Le Cameroun devra oublier la crise pour réagir dans le groupe E

Le Cameroun, en proie à une énième crise interne et à une remise en cause de son sélectionneur français Paul Le Guen, doit battre le Danemark samedi (20h30) à Pretoria (groupe E) pour viser les 8es de finale de la Coupe du monde. Les "Lions indomptables" auront-il retrouvé le mordant qui leur a tant fait défaut lundi contre le Japon (0-1) ?

Depuis l'inquiétant revers contre les Japonais, ils ont en tous cas retrouvé leurs mauvaises habitudes en affichant publiquement leurs divergences, et même leur défiance à l'égard de leur coach. "A la fin de cette Coupe du monde, Paul (Le Guen) devra rendre compte à ses dirigeants, qui lui ont fait confiance. Et moi, en tant que joueur et capitaine de cette équipe, je devrai faire pareil", a estimé Eto'o.

Aligné en attaque à droite comme à l'Inter Milan, la star camerounaise a complètement manqué son entrée en matière, comme accablé par la pression de l'événement. A Paul Le Guen, on a reproché l'étrange manque d'entrain des "Lions indomptables", leur fébrilité défensive et, plus grave, l'absence de structure de leur jeu.

La clef Bendtner

Pour sauver ce qui peut encore l'être et éviter une élimination dès la phase de groupes comme en 1994, 1998 et 2002, les officiels camerounais sont entrés en scène, ministère des Sports en tête, et ont organisé des réunions pour calmer l'incendie qui menaçait de s'embraser. Jeudi, Eto'o et Achille Emana ont ainsi affiché leur unité lors d'une conférence de presse rocambolesque, balayant les rumeurs selon lesquelles le groupe serait divisé entre les pro Eto'o et les pro Rigobert Song, le vénérable ancien capitaine.

Côté danois, le billet pour les 8es de finale dépend peut-être aussi d'un joueur d'Arsenal, Nicklas Bendtner. L'attaquant, touché à l'aine, n'a tenu sa place que pendant 60 minutes lors de la défaite contre les Pays-Bas (2-0): "il ne pouvait pas jouer plus longtemps, mais ce qu'il a montré était très encourageant", a espéré le sélectionneur du Danemark, Morten Olsen.

Pays-Bas - Japon, pour ne pas perdre la tête

Les Pays-Bas et le Japon, vainqueurs de leur premier match respectivement face au Danemark (2-0) et au Cameroun (1-0), se disputent la tête du groupe E, samedi au stade Moses Mabhida de Durban. Les Néerlandais possèdent un avantage psychologique: sans bien jouer, ils avaient battu les "Samouraïs bleus" 3-0 en septembre dernier en match amical, à domicile à Enschede. "Je me rappelle surtout que, ce jour-là, les Japonais m'avaient impressionné par leur vitesse. Ils nous avaient largement dominés en première période", tempère toutefois le sélectionneur Bert van Marwijk.

Fausse modestie ? Prudence exagérée ? Sans doute pas. Car l'entraîneur néerlandais sait qu'un excès de suffisance, marque de fabrique de certains de ses hommes, pourrait jouer de mauvais tours à son équipe. "De l'assurance, oui. De l'arrogance, non", martèle Van Marwijk quasiment à chacune de ses conférences de presse.

Toujours sans Robben

Face aux Danois, les Pays-Bas avaient péché par manque de profondeur. L'absence du rapide et percutant Arjen Robben, qui se remet d'une déchirure à une cuisse, s'était faite nettement sentir. L'attaquant du Bayern Munich a repris l'entraînement avec le groupe mardi mais Van Marwijk ne semble pas enclin à l'aligner face aux Japonais. "Arjen a encore besoin de quelques séances pour se remettre à niveau, retrouver le rythme", a indiqué le sélectionneur. Ce dernier devrait donc confirmer Rafael Van der Vaart sur le flanc gauche en attaque, même si l'ailier Eljero Elia, qui avait dynamisé le jeu néerlandais dès son entrée (67e) face aux Danois, a marqué des points à ce poste. Mais Van Marwijk, "impatient" que ses "joueurs se libèrent", n'est pas un entraîneur qui chamboule tout à la moindre contre-performance de l'un de ses cadres.

Son alter ego japonais Takeshi Okada, satisfait de la première sortie de ses troupes face au Cameroun, ne devrait pas lui non plus effectuer de changement majeur dans son "onze" de départ. Même s'il estime que le style de jeu des Oranje, "fait de passes courtes", se situe aux antipodes du style "beaucoup plus physique" des Lions Indomptables. "Il y a un coup à jouer", assure Okada. "Je suis mi-idéaliste, mi-réaliste. Je sens les joueurs capables d'un exploit mais je suis également conscient que les Néerlandais sont vraiment très forts".

afp/seb