Fischbacher surprend Vonn, désillusion suisse

Après la gifle reçue par les Suisses en super-G hier chez les
hommes, les skieuses helvétiques ont tendu l'autre joue. Attendues,
les filles d'Hugues Ansermoz n'ont pas réussi à monter sur le
podium d'une course remportée par Andrea Fischbacher devant Tina
Maze (SLO) et Lindsey Vonn (USA). L'Autrichienne de 24 ans redonne
un peu d'air à sa fédération, passablement malmenée par les médias
nationaux.

Les filles de Sattel passent encore à côté

La
Tessinoise Michela Figini, qui avait décroché l'argent à Calgary en
1988, attendra encore au moins quatre ans avant qu'une compatriote
lui succède au tableau des médailles en super-G. . La meilleure
Helvète a été Nadia Styger. Sixième, la Schwytzoise de Sattel a
longtemps flirté avec le podium avant de s'effondrer sur le bas du
tracé, échouant finalement à 37 centièmes du podium.



"C'est évidemment frustrant de terminer si proche du
podium, a avoué "Stygi". Mais je suis satisfaite de mon
sixième rang car j'étais très nerveuse avant le départ. C'est
dommage de rater le coche en super-G parce que c'était sûrement
notre dernière chance de décrocher une médaille cette
année".



L'autre citoyenne de Sattel engagée, Fabienne Suter, n'a elle
jamais véritablement trouvé le rythme sur la Franz's Run. Deuxième
du général de la Coupe du monde de la spécialité et logiquement
bombardée meilleure chance de médaille chez les filles, "Suti" n'a
pas réussi à confirmer les espoirs placés en elle, même si il lui
reste le géant pour décrocher une breloque. Toutefois, les chances
d'y parvenir sont pratiquement inexistantes en regard des résultats
obtenus en Coupe du monde cette saison (12e place de Suter à
Sölden). "Je sais que ma manche n'était de loin pas
idéale, a regretté Suter, extrêmement déçue. Je n'ai
jamais trouvé le bon mélange entre attaquer et ne pas faire de
fautes".



Andrea Dettling a rendu une copie propre, mais trop gentille.
Nadja Kamer, pour sa part, en total manque de confiance, a connu
l'élimination après une poignée de secondes. La jeune descendeuse,
qui faisait connaissance avec les épreuves olympiques a ainsi
terminé son pensum sur une note plutôt amère.

Lindsey Vonn largement battue

L'exploit du jour est à
mettre au crédit d'Andrea Fischbacher. L'Autrichienne, sur un
nuage, s'est permis le luxe de reléguer l'ultra-favorite Lindsey
Vonn à plus de sept dixièmes (!) pour offrir à l'Autriche son
premier titre olympique en ski alpin à Vancouver. L'Américaine est
ainsi privée d'un doublé descente / super-G qui semblait lui tendre
les bras.



La skieuse de Salzburg, qui avait décroché le bronze aux Mondiaux
de Val d'Isère dans la discipline, a ainsi succédé au palmarès
olympique à sa compatriote Michaela Dorfmeister qui s'était imposée
à Turin en 2006. Sous le feu des critiques depuis le début de la
saison, elle avait demandé un peu de compassion et de patience à la
presse de son pays, prompte à souligner les maigres résultats des
descendeuses actuelles à la lumière des triomphes de la génération
dorée. Celle des Dorfmeister, championne olympique à Turin en
descente et super-G, Götschl et Meissnitzer. "On est encore
jeunes", avait plaidé Fischbacher, d'ordinaire plutôt
taciturne.



A Vancouver, Andrea Fischbacher, a soulevé les montagnes pour
rejoindre sur l'Olympe son petit-cousin Hermann Maier et faire
taire les critiques acerbes sur la Wunderteam, mal engagée dans la
course aux médailles. L'Autrichienne, qui a assommé ses
adversaires, partage effectivement des gènes avec Herminator, un
des plus grands skieurs de l'histoire, double champion olympique
(super-G/slalom géant) en 1998 à Nagano (Japon). Leurs grands-mères
maternelles sont soeurs. Mais il semble évident que la jeune fille
blonde ait plus pâti que tiré profit de ce cousinage
prestigieux.



Autre performance de choix, celle de Tina Maze. Partie avec le
dossard 22, la Slovène qui skie sur des lattes suisses, s'est
intercalée pour décrocher l'argent au terme d'une manche tout en
finesse.

DECLARATIONS:

Andrea Fischbacher: "Je ne l'ai pas cru
quand j'ai vu mon nom en haut du classement. C'est un rêve qui
devient réalité. J'ai aimé toute la course et le fait que la piste
était difficile. Il fallait vraiment être à fond et agressif dès le
début. Dans les disciplines de vitesse, nous n'avons pas obtenu de
bons résultats mais on a montré que si tout va bien, on peut être
les meilleurs".



Lindsey Vonn: "Tout le monde avait des
problèmes sur le haut de la piste et j'ai essayé de bien skier sur
cette portion. Mais ensuite j'ai levé un peu le pied et je pense
que c'est là que j'ai perdu la course. (A propos de ses 2
médailles) Je ne pense pas que j'aurais pu faire beaucoup mieux. Je
suis venue ici en espérant gagner la descente et remporter une
autre médaille. Cette médaille de bronze est la cerise sur le
gâteau. Toute médaille remportée aux jeux Olympiques est un succès
et vous devez en être vraiment fier".



Maria Riesch: "C'était vraiment dur. Il y
avait beaucoup de petites bosses et d'ombres, c'était une course
difficile. J'ai eu de bons résultats en Super-G cette saison mais
j'ai fait de petites erreurs sur le haut donc la 8e place n'est pas
si mal. Les gros dossards avaient une meilleure lumière
aujourd'hui. (Andrea) Fischbacher et (Tina) Maze ont bien mis cela
à profit. La clé c'était de faire le moins d'erreurs possible et de
laisser ses skis aller pour prendre un maximum de vitesse dans les
parties plates".



agences/rsch