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Demi-finale Allemagne-Espagne, ou un duel de buteurs Klose-Villa

Encore un salto et Miroslav Klose égalera Ronaldo et ses 15 buts.
Encore un salto et Miroslav Klose égalera Ronaldo et ses 15 buts.
Impressionnants face à l'Argentine, les Allemands retrouvent désormais sur leur route "mondiale" les Espagnols, champions d'Europe 2008. Cette "finale avant l'heure" proposera un duel à distance entre les buteurs Klose et Villa.

La demi-finale entre l'Allemagne et l'Espagne mercredi à Durban va opposer deux des meilleurs buteurs actuels, Miroslav Klose (32 ans) et David Villa (28 ans), en pleine réussite depuis le début de la Coupe du monde..

FORME

Klose: en moins d'un mois, il a déjà marqué plus que durant toute sa saison en Championnat d'Allemagne. Au Bayern Munich, il n'est plus titulaire et n'a marqué qu'à trois reprises en Bundesliga. Mais dopé par la confiance de Joachim Löw, "Miro" a déjà fait mouche quatre fois. Avec un total de 14 buts (5 en 2002 et en 2006), il talonne le Brésilien Ronaldo, détenteur du record de buts inscrits en phases finales de Coupe du monde (15). "Si on me donnait le choix entre devenir champion du monde et dépasser Ronaldo, je choisirais évidemment le titre mondial", assure Klose, très discret en dehors des terrains.

Villa: le "Guaje" (gamin en asturien) est dans la forme de sa vie. Auteur de 21 réalisations cette saison en Liga avec Valence, il a marqué cinq des six buts espagnols dans le Mondial 2010. Déjà meilleur buteur à l'Euro 2008 (quatre réalisations), il avait manqué la finale sur blessure. Cette fois, il est en pleine confiance, même s'il a raté un penalty (contre le Honduras). "J'ai bien fait mon travail mais (mercredi) on ne me fera pas de cadeau, il faut continuer, relativise-t-il. Le titre de meilleur buteur? C'est le cadet de mes soucis".

STYLE DE JEU

Klose: c'est un renard des surfaces, comme il l'a montré contre l'Angleterre où il a profité d'un dégagement de son gardien et de la passivité de la défense pour ouvrir la marque d'une déviation. Klose n'est pas un dribbleur, mais il utilise sa puissance physique (1,82 m, 74 kg) pour user les défenseurs. Lors du Mondial 2002, il a marqué ses cinq buts de la tête, un record dans l'histoire de la Coupe du monde. Mais, évolution du style de jeu allemand oblige, son jeu de tête est moins mis à contribution.

David Villa n'est plus qu'à un but du record de Raul en Espagne.
David Villa n'est plus qu'à un but du record de Raul en Espagne.

Villa:

il ne rechigne pas au travail défensif, ni à jouer décalé sur la gauche quand Torres évolue à son côté. "Toute ma vie, j'ai joué avant-centre, mais j'ai prouvé que je pouvais évoluer à d'autres postes de l'attaque et la sélection en a bénéficié", assurait-il avant le Mondial. Mais son poste de prédilection est évidemment dans l'axe, dans un style dribbleur et vif. Sa spécialité: les frappes soudaines, de n'importe où et des deux pieds, souvent cadrées. Un bémol: son jeu de tête.

CARRIERE

Klose: né en Pologne d'un père footballeur et d'une mère internationale de handball, Klose a découvert l'Allemagne à l'âge de 8 ans. Il est repéré sur le tard par Kaiserslautern, où il devient international en mars 2001. Il rejoint le Werder Brême en 2004, où il est sacré meilleur buteur du Championnat 2005/06 avec 25 buts. Le Bayern Munich le recrute pour 12 millions d'euros en juin 2007, en même temps que Ribéry et Toni.

Villa: son sens du but affiché à Gijon en 3e puis en 2e division est repéré par Saragosse, qu'il rejoint en 2003. Depuis, en sept ans de présence dans l'élite espagnole, dont cinq à Valence, "MaraVilla" (merveille) n'est jamais passé sous la barre des 15 buts en championnat, empilant 140 buts, soit une moyenne de 20 buts par saison. En sélection, il en est à 43 buts en 62 capes. A une unité du record de Raul pour la "Roja". Convoité l'été dernier par le Real Madrid mais retenu par Valence, il vient de signer pour près de 40 millions d'euros au FC Barcelone.


La Bundesliga, championnat le mieux représenté

La Bundesliga est le championnat le plus représenté en demi-finales de la Coupe du monde. Elle compte 28 joueurs alors que le Bayern Munich, club le plus titré du football allemand, fournit à lui seul neuf demi-finalistes.

Le Championnat d'Allemagne est le plus représenté avec 28 joueurs dont 23 Allemands et cinq Néerlandais. Il devance le Championnat d'Espagne avec 24 joueurs, dont 20 Espagnols, 3 Uruguayens et 1 Néerlandais. Le Championnat des Pays-Bas compte 11 représentants, dont 9 Néerlandais et 2 Uruguayens, juste devant la Premier League anglaise avec 7 joueurs, dont 4 Néerlandais et 3 Espagnols.

