La presse suisse affligée par l'élimination de son équipe nationale

Neuf jours après avoir porté aux nues l'équipe de Suisse pour sa victoire face à l'Espagne, la presse helvétique se montre très amère à la suite de l'élimination de la Coupe du monde d'Ottmar Hitzfeld et de ses hommes. "Immense frustration", "cruelle désillusion" ou "terrible fiasco" sont quelques-uns des termes fréquemment utilisés pour qualifier le 0-0 de vendredi soir contre le Honduras.

Les journaux insistent sur l'incapacité des Suisses à marquer le moindre but aux modestes Honduriens. "Inoffensifs!", titre ainsi en Une "Le Nouvelliste". Tirant un parallèle avec la politique helvétique, le journal valaisan écrit: "Sous la coupole du Bundeshaus comme sur les terrains (...), la Suisse peut produire des résultats en jouant les hérissons ou les Winkelried. Jamais en mettant le feu. Jamais en attaque."

Pour "La Tribune de Genève", c'est une Suisse "impuissante" qui rentre à la maison. L'éditorial de "24 Heures" parle d'un "football tronqué" en regard de "la faillite offensive" des Suisses, chez qui "atouts techniques, créativité et talent" ne se trouvent pas "en quantité suffisante".

Après les espoirs suscités par le succès contre l'Espagne, les quotidiens parlent du "Rêve brisé" ("20 Minutes"), d'un "Retour sur terre" ("L'Express") ou d'un "gros coup de bambou sur la tronche du football helvétique" ("Le Temps"). "Un exploit pour rien contre l'Espagne, presque un accident chanceux, et puis c'est tout", regrette l'éditorial du "Matin", qui critique une "petite Suisse" qui a rendu "une copie indigne".

Hitzfeld critiqué...

Même l'entraîneur Ottmar Hitzfeld en prend pour son grade. "La Liberté" estime qu'il a "déçu dans ce Mondial", notamment avec "ses choix de joueur contre le Chili et ses directives attentistes en première mi-temps contre le Honduras."

Selon "La Tribune de Genève", le coach allemand "n'est pas parvenu à transformer le bunker en charge héroïque." Avant d'ajouter: "Aurait-il manqué d'audace ou a-t-il atteint les frontières du réduit national ?"

Seul véritablement l'envoyé spécial du "Quotidien jurassien" épargne la Suisse, estimant avoir vu "le match le plus fou qu'on l'ait vue disputer". Selon lui, la formation d'Hitzfeld "s'est rapprochée d'une équipe plus joueuse. Plus imaginative. Mais si elle a livré un grand match, on a vu qu'il y avait encore de la marge..."...

Nkufo stigmatisé

Outre-Sarine, les critiques reprennent. "Blick" déplore "le plus triste 0-0 de tous les temps", tandis que la "BaslerZeitung" regrette une "prestation fade et timorée." Comme la plupart de ses confrères, le journaliste du "Tages-Anzeiger" critique la prestation des attaquants suisses, et plus particulièrement de Blaise Nkufo. "Nombre de tirs adressés par Nkufo durant 69 minutes qui semblèrent une éternité: 0,0", écrit le journal zurichois.

L'attaquant vaudois est aussi stigmatisé dans "L'Equipe", qui le considère comme un "poids mort". Pour le quotidien français, "Nkufo est apparu lent et emprunté", ajoutant que "Hitzfeld a fait le mauvais pari" en le titularisant au détriment d'Alex Frei.

si/tai