L'Espagne dompte de justesse de coriaces Paraguayens

Un but tardif de David Villa (84e) a permis à l'Espagne de battre (1-0) le Paraguay, samedi soir à Johannesburg et de se hisser dans le dernier carré de la Coupe du monde pour la première fois depuis cinquante ans. Meilleur réalisateur du tournoi (5 buts), Villa a marqué un but un peu chanceux car sa balle a rebondi à l'intérieur des deux poteaux avant de finir sa course dans les filets. Auparavant, chacune des équipes avait manqué un penalty. En demi-finale, l'Espagne affrontera, mercredi soir à Durban, l'Allemagne.

Pour le premier quart de finale de Coupe du monde de son histoire, le Paraguay abordait la rencontre sans complexe. Ce sont même les Sud-Américains qui dégainaient les premiers avec Jonathan Santana dont la frappe n'inquiétait pas Iker Casillas. Les Espagnols étaient gênés par le pressing haut des Paraguayens et avaient du mal à trouver leurs attaquants. Ils parvenaient cependant à poser lentement leur jeu. Signe de ce regain, un bel enchaînement de Xabi ponctué d'une frappe en pivot qui s'envolait juste au-dessus de la barre transversale (29e).

Pourtant, excepté un tir hors cadre (36e) de David Villa, les Ibères ne se procuraient pas d'occasions d'ouvrir la marque. A l'opposé le très remuant Nelson Valdez était difficilement contenu par les défenseurs de la sélection championne d'Europe. Il marquait même un but de près sur un centre d'Edgar Barreto mais l'arbitre le refusait pour une position de hors-jeu (41e). Une décision discutable car ce n'était pas Valdez mais Oscar Cardozo qui était en position illicite.

Trois minutes de folie

Le match s'emballait après la pause. Jamais aussi dangereux que sur les coups de pieds arrêtés, le Paraguay obtenait un penalty pour une faute grossière de Gérard Piqué sur  Cardozo à la réception d'un corner. Cardozo voulait faire justice lui-même mais son tir était capté par Casillas (57e). Tout de suite après c'est l'Espagne qui obtenait à son tour un penalty pour une faute sur Villa (59e). Xabi Alonso le transformait mais l'arbitre décidait de faire retirer le penalty et, cette fois, c'est Justo Villar, le portier paraguayen qui gagnait son duel.

Les Espagnols poursuivaient leur domination jusqu'à la rupture de la digue dressée par le Paraguay. Sur une accélération, Andrès Iniesta pouvait décaler Pedro Rodriguez. Le joueur de Barcelone frappait sur le montant opposé mais le ballon, revenu en jeu, était repris par Villa. Comme au billard à bandes, la balle du néo-Barcelonnais touchait l'intérieur des deux poteaux avant de rentrer dans la cage de Villar (84e). En toute fin de match le Paraguay avait l'occasion d'égaliser mais Casillas préservait la victoire de son équipe en effectuant deux parades coup sur coup face à Roque Santa Cruz puis Lucas Barrios (89e).

Le champion d'Europe se rapproche de son rêve de doublé mais devra élever son niveau de jeu s'il veut espérer franchir l'obstacle allemand. Avec un Torres toujours très loin de son meilleur niveau, et remplacé par Fabregas à la 55e minute, les Espagnols se sont créé très peu d'occasions, en dépit d'une possession de balle supérieure. Mais Villa a fait le nécessaire...

Vicente Del Bosque (sélectionneur de l'Espagne): "Nous n'avons pas bien joué, notamment parce que nous n'avons pas maîtrisé suffisamment le ballon. Nous nous sommes créé des occasions mais nous avons été incapables de concrétiser. Maintenant, nous voila parmi les quatre meilleures équipes du monde. Notre prochain adversaire ce sera l'Allemagne. En ce moment, c'est la meilleure équipe."

Gerardo Martino (sélectionneur du Paraguay): "Nous avons eu des occasions mais nous ne les avons pas concrétisées. Tant pis. Pendant ce temps-là, les Espagnols ont eux su marquer. Cela étant je veux féliciter mes joueurs pour le parcours à la Coupe du monde".

Iker Casillas (gardien de l'Espagne): "Ce fut un match très difficile, mais c'est normal parce qu'on jouait un quart de finale de Coupe du monde. Je pense que l'on aurait pu mieux jouer mais au final nous sommes qualifiés. Cette partie a été un peu folle, notamment avec ces penalties. Sur celui accordé aux Paraguayens, je me sentais nerveux. J'avais tellement de responsabilités ! Maintenant, on va penser à l'Allemagne qui a vraiment une équipe énorme!"

agences/ggol