L'Argentine domine aisément le Mexique et prend le quart

Deux scandales en un seul jour: les arbitres ne se sont vraiment pas mis en valeur dimanche, lors des 8es de finale de la Coupe du monde. Quelques heures après le but refusé à l'Angleterre contre l'Allemagne, le Mexique a lui aussi été victime d'une immense erreur des directeurs de jeu qui a placé l'Argentine sur les rails de la victoire (3-1).

Carlos Tevez a en effet ouvert le score à la 25e sans être sanctionné par l'assistant de Roberto Rosetti, Stefano Ayroldi, malgré une position de hors-jeu flagrante. Encore une scène qui plaide en faveur du recours à la vidéo, surtout qu'elle est intervenue peu de temps après le refus d'accorder à Lampard le but de ce qui aurait été le 2-2 entre Angleterre et Allemagne.

Mais la FIFA, oeillères bien accrochées aux tempes, persistera certainement dans sa dénégation obtuse, au nom de soi-disant principes placés sous la surveillance d'un Board conservateur et passéiste. Le recours à la vidéo dénaturerait le football en causant trop d'interruptions, se défend-on du côté de Zurich. Il faut donc en déduire que les deux scènes de dimanche servent le ballon rond, surtout lorsque l'exposition est mondiale, comme pendant un tel tournoi...

Déconcentration fatale

Très énervés par la décision de l'arbitre italien, les Mexicains ont perdu beaucoup d'influx en protestant, le bras levé, mimant le geste qu'ils auraient aimé voir faire M. Ayroldi. Déconcentrés, ils ont concédé le deuxième but moins de dix minutes plus tard, à la suite d'une grosse bourde à la relance d'Osorio qui a profité à Higuain, auteur d'un râteau pied droit pour effacer le portier Perez avant de conclure pied gauche.

 Les Aztèques peuvent maudire le ciel qu'implorait Hernandez, à genoux au milieu de Soccer City, au coup d'envoi de la rencontre. Peut-être moins renommés que les impressionnants attaquants argentins, les Mexicains s'étaient néanmoins montrés non seulement les plus dangereux jusque-là (lourde frappe de Salcido sur la transversale/8e), mais aussi et surtout les plus convaincants.

Remake de 2006 face à l'Allemagne

Car l'Argentine évolue comme un puncher, cherchant le k.o. à chaque prise de balle, souvent au détriment du collectif, sans philosophie ni ligne de conduite. L'impression qu'elle a laissée n'a alors rien eu d'exceptionnel contre un Mexique bien organisé et proposant un jeu très intéressant.

L'autre grand mérite de la sélection d'Aguirre est de ne s'être jamais découragée, même si son coeur y était parfois un peu moins. Le 3-0 signé Tevez d'un tir splendide n'a pourtant pas aidé (52e). Hernandez a au moins pu inscrire, comme on dit dans ces cas-là, le but de l'honneur à la 71e. Les Aztèques quittent néanmoins pour la cinquième fois de suite la Coupe du monde au stade des 8es de finale. En 2006, ils avaient déjà subi la loi, en prolongations, de cette même Argentine.

Carlos Tevez: "Il fallait que je sois efficace"

Carlos Tevez (attaquant de l'Argentine): "C'est important d'être qualifié pour les quarts de finale. Mes buts ? Il fallait que je sois efficace, c'est essentiel pour l'équipe. Maintenant, il faut en profiter pour se reposer avant le quart de finale face aux Allemands, quatre ans après notre défaite au Mondial-2006. Il faut que l'on se repose et puis on ne va pas oublier de profiter de ce qui nous arrive".

Javier Aguirre (sélectionneur du Mexique): "Dans les premières minutes, on était supérieurs aux Argentins. Ensuite, on a pris un but hors-jeu et on fait une erreur de défense. Deux erreurs qui ont changé drastiquement le cours de la partie. On s'est déconcentrés, on a perdu notre organisation. Et on a pris le troisième but, qui paraissait fatal et qui l'a été. Mais on a fait face, on s'est battus jusqu'au bout avec courage".

agences/alt