L'Uruguay élimine le Ghana et l'Afrique est orpheline

Pour la première fois depuis 1970, l'Uruguay se retrouve dans le dernier carré de la Coupe du monde, où elle affrontera les Pays-Bas. La Céleste a décroché son ticket à Johannesburg au bout du suspense, en s'imposant 4-2 aux tirs au but contre le Ghana. Le score était de 1-1 après le temps réglementaire et les prolongations.

Les Ghanéens ont été tout près de devenir la première équipe africaine à jouer une demi-finale. Il s'en est fallu de quelques centimètres. Dans les arrêts de jeu de la deuxième prolongation, Gyan tirait en effet un penalty sur la transversale! L'arbitre avait dicté cette sanction pour une main de Suarez sur sa ligne, expulsant en outre l'attaquant, qui sera ainsi suspendu pour la demi-finale. Dans la séance de tirs au but, John Mensah et Adiyah ont manqué côté ghanéen, alors que seul Pereira a raté en face.

Le Ghana débute poussivement

L'Uruguay est mieux entré dans la partie, sous la houlette de son duo Forlan - Suarez, toujours prêt à profiter de la moindre erreur ou du moindre espace offert. Pour leur part, les Ghanéens ont connu une mise en jambes laborieuse, multipliant les pertes de balle et subissant le jeu. L'équipe africaine s'en remettait à son gardien Kingson. Celui-ci évitait un autogoal sur un corner de Forlan dévié par Mensah (18e), puis surtout en déviant une frappe puissante de Suarez (26e).

Puis, soudainement, le Ghana sortait de son marasme offensif. Sur un corner, Vorsah manquait le cadre de peu (30e). Puis, sur un contre initié par Boateng, Gyan tirait aussi un rien à côté (31e). L'Uruguay, moins à l'aise, perdait encore son capitaine Lugano sur blessure (38e). La fin de la mi-temps appartenait aux Black Stars, avec plusieurs actions chaudes dont un retourné acrobatique de Boateng après un centre du Bâlois Inkoom (45e). Puis, dans les arrêts de jeu, Muntari tirait le gros lot en armant une frappe de plus de trente mètres qui surprenait Muslera, mal placé en l'occurrence.

Option offensive pour l'Uruguay en fin de match

La partie rebondissait rapidement. Tout d'abord, le Ghana galvaudait une balle de contre, avant d'offrir un coup franc bien placé à Forlan. L'attaquant de l'Atletico Madrid, d'un tir magnifique, remettait les deux équipes à égalité (55e). Peu après, Muslera s'interposait sur un essai du dangereux Gyan (58e). Le jeu s'ouvrait de plus en plus, avec des actions incisives des deux côtés. L'Uruguay frôlait le 2-1 sur un centre de Forlan que Suarez, seul au deuxième poteau, expédiait juste à côté (63e). Le même joueur se brisait ensuite sur Kingson (70e), auteur d'une belle parade.

La domination uruguayenne se faisait plus nette au fil des minutes, l'entraîneur Tabarez jouant franchement la carte de l'offensive. Mais la fatigue aidant, les joueurs perdaient de la précision. La qualité du jeu baissait et les prolongations s'avéraient inévitables. Celles-ci ne permettaient pas de provoquer la décision, malgré une grosse pression finale du Ghana ainsi que le coup de théâtre de la 122e.

Milovan Rajevac (sélectionneur du Ghana): "C'est le football... Cela a été un match très difficile, d'autant qu'on avait déjà joué 180 minutes en 8e de finale. On a eu ce penalty avec l'opportunité d'atteindre la demi-finale, mais ça n'est pas arrivé. Dans les tirs au but, les Uruguayens avaient un avantage psychologique, tout est arrivé très vite, j'ai même pensé changer le gardien mais je ne l'ai pas fait. Le Ghana a très bien joué dans cette Coupe du monde, on a bien joué tous les matches, mais aujourd'hui deux de nos joueurs nous manquaient (Ayew et Jonathan Mensah, suspendus, ndlr), et ils nous ont beaucoup manqué sur le terrain".

Oscar Tabarez (sélectionneur de l'Uruguay): "Je suis très ému, c'est vraiment un moment particulier pour moi. Nous n'avons pas bien joué, mais nous sommes qualifiés. Ces joueurs sont vraiment forts, orgueilleux. Ce qu'il y a entre eux est très fort. Maintenant, nous avons très peu de temps pour préparer le match contre les Pays-Bas mardi mais nous irons pour gagner".

Diego Forlan (attaquant de l'Uruguay): "On a tant souffert mais on y est, parmi les quatre meilleures équipes du monde! Mon tir au but? Je me suis demandé si j'allais piquer mon ballon, mais non j'ai tiré normalement. Il fallait que je marque, je n'ai pensé qu'à ça".

agences/ggol