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Anelka insulte Domenech et est renvoyé en France

Le quotidien français révèle une bombe dans le camp français.
Le quotidien français révèle une bombe dans le camp français.
Le malaise au sein de l'équipe de France est profond. Suite aux révélations de "L'Equipe", selon lesquelles Nicolas Anelka aurait insulté Domenech lors de la débâcle contre le Mexique, l'attaquant français a été prié de faire ses valises.

C'est certain. Raymond Domenech et Nicolas Anelka ne partiront pas ensemble en vacances après la Coupe du monde en raison de la tension qui a surgi à la mi-temps de France-Mexique. L'attaquant Nicolas Anelka, à qui Raymond Domenech demandait un repositionnement tactique à la mi-temps du match France-Mexique (0-2) jeudi, aurait d'abord contesté la critique, puis carrément insulté le sélectionneur, révèle en Une le quotidien sportif L'Equipe de samedi. Suite à ses révélations, la Fédération française de football a décidé de renvoyer l'attaquant de Chelsea à la maison.

Selon le journal, à la mi-temps du match, le score étant nul (0-0), le sélectionneur n'a pas prévu de remplacer Anelka. "Il souhaite juste qu'il arrête de décrocher en permanence, de "dézoner" à volonté et qu'il reste plus en pointe, plus proche de la surface (...)". L'avant-centre de l'équipe de France conteste, Domenech menace de le remplacer. Anelka lance alors: "va te faire enculer, sale fils de pute". "Ok, tu sors", réplique Domenech et c'est André-Pierre Gignac qui joue la seconde période à la place de l'attaquant de Chelsea.

Dans le même article, intitulé "Insultes, sourires moqueurs et consternation", le journal décrit une "image saisissante". Le milieu remplaçant Yoann Gourcuff répond à des questions de journalistes en fin de match. "Pendant que le Girondin s'exprime, ses "deux amis" (Anelka et Franck Ribéry, ndlr) déboulent sac à dos sur l'épaule. Quand Gourcuff aperçoit le milieu de terrain du Bayern Munich, l'image est saisissante: il évite de croiser son regard frondeur et se colle un peu plus à la barrière pour le laisser passer, comme le premier de la classe fait place au caïd du collège par peur de prendre une baffe derrière la tête".

Deux buts encaissés après l'incident

La mine des mauvais jours pour le capitaine Patrice Evra au moment d'affronter la presse. [KEYSTONE - Johann Hattingh]
La mine des mauvais jours pour le capitaine Patrice Evra au moment d'affronter la presse. [KEYSTONE - Johann Hattingh]

A 31 ans, Nicolas Anelka dispute sa première Coupe du monde, après avoir été écarté du groupe lors des trois éditions précédentes depuis 1998. "Je ne me suis jamais donné comme objectif dans ma vie, dans ma carrière de faire un Mondial", avait-il déclaré à l'AFP le 11 mai, juste après l'annonce de la présélection de 30 joueurs de l'équipe de France. Longtemps considéré comme l'enfant terrible du football français, affectant pendant des années une certaine indifférence par rapport à l'équipe de France, Anelka avait eu enfin cette année l'occasion de se faire une carrière en Bleu, suite à son transfert en janvier 2008 à Chelsea, dont il est devenu l'un des cadres.

Pourtant, depuis le début de la préparation pour la Coupe du monde en Afrique du Sud, il n'avait cessé d'irriter par son comportement sur le terrain. Malgré les consignes de Raymond Domenech lui demandant de jouer en pointe, Anelka s'obstinait à "décrocher", à revenir en position de numéro dix pour tenter d'orienter le jeu, laissant vide la pointe de l'attaque.

Malgré cette indiscipline surprenante chez un joueur de cette expérience, Raymond Domenech a fait de lui un titulaire pour le match inaugural contre l'Uruguay. Et lui a conservé sa confiance pour la deuxième rencontre contre le Mexique. Jusqu'à l'incident rapporté par l'Equipe et son remplacement à la mi-temps, par André-Pierre Gignac. Après cet accrochage, la France a encaissé deux buts en seconde période (64e et 79e minutes), compromettant sérieusement ses chances de qualification pour les huitièmes de finale.

