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Thierry Henry: "je me suis senti écarté"

Thierry Henry a parlé à la presse mais n'a pas dit grand chose.
Thierry Henry a parlé mais n'a pas dit grand-chose.
Thierry Henry a parlé pour la première fois à un journaliste depuis son retour sur sol français. L'attaquant français a expliqué qu'il s'était senti écarté, mais sur le fond il n'a finalement rien révélé du malaise qui régnait au sein des Bleus durant le Mondial.

L'attaquant et ancien capitaine de l'équipe de France de football Thierry Henry dit s'être senti écarté du groupe pendant le Mondial, dans sa première interview depuis l'élimination des Bleus, accordée vendredi à Michel Denisot sur Canal+.

A la question de savoir pourquoi il n'a pas pu "être le grand frère" dans cette équipe de France, Henry répond: "Je ne l'étais plus. (...) Je me suis senti écarté (...) on ne me parlait plus comme avant." "Avant on me parlait plus, j'étais au devant de la scène (...) A un moment donné quand tu n'as plus de crédibilité dans un groupe, ça devient difficile. Je me suis senti écarté, et à un moment donné, la fierté d'un homme en prend un coup !", ajoute Le joueur plus prolifique (51 buts) de la sélection tricolore, fort de ses 123 sélections.

Les raisons du fiasco? "Ma première raison du fiasco, c'est qu'on a pas bien joué. (...) C'est que nous n'avons pas été à la hauteur", a aussi estimé Henry, qui a été reçu jeudi par le président de la République Nicolas Sarkozy. Il a refusé de dévoiler le contenu de cet entretien. "Ca s'est bien passé", a-t-il simplement répété à plusieurs reprises. Qui dirigeait l'équipe de France ? "Je pense que normalement c'est le coach, le coach dirige toujours son équipe. (...) Le coach était là oui, il dirigeait. (...) il y a un coach qui est en place et qui met son équipe en place, qui prend ses décisions et il faut les respecter et je suis bien placé pour le savoir", a ajouté Henry, qui a été remplaçant lors des trois rencontres du Mondial. L'attaquant du FC Barcelone n'a joué qu'une vingtaine de minutes contre l'Uruguay (1er match) et 35 minutes contre l'Afrique du Sud (dernier match).

"Ce ne sont pas les mots de Nico"

L'incident de la mi-temps de France-Mexique et l'affrontement Domenech-Anelka ? "Pour en arriver là c'est qu'il y avait quelque chose avant. Il y avait peut être un malaise (...) Ce qui me frappe avant tout c'est cette Une (de L'Equipe) quand même. (...) Ce que je sais, c'est que ce ne sont pas les mots de Nico. (...) Il ronchonnait". Et d'ajouter: "Je sais ce qu'il a dit mais je ne suis pas Nicolas Anelka, je laisserai Nico dire ce qu'il a à dire." Il affirme que le groupe n'a appris l'exclusion d'Anelka que le lendemain. "On a su ça quand on s'est réveillé et on nous a dit que Nico devait rentrer."

Pourquoi le soutenir ? "Je pense qu'on devait montrer notre soutien à Nicolas, sur le simple fait que les mots qui sont sortis dans l'Equipe ce n'est pas ce que Nicolas a dit. (...) Faire rentrer Nico comme comme ça, je peux vous le dire, je suis passé dans une étape avec l'histoire de ma main (...) j'étais tout seul et je sais comment c'est". Qui a décidé pour le boycottage de l'entraînement ? "Le groupe et je regarde la caméra je vous regarde, le groupe !" (...) Maintenant c'est vrai qu'avec le recul, tu peux dire, oui, que c'était un erreur"

"C'est moi qui doit porter les sacs"

Y avait-il des clans en équipe de France ? "Il y a toujours des affinités, maintenant si on veut parler de clans, franchement je ne pense pas." "Après j'ai pas tout vu. (...) Mais je peux vous dire ici, en vous regardant, j'ai pas vu de bagarre, j'ai vu personne mettre de pression, les décisions ont été les décisions du groupe", a-t-il ajouté.

Thierry Henry évoque cependant la différence entre sa génération et les jeunes joueurs. "Moi quand je suis arrivé en sélection, avant de m'asseoir à table, j'attendais de voir où les anciens s'asseyaient, dans le bus. (...) A Monaco, M. Tigana m'envoyait nettoyer les ballons même après avoir été champion du monde..." (...)

Ça n'existe plus ça ?, demande Michel Denisot: "Limite c'est moi qui doit porter les sacs ! Il n'y a plus peut être ce respect à la base avec les anciens. Mais est ce que ce n'est pas un problème de société ça aussi ?" Et l'ancien capitaine des Bleus termine sur un message. "Que les gens n'arrêtent pas de supporter l'équipe de France, c'est trop beau (...) A chaque fois, j'ai eu des frissons quand j'étais sur le terrain avec le maillot frappé du coq quand j'entendais la Marseillaise."

afp/alt

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Evra: le boycott de l'entraînement, "un geste maladroit"

Patrice Evra, capitaine de l'équipe de France lors des deux premiers matches du Mondial mais écarté pour le dernier, a déclaré vendredi sur TF1 que le boycott de l'entraînement dimanche dernier par les Bleus était "un geste maladroit". "C'est un geste maladroit, on s'en est excusé, a déclaré Evra. Mais que ce soit bien clair, cela a été une décision du groupe. Et quand il y a eu ce geste d'hésitation pour descendre du bus, le groupe est resté uni jusqu'au bout. Pas un seul n'a voulu descendre de ce bus."

"On a regretté l'impact social que cela a eu. On était dans de telles conditions que parfois, par amour, on peut faire des gestes maladroits", a ajouté Evra, qui avait promis mardi de dire "la vérité" sur ce qui s'était passé au Mondial. Les Bleus avaient refusé de s'entraîner dimanche, deux jours avant leur dernière rencontre contre l'Afrique du Sud, pour protester contre l'exclusion du groupe de Nicolas Anelka qui avait insulté Raymond Domenech à la mi-temps du match contre le Mexique perdu 2 à 0.

Interdit selon lui par le sélectionneur de s'excuser pour ce boycott en conférence de presse lundi, Evra a expliqué que cela avait été "un moment très difficile à vivre pour lui et pour toute l'équipe. C'est la première fois de sa vie qu'il a été privé de liberté d'expression".

Ecarté pour le dernier match face à l'Afrique du Sud, Evra a expliqué avoir "eu l'impression de payer" son rôle de capitaine, un rôle qu'il a tenu "jusqu'au bout". "J'étais totalement en condition de jouer, ce n'était en aucun cas un choix de ma part", a-t-il ajouté. Il a dit ne pas craindre de subir de sanctions après le fiasco des Bleus en Afrique du Sud: "Je n'ai pas de craintes car je suis resté honnête jusqu'au bout. Il y aura des conséquences et des changements, c'est normal. Mais je serai toujours fier de jouer pour mon pays".

"Des choix seront faits mais le futur sélectionneur de l'équipe de France aura des joueurs unis et soudés pour redorer l'image de l'équipe de France, le plus important", a conclu Evra qui pense aussi que les Bleus devront "s'ouvrir au public". La France, vice-championne du monde, a été éliminée du Mondial après deux défaites et un match nul dans le groupe A.