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Laurent Blanc ne sera pas "le père Fouettard" des "Bleus"

Laurent Blanc est apparu très nerveux à son 1er point presse.
Laurent Blanc est apparu très nerveux à son 1er point presse.
La page Raymond Domenech commence gentiment à se tourner à la tête de l'équipe de France. Laurent Blanc, le nouveau sélectionneur, a tenu sa 1ère conférence de presse et a annoncé vouloir revenir à certains principes.

Laurent Blanc entend réintroduire "rigueur, discipline et plaisir" dans l'équipe de France, humiliée par son élimination au premier tour du Mondial sud-africain et raillée au niveau planétaire pour le comportement mutin de ses joueurs et le manque d'autorité de son encadrement.

Lors de sa première conférence de presse mardi à Paris, le nouveau sélectionneur des "Bleus", visiblement assez nerveux, a déclaré qu'il entendait se tourner vers le futur, sa priorité étant de reconstituer "un noyau" de joueurs "qui garantisse un certain niveau" mais aussi un "état d'esprit, un comportement, une attitude". Ce noyau devra imposer son expérience et cet état d'esprit aux autres pour avoir un collectif très fort. "Pour l'instant, ce noyau, je ne l'ai pas, il n'est même pas un pépin de melon", a-t-il ajouté.

Gasset bien sûr, retour d'Emile

L'ex-joueur et "président" des champions du monde 1998 et d'Europe 2000, âgé de 44 ans, entend d'abord mener des entretiens pour constituer son staff technique et médical. Il a cependant annoncé qu'il sera entouré de Jean-Louis Gasset, son assistant aux Girondins de Bordeaux où il a conquis le titre de champion de France en 2009, qu'il conservera du staff des "Bleus" Alain Boghossian, alors que Marino Faccioli quitte l'Olympique Lyonnais pour devenir directeur administratif de l'équipe de France. Il a aussi fait appel à "deux hommes d'expérience qui vont occuper un secteur stratégique en ces périodes de turbulence" Henri Emile et Philippe Tournon, déjà coordinateur sportif et chef de presse en 1998.

"Il va falloir faire oeuvre de beaucoup d'humilité car on est en pleine reconstruction, j'attends de voir le prochain classement de la FIFA, la France ne va pas être dans le Top-10", a-t-il dit. "J'espère que dans deux ans on aura récupéré une certaine place dans le Gotha européen et mondial. A Bordeaux, je disais que quand on a mangé de la Chantilly, il est dur de retrouver de la crème fraîche".

"Indigné par certains comportements" à Knysna

Blanc, "indigné par certains comportements" à Knysna, notamment par la grève des joueurs lors de l'entraînement ouvert aux médias à deux jours du match contre l'Afrique du Sud, entend réintroduire "rigueur, discipline et plaisir". Il est offusqué que les "Bleus" aient pu vouloir préserver Nicolas Anelka, exclu de l'équipe à Knysna pour avoir insulté le sélectionneur, en oubliant l'intérêt général. "Je pense que le ou les leaders de l'équipe de France ont sauvegardé l'intérêt pour un joueur avant l'intérêt collectif. Si pour préserver les intérêts d'un joueur, vous mettez en grand danger le collectif, vous avez tout faux."

Vêtu d'une chemisette bleue et d'un polo jaune noué autour des épaules, Blanc s'est dit impressionné par la grosse délégation de journalistes, une centaine, venus assister à sa première conférence de presse. "Je ne suis pas un grand orateur du football français, certains démontrent qu'ils sont beaucoup plus forts que moi en ce domaine", a-t-il lancé, pique à peine voilée à Lilian Thuram. Le plus capé des footballeurs français, sacré en 1998 et membre du conseil fédéral, qui a demandé vendredi que Patrice Evra, l'un des leaders lors de la grève de l'entraînement en Afrique du Sud, ne revienne plus jamais en équipe de France.

"Je ne serai pas le père Fouettard de l'équipe de France"

"Je ne serai pas le père Fouettard de l'équipe de France", a signalé Blanc, qui estime ne pas être dans son rôle concernant d'éventuelles sanctions. Mais la sanction pourrait s'avérer sportive. "Je ferai mes choix. Il y aura peut-être une sanction sportive et certains joueurs de l'Afrique du Sud ne seront pas dans mes choix car je considérerai qu'ils ne sont pas les meilleurs à leur poste".

Laurent Blanc, qui n'a pas eu le moindre contact avec Raymond Domenech son prédécesseur, constituera sa première sélection pour le match amical en Norvège le 11 août, avant d'affronter la Biélorussie en septembre à Paris dans le cadre des qualifications à l'Euro 2012 en Pologne et en Ukraine. Le contrat de deux ans de Laurent Blanc court jusqu'à cette échéance, mais pourra ensuite être prolongé de deux ans.

ap/dbu

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