La France, finaliste 2006 en panne d'attaque contre l'Uruguay (0-0), doit marquer pour exister dans ce Mondial, avec un deuxième match à Polokwane contre le Mexique, dans un groupe A ouvert. Au coup d'envoi à 20h30, Raymond Domenech aura-t-il enfin des certitudes sur son onze de départ pour ce match crucial ? Rien n'est moins sûr.
Le sélectionneur français tâtonne. L'animation offensive n'a pas convaincu avec Yoann Gourcuff, Franck Ribéry, Sidney Govou et Nicolas Anelka dans le 4-2-3-1 ressuscité pour le premier match de la Coupe du monde des Bleus. Domenech pourrait être tenté de sacrifier Gourcuff, isolé au sein du groupe. Dans ce cas, Ribéry deviendrait meneur axial, rôle déjà endossé en Bleu, et Florent Malouda, sur le banc pour le premier match, pourrait retrouver une place de titulaire à gauche de l'attaque.
Le sélectionneur maintiendra-t-il sa confiance à Govou, transparent et qui admet lui-même ses difficultés ? La question est encore plus brûlante pour Anelka, qui ne rentre pas dans la case "avant-centre", électron décidément trop libre.
Une chance à Henry ?
Domenech replacera-t-il Anelka à droite ? Donnera-t-il sa chance à Thierry Henry, aux jambes fatiguées mais à l'aura toujours intacte dans le vestiaire avec ses 121 sélections et ses 51 buts ? Les Bleus avaient appris lors de la collation d'avant-match juste avant l'Uruguay comment ils joueraient (le 4-3-3 de la préparation étant abandonné pour revenir au 4-2-3-1) et avec qui (Malouda, titulaire en préparation, cédant sa place à Abou Diaby).
Toutes les surprises sont donc à attendre d'un Domenech qui n'a plus rien à perdre pour sa dernière campagne à la tête des Bleus. Diaby, avec ce qu'il a montré pour sa 6e sélection seulement contre la bande à Diego Forlan, devrait avoir une nouvelle chance. William Gallas concentrera encore les regards. Si son mollet gauche n'a pas cédé, il a encore écourté cette semaine une séance d'entraînement - pour une "gêne musculaire" selon la version officielle - et semble se préserver.
Eric Abidal a exhorté ses partenaires à "se lâcher" pour "un déclic". Mais les Bleus se méfient d'un Mexique qui a arraché l'égalisation contre l'Afrique du Sud pour son premier match (1-1) et qu'ils jugent "potentiellement plus forts que les Uruguayens", selon Abidal. Une analyse partagée par Domenech pour qui l'essentiel est "d'enlever le monopole du ballon" à la Tri pour tenter "de ne pas subir".
Gonflés à bloc
Les Mexicains, eux, arrivent sur les hauteurs de Polokwane (1300 m d'altitude) gonflés à bloc. "Désormais, il s'agit de vaincre ou mourir", a résumé le jeune attaquant du Mexique Carlos Vela, rassuré par le premier match terne des Bleus: "Après avoir vu leur prestation et celle de l'Uruguay lors de leur match nul, je crois que nous conservons de bonnes chances d'atteindre les 8e de finale".
Rafael Marquez, capitaine emblématique du Mexique, calme toutefois les ardeurs de sa jeune garde: "Nous connaissons la qualité de leurs attaquants et ils peuvent se réveiller à n'importe quel moment et tout changer parce que ce sont des grands joueurs."
Marquez est un leader, un vrai, celui qui prend ses responsabilités et a inscrit le but égalisateur contre les Bafana Bafana. En équipe de France, personne n'a osé ou pu endosser ce costume jusqu'ici. En 2006, les Zinédine Zidane, Patrick Vieira et Claude Makelele avaient guidé les Bleus vers les sommets. Ils doivent se trouver un premier de cordée jeudi soir.
si/alt
GROUPE A
Afrique dS - Mexique 1-1 (0-0)
Uruguay - France 0-0
Afrique dS - Uruguay 0-3 (0-1)
France - Mexique 17.06 20h30
France - Afrique dS 22.06 16h00
Mexique - Uruguay 22.06 16h00
Classement (16.06)
1. Uruguay 2 1 1 0 3- 0 4
2. Mexique 1 0 1 0 1- 1 1
3. France 1 0 1 0 0- 0 1
4. Afrique dS 2 0 1 1 1- 4 1