La Coupe du monde 2010, la première disputée en Afrique, a connu un parcours presque sans faute en particulier dans le domaine tant redouté de la sécurité. Les transports ont toutefois constitué jusqu'à la fin un cauchemar pour la majorité des trois millions de supporters.
Transports
Que ce soit dans les secteurs aérien, ferroviaire ou routier, les transports en commun quasi-inexistants en Afrique du Sud, un pays trois fois plus grand que l'Allemagne, ont représenté le véritable point noir de la compétition. Dans les transports publics, retards, cars bondés et manque d'information en ont irrité plus d'un. Les Sud-Africains ont pris leur mal en patience, ravis de voir les autorités investir enfin dans ce secteur si négligé sous l'apartheid.
Encore mercredi, 700 supporters voyageant en avion sont arrivés en retard ou ont raté la demi-finale Espagne-Allemagne (1-0) à Durban, les nombreux jets privés des VIP encombrant les pistes. Les autorités ont promis qu'un tel couac ne se reproduirait pas dimanche à Johannesburg pour la finale à Soccer City, un stade qui avait connu des embouteillages monstres à l'ouverture du Mondial.
Sécurité
Principale inquiétude avant le Mondial, la criminalité a épargné les visiteurs étrangers, à l'exception d'un touriste américain blessé par balles. Des journalistes européens et chinois ont également été victimes d'attaques à main armée, mais pas blessés. Dans un pays réputé pour sa très forte délinquance et la lenteur de son système judiciaire, 44 000 policiers supplémentaires ont été mobilisés et 56 tribunaux spéciaux dédiés au Mondial.
Ils ont ouvert plus de 200 enquêtes et condamné les suspects en 48 heures à de fortes peines allant jusqu'à deux ans de prison pour un simple vol contre un touriste. Les tribunaux ont eu la main moins lourde envers les étrangers. Un supporter entré dans les vestiaires anglais après un match et un journaliste britannique accusé de l'avoir caché ont écopé d'une amende de 100 dollars chacun.
Retombées économiques
Le président sud-africain Jacob Zuma a qualifié la Coupe du monde de "succès économique", avec de bons retours sur les près de 4 milliards d'euros dépensés avant le coup d'envoi, en particulier grâce aux emplois créés sur les chantiers. Le secteur touristique devrait largement en profiter en gagnant 8,8 milliards de rands (1,1 milliard de dollars) pendant la compétition, selon le cabinet de conseil Grant Thornton.
Seul bémol, le nombre de supporters étrangers est bien en-deçà des prévisions initiales. Il semblerait que 200 000 fans, contre 450 000 initialement prévus, aient fait le déplacement. Mais ils sont restés plus longtemps et ont dépensé plus que lors des précédents Mondiaux, selon Grant Thornton.
Ambiance
Plus de trois millions de personnes ont bravé le froid de l'hiver austral pour assister aux matches dans les dix stades, ce qui en fait la Coupe du monde avec les meilleures affluences depuis celle de 1994 aux Etats-Unis. Les supporters ont été emportés dans la folie vuvuzela qui a marqué le début de Mondial, mais l'élimination rapide de l'équipe nationale des Bafana Bafana a terni la grande fête du ballon rond.
Quant aux étrangers, ils ont été charmés par l'accueil mais déçus du manque d'ambiance après les matches. Conséquence de l'apartheid et de la forte criminalité, les Sud-Africains sont habitués à rentrer vite chez eux le soir.
si/alt