La Suisse s'isole pour mieux préparer son plan de marche

Ottmar Hitzfeld n'entend pas relâcher la pression. Comme lui, les joueurs qui sont apparus depuis mercredi en conférence de presse ne martèlent qu'un seul message: rien n'est fait. "Je garderai toute ma vie les images du match contre l'Espagne, lance Benjamin Huggel. Mais ce match appartient au passé. Celui qui vient sera aussi compliqué". Pourquoi changer ? Selon le service de communication de l'ASF, Valon Behrami était en mesure de s'entraîner avec ses coéquipiers.

Alex Frei n'aurait pas encore atteint ce stade. La question désormais est de savoir quand le Tessinois et le Bâlois pourront regagner leur place de titulaire. Ottmar Hitzfeld a, en effet, toutes les raisons de reconduire l'équipe victorieuse de l'Espagne avec bien sûr Von Bergen pour le malheureux Senderos.

Une victoire lundi à Port Elizabeth face au Chili sera synonyme de qualification pour les huitièmes de finale. Elle permettra ainsi à Ottmar Hitzfeld de pratiquer, pour le match du 25 juin à Bloemfontein contre le Honduras, un "turnover" que Roy Hodgson avait refusé d'effectuer il y a seize ans aux Etats-Unis contre la Colombie. Un tel scénario lui offrira la possibilité de relancer pleinement Behrami et Frei, à condition que ce dernier soit apte à tenir sa place.

Une équipe "peau de bananes"

Avec Spycher, Streller, Behrami, Frei et enfin Senderos, Ottmar Hitzfeld a composé ou doit composer sans cinq joueurs qui figuraient sur sa liste initiale des vingt-trois. Quand on sait que le football suisse ne possède pas la même richesse que le football français ou allemand, un simple constat s'impose: sans une organisation sans faille, jamais la Suisse n'aurait pu accomplir le "miracle" de Durban.

C'est cette organisation qui doit lui permettre de tracer sa route en Afrique du Sud. "Notre entraîneur a dit que nous pourrions être une équipe qui pose des peaux de bananes aux favoris. L'expression me plaît bien", lâche Benjamin Huggel. Il a été écrit que la grande qualité de cette équipe de Suisse réside dans sa faculté de faire "déjouer" l'adversaire. Les Espagnols sont aujourd'hui payés pour le savoir. Et le Chili lundi ?

Samedi, les Suisses s'envoleront dans l'après-midi à Port Elizabeth. Ils s'entraîneront dimanche en fin de journée sur la pelouse du Nelson Mandela Bay Stadium. Ce match contre le Chili se disputera, comme celui face à l'Espagne au niveau de la mer. Les contraintes de l'altitude obligent les Suisses à quitter l'avantveille de la rencontre leur repaire du Vanderbijlpark.

si/bao