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La presse française "assassine" ses Bleus

Evra
Patrice Evra, capitaine d'un navire français en perdition.
"Imposteurs!", "Indigne!", "Lamentable!". La presse française de vendredi n'a pas de mot assez dur pour qualifier la désastreuse prestation de l'équipe de France contre le Mexique (0-2), jeudi soir à Polokwane, qui l'élimine pratiquement du Mondial.

La France de Raymond Domenech a touché le fond jeudi contre le Mexique (défaite 2-0) lors de son deuxième match de la Coupe du monde en Afrique du Sud. A tel point que la presse tricolore a tiré à boulet rouge sur ses Bleus.

"La nullité de l'équipe de France dément tous les discours tenus par Raymond Domenech et ses joueurs sur leur force de caractère et leur capacité de réaction", écrit l'Equipe. "Ce matin", ajoute le quotidien sportif, "la France contemple un champ de ruines: son équipe nationale". "Pas de tristesse, pas de désolation, surtout pas de colère. Ce serait trop donner à ces hommes qui ne savent rien offrir", poursuit l'Equipe, pour qui, "le je-m'en-foutisme est la seule bannière sous laquelle cette équipe est capable de rassembler." "L'équipe de France va très probablement prendre la porte et sceller une faillite immense", "celle d'un sélectionneur, d'un système fédéral et d'une génération de faux cadres", écrit encore le journal.

"Les Bleus ont fait honte à leur maillot"

Séquence nostalgie pour certains supporters français.
Séquence nostalgie pour certains supporters français.

Sous le titre, "les Bleus au fond du gouffre", le Figaro estime qu'"on ne voit pas comment cette équipe sans moelle ni âme peut espérer un miracle". "Il faudrait que les dieux du football soient tombés sur la tête pour sauver une sélection française qui ne mérite que l'opprobe", ajoute le journal.

Le journal Libération parle de "cauchemar bleu" et de "nettoyage aztèque". Pour le journal, "complètement dépassés, les Bleus ont aussi failli individuellement". Le Parisien affirme de son côté que "pathétiques, les Bleus n'ont jamais fait illusion hier soir". "Ce résultat est-il vraiment étonnant ?", poursuit le quotidien. "Comment une sélection qui ne régale jamais peut-elle se transformer en usine à rêves du jour au lendemain ? Par la magie de joueurs qui ne s'entendent pas ? Par le savoir d'un sélectionneur qui tatonne encore et toujours ?".

Pour France Soir, "les Bleus ont fait honte à leur maillot". "La qualification s'éloigne après ce fiasco retentissant qui devrait laisser des traces durables dans un groupe miné par les clans".

"Les Bleus, Go Home": la presse britannique se réjouit

La presse britannique se réjouissait vendredi de la probable élimination de l'équipe de France qui, selon elle, méritait aussi peu de participer au Mondial 2010 après la main de Thierry Henry contre l'Irlande, que d'y rester au vu de ses prestations. "Allez, Les Bleus: go. Go home. Il n'y en aura pas beaucoup pour pleurer votre départ", ironise le Times

La France n'a guère goûté à l'enchilada mexicaine.
La France n'a guère goûté à l'enchilada mexicaine.

Le Daily Telegraph décrit de son côté la France comme l'équipe "méritant le moins sa place en Afrique du Sud". "On en trouvera peu pour éprouver de la sympathie pour le sélectionneur sortant (Raymond Domenech), étant donné la manière dont les anciens champions du monde se sont qualifiés pour l'Afrique du Sud, aidés d'une faute de main évidente de Thierry Henry", renchérit le Daily Mail.

The Sun a cru déceler dans l'équipe "un sentiment de honte diffus sur la manière douteuse dont elle s'est qualifiée aux dépens de la République d'Irlande en barrage." "Ils vont ouvrir les bouteilles de mezcal à Guadalajara, tandis que le liquide noir va couler à flots à Dublin", poursuit le tabloïd dans une allusion à la Guinness.

Outre la faute en barrage contre l'Irlande en novembre, le spectacle offert par la sélection française en juin suscite le dédain de la presse britannique: "Un point est à peu près tout ce que la France méritait après deux prestations sans relief", tranche le Guardian, selon qui l'équipe "a abandonné sans se battre".

L'Independent est du même avis, décrivant la "capitulation française", les "tensions dans le vestiaire et le manque de cohésion". "Les hommes de Domenech ont échoué à transformer en efficacité collective leurs qualités individuelles", estime le Times tandis que le Daily Mail décrit "un assemblage d'individualités plus qu'une équipe". Le Telegraph s'en prend particulièrement à "Franck Ribéry, le meilleur joueur du pays", qui "a été un observateur plus qu'un participant durant 180 minutes".

afp/bao

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