Patatras! Le Honduras brise le rêve de la Suisse

La Suisse ne disputera pas les huitièmes de finale de la Coupe du monde en Afrique du Sud! La "faute" à un Honduras costaud en défense et qui aurait très bien pu gagner en fin de rencontre si Diego Benaglio n'avait pas réalisé des arrêts incroyables.

Obligée de marquer par 2 buts d'écart pour prolonger son séjour en Afrique du Sud, la sélection d'Ottmar Hitzfeld a démontré qu'elle ne maîtrise pas tous les éléments lorsqu'elle doit prendre le jeu à son compte... Le fameux dernier geste a une nouvelle fois fait défaut.

Contrairement à 2006, en Allemagne, l'équipe nationale ne franchit donc pas la phase de groupes... La désillusion est donc énorme pour une équipe à croix blanche qui n'aura marqué qu'un seul but en 3 matches.

Une désillusion... logique

Immense désillusion pour l'équipe de Suisse. Incapables de battre le Honduras, les Helvètes quittent le Mondial par la petite porte. Mais ce verdict, aussi cruel soit-il, est... logique. Dans ce groupe H, l'Espagne et le Chili étaient incontestablement supérieurs aux joueurs suisses. Ces derniers ont montré clairement leurs limites dans ce 3e match. Le jeu offensif des hommes de Hitzfeld a été indigne d'une équipe participant à une telle compétition. Le manque de percussion à l'approche des seize mètres, ajoutée à un déchet impressionnant dans les passes élémentaires ont été fatals aux Suisses.

Un jeu sans consistance

Si le succès contre l'Espagne (1-0) à Durban restera dans les livres d'histoire, il n'est aujourd'hui qu'une péripétie dans ce tournoi, un "accident". Il faut bien admettre que le jeu proposé par les Suisses depuis l'arrivée de Hitzfeld est d'une pauvreté affligeante. Hormis peut-être le match en Grèce, jamais les fans suisses n'ont vibré. Le coach national porte certainement sa part de responsabilité. Mais il est sans doute conscient aussi - et il ne l'avouera jamais - que les joueurs à sa disposition sont limités techniquement. Hitzfeld n'a pas vraiment fait tourner son effectif. Etait-ce une erreur?

Benaglio seul héros suisse

Difficile à dire. Un peu plus de sang frais n'aurait sans doute pas fait de mal. De là à prétendre que la Suisse aurait atteint les 1/8? Sans doute pas. Si Hitzfeld reste à la tête de la Suisse - il aurait reçu des propositions pour diriger l'Allemagne -, il devra impérativement travailler le secteur offensif. Perdre, c'est permis mais un peu plus d'audace devient impératif. Tout n'est pas noir dans les rangs helvétiques. Diego Benaglio, un des meilleurs gardiens de ce 1er tour, est le seul Suisse de niveau mondial. Il a été exceptionnel et évoluera sans doute bientôt dans un grand club d'Europe.

Grichting: "Il ne faut pas se cacher"

Lucide à l'issue de la rencontre, Stéphane Grichting n'a hésité à parler d'échec:"Cette défaite nous fait mal. Il nous a manqué beaucoup de bons ballons dans les intervalles. Nous n'avons pas su marquer . C'est un échec. Le but était clairement d'atteindre les huitièmes de finale. Il ne faut pas se cacher. Quand on marque un seul but en phase de poule, cela ne peut pas suffire..."

TRANQUILLO BARNETTA:

"Nous ne nous sommes pas présentés assez souvent devant le but du Honduras. Nous avons tout donné mais nous n'avons pas su marquer. Nous avons manqué d'efficacité dans la dernière passe".

OTTMAR HITZFELD: "La victoire contre l'Espagne nous a peut-être fait perdre un peu de concentration. Mais soyons honnêtes, nous n'avons pas livré contre le Honduras la prestation nécessaire pour accéder aux huitièmes de finale. Nous avons joué avec un peu de retenue en début de rencontre. Nous avons réussi quelques centres mais personne n'était à la conclusion. Pour marquer il faut aussi un peu de chance. Ce soir nous n'en avons pas eue. Le but n'est pas de chercher d'excuses mais l'expulsion de Behrami contre le Chili a passablement changé la donne".

HAKAN YAKIN (entré à la 46e): "Nous avons tout essayé pendant 90 minutes. En fin de match, nous nous sommes découverts en défense pour marquer mais cela n'a pas marché. Nous avons livré une prestation insuffisante dans les 16m du Honduras. Il nous a manqué d'un peu de chance et de sang-froid. La déception est énorme. Nous avons été très bons en phase défensive mais nous n'avons pas fait assez devant. MICHEL PONT: Nous n'avons pas été capables de mettre ces 2 goals qui nous au raient qualifiés. Le Chili a eu le mérite d'avoir mis un goal à 10 contre 11 face à l'Espagne. Nous, on a raté le coche contre le Chili."

ALEX FREI: "Ce n'est pas une honte de ne pas battre le Honduras, perdre contre le Luxembourg, ça c'était la honte. Ce serait trop négatif de parler d'échec car on a montré que dans un bon jour on pouvait battre n'importe qui. Je ne pense pas que cela aurait été mieux si j'avais été sur le terrain dès le début, l'entraîneur a toujours raison. Les critiques, tout le monde doit vivre avec. Des jeunes joueurs vont arriver et la Suisse, un jour, ira plus loin que ce qu'on espère d'elle".

MICHEL PONT: "Nous n'avons pas été capables de mettre ces 2 goals qui nous au raient qualifiés. Le Chili a eu le mérite d'avoir mis un goal à 10 contre 11 face à l'Espagne. Nous, on a raté le coche contre le Chili".

L'Espagne et le Chili dans le bon wagon

Une victoire 1-0 de la Suisse n'aurait même pas suffi. Dans l'autre rencontre du groupe, l'Espagne a en effet battu le Chili 2-1 à Pretoria. La "Roja", championne d'Europe en titre, boucle sa phase de groupes en tête mais a dû batailler en 1ère mi-temps face à des Sud-Américains réduits à 10 dès la 37e.

Grâce à David Villa, auteur de son troisième but du tournoi, et à Andres Iniesta, qui émerge d'une période noire, l'Espagne est venue à bout du Chili et peut espérer trouver un second souffle en huitièmes de finale pour justifier ses ambitions. Heureusement que Villa tient à bout de bras les champions d'Europe 2008.

Après son doublé contre le Honduras, le futur attaquant du FC Barcelone, candidat au titre de meilleur buteur du Mondial 2010, l'est désormais également au titre de plus beau but du mois. Un but plein de culot et de panache, son 41e en 60 sélections à trois longueurs du record de Raul, son 10e dans un grand Championnat, ce qu'aucun Espagnol n'avait réussi jusque-là. Jusqu'à cette 24e minute, le Chili a fait jeu égal et "enquiquiné" une Espagne un peu empruntée.

En huitièmes de finale, l'Espagne affrontera le Portugal, alors que le Chili se frottera au Brésil.

Stéphane Altyzer