L'Espagne bat chichement le Portugal en huitièmes

L'Espagne s'est qualifiée pour les quarts de finale du Mondial en battant le Portugal 1-0 au Green Point Stadium du Cap et affrontera le Paraguay samedi pour une place dans le dernier carré.

Les Espagnols ont dominé leurs voisins ibériques pour la deuxième fois en 11 duels, et ce deux ans jour pour jour après leur sacre européen à Vienne. Le Portugal, qui a manqué le coche en première période après s'être créé quelques belles occasions, a pour sa part subi un premier revers en 20 matches.

Villa fait sauter le verrou lusitanien

Les Espagnols se sont imposés grâce à un but de David Villa qui, lancé à la limite du hors jeu par une talonnade subtile de Xavi, trompait Eduardo en deux temps (63e). Auparavant, l'Espagne avait dominé mais s'était heurtée à l'organisation défensive des Portugais, qui n'avaient réellement tremblé qu'au cours des cinq premières minutes, concédant trois occasions.

La pause était atteinte sur le score de 0-0 et le début de la deuxième période restait équilibrée, les Espagnols multipliant les erreurs techniques inhabituelles jusqu'au but de Villa, le premier concédé par les Portugais depuis le début du tournoi sud-africain. Cette réussite, consécutive à une belle talonnade de Xavi dans les 16m, était peut-être entachée d'un léger hors-jeu.

Il faut dire également que le gardien lusitanien Eduardo, excellent dans ce match, a aussi fortement contribué à retarder l'échéance. A la 60e, le gardien du Sporting Braga avait par exemple sauvé les siens en arrêtant un coup de tête à bout portant de Llorente.

Ronaldo en retrait

Villa, futur attaquant de Barcelone, rejoint ainsi l'Argentin Gonzalo Higuain et le Slovaque Robert Vittek en tête du classement des buteurs avec quatre réalisations.

Du côté de la "Selecçao", Cristiano Ronaldo, qui devait être son fer de lance, n'a pas pesé sur le match, ne réussissant jamais à déstabiliser l'arrière-garde de la Roja. Mais il faut dire que le joueur du Real Madrid n'a que trop rarement reçu des bons ballons.

Eliminée dès les 8es de finale par la France en 2006, l'Espagne retrouve les quarts de finale, un stade qu'elle a atteint en 1934, 1986, 1994 et 2002, mais jamais dépassé. Sa meilleure performance dans un Mondial est la 4e place en 1950, où les quatre vainqueurs de groupes s'étaient retrouvés pour une poule finale.

Samedi à l'Ellis Park de Johannesburg (20h30), les Espagnols auront l'occasion d'atteindre enfin les demi-finales face au Paraguay, un adversaire qui semble à leur portée.

Villa: "je vais continuer à marquer"

DAVID VILLA (attaquant de l'Espagne): "On avance étape par étape. On n'a jamais perdu confiance, on connaît notre potentiel, on sait ce qu'on est en train de faire et on n'a aucun doute. C'est un des buts qui nous donne le plus de satisfaction parce que, avec un seul but, on arrive à passer. Je vais continuer à marquer des buts pour faire avancer l'équipe. Le Paraguay sera un autre rival difficile, mais on a le temps de se reposer et de travailler pour passer ensuite en demi-finale".

VICENTE DEL BOSQUE (sélectionneur de l'Espagne) : "On s'est senti très à l'aise sur ce match, on a été très attentifs sur les mouvement défensifs. Si on continue à jouer comme ça, on sera difficile à battre, mais il faut faire attention, les choses changent d'un match à l'autre. Intérieurement, on savait qu'on était bien, qu'on avait bien travaillé. On va voir si on a de la chance, mais on peut écrire une page d'histoire."

CARLOS QUEIROZ (sélectionneur du Portugal): "Les Espagnols ont eu plus de possession de balle et, de cette manière, on a plus de chances de l'emporter. L'Espagne, avec sa possession et sa circulation de balle, a fini par justifier le résultat. Malheureusement, on a raté des occasions, alors que c'était équilibré en termes d'occasions.

Remplacer Hugo Almeida? C'était prévu dans le plan de jeu: il s'agissait de gêner la défense espagnole puis mettre en jeu des armes offensives rapides. L'arbitrage? Il y a eu quelques décisions qui n'étaient pas en notre faveur, sinon on aurait pu développer un peu plus notre jeu d'attaque. L'Espagne a eu plus de poids. Celui qui a la domination territoriale a la domination dans le jeu. On a essayé de marquer, de gagner, et on a fait preuve d'une grande qualité défensive aussi. Il faut saluer tous les joueurs portugais".

afp/tai