mondiale comme Nikola Karabatic", confiait Rolf Brack.
"On a pu constater qu'on manquait encore d'expérience du haut niveau par rapport à une équipe comme la France. Ils savent toujours quand faire la passe, quand tirer. Ils jouent juste", poursuivait le coach national.
Aux Helvètes de tirer les enseignements nécessaires de cette défaite honorable d'ici le 30 avril prochain et la réception de la République tchèque. Histoire de conserver un mince espoir de voir la Pologne en janvier 2016.
Trois questions à Thierry Omeyer
RTSsport.ch:
Difficile d'espérer mieux comme cadeau d'anniversaire...
THIERRY OMEYER: Le plus beau cadeau de ma journée, c'est la victoire. On savait qu'il fallait aborder ce match sérieusement, je pense qu'on l'a bien fait. On a creusé l'écart au fur et à mesure du match, c'est bien, on a su gérer. C'était important de gagner nos deux matches cette semaine, on veut se qualifier le plus vite possible.
RTSsport.ch: Et en plus, vous avez marqué...
THIERRY OMEYER: Ce but, c'est la cerise sur le gâteau. En plus c'est mon premier en équipe de France. C'est génial d'avoir pu le faire devant ma famille et mes amis. Mon job, c'est d'arrêter les ballons, donc je suis content de marquer. Je suis très heureux d'avoir pu aider l'équipe.
RTSsport.ch: Vous attendiez-vous à une Suisse aussi accrocheuse?
THIERRY OMEYER: On savait qu'il y avait de très bons joueurs dans cette équipe, on s'était bien préparés. On s'attendait à un match compliqué dans une salle remplie. La Suisse a fait un très bon match. On a l'expérience, on sait qu'il ne fallait pas les laisser revenir et s'enflammer.
Bâle, Axel David - twitter @axel_david7
Suisse-France 24-33 (11-15)
Suisse: Bringholf, Portmann, Portner; Schmid, Fellmann (1 but), Lier, Caspar, Graubner (2), Sidorowiz (9), Dähler, Von Deschawanden (4), Raemy (4), Hess (1), Striffeler, Mühlemann (3), Freivogel. Entraîneur: Rolf Brack.
France: Omeyer (1), Pardin; Fernandez (4), Anic (1), Narcisse, Joli (3), Nyokas (1), Honrubia (2), N.Karabatic (7), Mahé, Grebille (3), Accambray, Sorhaindo (1), Guigou (8), L.Karabatic, Porte (2). Entraîneur: Claude Onesta.