Avec 9 joueurs (10 si l'on inclut Toni Kroos, prêté jusqu'en juin au Bayer Leverkusen), le Bayern est le club le mieux représenté dans le dernier carré, devant le FC Barcelone (7), le Real Madrid (6), l'Ajax Amsterdam (5) et Liverpool (4).

L'Allemagne est le seul pays qualifié dont les 23 joueurs jouent dans le championnat national. L'Espagne compte 20 joueurs évoluant "à domicile", les Pays-Bas 9 et l'Uruguay 2.

afp/dbu

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Le festival du beau jeu

Chaud devant: deux ans après leur duel en finale de l'Euro 2008, l'Allemagne et l'Espagne se retrouvent pour une demi-finale explosive du Mondial 2010 mercredi soir à Durban (20h30), qui devrait consacrer le beau jeu et la flamboyance. La dernière fois que ces deux équipes se sont rencontrées, l'Espagne avait dominé l'Allemagne (1-0) dans une finale à sens unique pour s'offrir son premier titre majeur depuis 1964.

Entre Vienne et Durban, Espagnols et Allemands ont suivi chacun leur voie, mais elle les amène quasiment au même point. Avec ses champions d'Europe 2008 et son football léché, la "Roja" est présentée comme la meilleure équipe de la planète, tandis que la "Mannschaft" enthousiasme par sa jeunesse, son insolence et son jeu si peu allemand.

Si les hommes de Vicente Del Bosque ne pouvaient pas plus mal commencer le tournoi en s'inclinant contre la Suisse (0-1) et en n'affichant pas la facilité de l'Euro 2008, ils sont les premiers dans l'histoire de leur football à atteindre les demi-finales d'une Coupe du monde. Ils peuvent faire mieux que la 4e place décrochée en 1950 au terme d'une poule finale, et mettre fin à la malédiction qui semble depuis accabler tous les quatre ans les sélections espagnoles. "On connaît une période très bonne du football espagnol depuis quelques années, et arriver parmi les quatre premiers d'un Mondial, c'est magnifique, s'est félicité Del Bosque.

Le sélectionneur espagnol profite à plein de l'âge d'or de son pays en Europe, incarné par le FC Barcelone et les résultats vertigineux de la "Roja" (deux défaites en 53 matches depuis novembre 2006 !).

L'Espagne version 2010, c'est David Villa, auteur de cinq des six buts de son équipe, une maîtrise du jeu et une possession du ballon toujours largement supérieure à ses adversaires. C'est aussi une équipe qui coince depuis peu dans la finition et qui rencontre des problèmes face aux équipes regroupées en défense (défaite face à la Suisse, courtes victoires 1-0 contre le Portugal et le Paraguay), ce que l'Allemagne n'est résolument pas.

"Je vois une Espagne qui joue de mieux en mieux, imposant son jeu dans presque tous les matches", a tenté de rassurer Luis Aragones, le sélectionneur du titre européen en 2008. Et pour les cadres espagnols qui arrivent à maturité comme Puyol, Xavi, Villa et Iniesta, c'est maintenant ou jamais.

L'Allemagne n'a pas ce souci: avec sa moyenne d'âge de 24,9 ans - la plus basse depuis 1934 pour une sélection allemande en Coupe du monde - et des prodiges comme Özil, Khedira, Neuer et Müller, suspendu mercredi, l'avenir lui appartient. Mais après avoir détruit l'Angleterre (4-1) en 8es de finale et l'Argentine (4-0) en quart, cette jeune Allemagne, qui a atteint le dernier carré comme ses devancières de 2002 et 2006, veut aller au bout.

"Je suis rentré les mains vides deux fois après le Mondial 2006 et l'Euro 2008, je n'ai pas envie de revivre cela", a prévenu Bastian Schweinsteiger, qui a fait oublier sans mal Michael Ballack, forfait sur blessure.

Mercredi, Joachim Löw sera privé du culot de Thomas Müller, mais il pourra compter sur la fiabilité de Miroslav Klose, son attaquant de pointe qui a déjà fait mouche quatre fois. "Miro" (32 ans) peut détrôner le Brésilien Ronaldo, détenteur du record de buts en Coupe du monde (15), mais c'est le cadet de ses soucis: A choisir, "je préfère le titre mondial", a lâché Klose.

afp/dbu

Allemagne - Espagne, équipes probables

Allemagne: 1 Neuer; 16 Lahm, 17 Mertesacker, 3 Friedrich, 20 Jérôme Boateng; 6 Khedira, 7 Schweinsteiger; 15 Trochowski, 8 Özil, 10 Podolski; 11 Klose.

Espagne: 1 Casillas; 15 Sergio Ramos, 3 Piqué, 5 Puyol, 11 Capdevila; 16 Busquets, 14 Xabi Alonso; 6 Iniesta, 8 Xavi, 7 Villa; 9 Torres.

Notes: l'Allemagne sans Müller (suspendu), l'Espagne sans Albiol (blessé).

Mercredi 20h30. Moses Mabhida, Durban
Arbitre: Kassai (Hon)