Roselyne Bachelot se fâche, la FFF renvoie Anelka

La ministre française de la Santé et Sports, Roselyne Bachelot, se fâche. Elle a appelé les joueurs de l'équipe de France à "la retenue et à la dignité" après les insultes proférées par Nicolas Anelka contre le sélectionneur Raymond Domenech. Dans un communiqué très sec publié à la mi-journée, Mme Bachelot déclare: "la très forte pression qui pèse sur les Bleus n'autorise pour autant aucun dérapage. Les joueurs doivent se rappeler qu'ils portent les couleurs de la France et qu'ils sont considérés comme des modèles par beaucoup de jeunes. Cela les oblige à la retenue et à la dignité".

En fin d'après-midi samedi, la FFF a tiré les leçons de ces révélations et décidé d'exclure Anelka du cadre de l'équipe de France. "La décision vient d'être prise, j'attends une conversation avec le président de la Fédération Jean-Pierre Escalettes et Domenech tout à l'heure, pour voir si je me déplace ou pas. C'était de toute façon normal de le faire aujourd'hui, ça ne peut pas être autrement", a expliqué M. Le Graët au micro de RTL. L'attaquant, qui a refusé de s'excuser publiquement pour ces propos, quittera samedi soir le camp de base en Afrique du Sud.

Anelka était absent de l'entraînement des Bleus, samedi après-midi à Knysna. Il était resté "à l'hôtel" des Bleus, selon l'encadrement de l'équipe de France, qui avait aussi évoqué une "réunion entre joueurs, staff, et président de la FFF" sans préciser le sujet.

afp/seb

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Anelka: "Ce ne sont pas mes mots"

Nicolas Anelka reconnaît "une discussion houleuse avec le sélectionneur", accepte son exclusion de l'équipe de France mais affirme que les propos rapportés par le quotidien sportif l'Equipe ne sont pas les siens, dans un entretien exclusif accordé samedi au quotidien France-Soir et reproduit sur le site du journal. "Je tiens à préciser que les mots qui sont sortis dans la presse ne sont pas mes mots", dit Anelka. "J'ai eu certes une discussion houleuse avec le sélectionneur mais elle s'est déroulée dans le secret du vestiaire, entre le coach et moi, devant mes partenaires et le staff. Cela n'aurait jamais dû sortir du vestiaire. Je ne sais pas à qui cela peut faire du bien de répandre de telle choses mais certainement pas aux Bleus" , explique le joueur de Chelsea. "Mon but n'a jamais été de déstabiliser l'équipe de France, une institution que je respecte. J'accepte mon exclusion de l'équipe de France et je souhaite bonne chance aux Bleus contre l'Afrique du Sud. J'ai beaucoup de respect pour tous mes coéquipiers sans exception, j'insiste là dessus, ajoute-t-il. L'équipe de France a une grosse échéance mardi prochain contre l'Afrique du Sud, avec encore une qualification possible dans cette Coupe du monde. C'est la raison pour laquelle je préfère ne pas m'exprimer pour le moment".

Le capitaine Patrice Evra a estimé samedi qu'il existait "un traître" au sein de l'équipe de France de football, après la publication par "L'Equipe" de propos injurieux envers Raymond Domenech prêtés à Nicolas Anelka, à la mi-temps de France-Mexique. "On sait qu'il y a quelqu'un parmi nous qui veut du mal à l'équipe de France", a déclaré Evra lors d'une conférence de presse organisée après l'exclusion du groupe de Nicolas Anelka. "Le problème de l'équipe de France, ce n'est pas Anelka, c'est le traître qu'il faut éliminer du groupe". Le capitaine de l'équipe de France a également affirmé que le quotidien "L'Equipe" n'était pas dans son rôle en publiant en première page les insultes prêtées à Nicolas Anelka. "Comment cette chose a pu sortir dans la presse? Je me demande comment ce journal a pu publier ces propos. Que la presse écrive des trucs comme ça, on est où?".

Jean-Pierre Escalettes (président de la FFF) a estimé que la publication de ces propos avait violé l'intimité du vestiaire des Bleus. "En faire la première page, c'est quand même gros. On touche à une intimité et ça fait beaucoup plus mal", a-t-il confié. Le président de la FFF a également jugé que l'exclusion de Nicolas Anelka était "une sanction extraordinaire, très dure", et affirmé que l'attitude du joueur à l'annonce de son exclusion avait été "en tous points digne et noble".