Brian Joubert "n'est plus ce qu'il était", est
"cramé" et pâtit d'une préparation en dilettante, affirme
le président de la Fédération française des sports de glace, Didier
Gailhaguet. Champion du monde en 2007, le Français a terminé mardi
18e du programme court aux JO de Vancouver.
Didier Gailhaguet n'a pas attendu la deuxième prestation du
Poitevin lors du libre dans la nuit de jeudi à vendredi pour mettre
en cause violemment son ancien protégé. Il promet que la fédération
ne l'aidera plus les yeux fermés.
"Il n'est plus ce qu'il était"
Ayant rencontré Joubert mercredi, Gailhaguet dit l'avoir trouvé
"bizarre, dur à décrire". A la question de savoir s'il
avait vu venir la claque, il répond: "Oui, à l'échauffement, il
était déjà livide. Mais je n'ai rien dit pour ne pas interférer.
J'ai laissé faire son encadrement (réd: avec le coach Laurent
Depouilly). Ensuite, Brian a failli devant l'adversité, devant
un enjeu qu'il surdimensionne et qui l'a fait patiner à 30% de ce
qu'il sait faire."
"Aujourd'hui, Brian n'est plus un gamin insouciant prêt à
bouffer tout le monde", poursuit Gailhaguet. "Aujourd'hui,
il n'est plus ce qu'il était. Aujourd'hui, il n'a plus ce petit
grain de folie. Aujourd'hui, il est en déficit de confiance parce
qu'il est tout simplement en déficit de travail."
Le président stigmatise aussi le fait que Joubert, qui reste à
Poitiers, ne veuille pas partir à l'étranger pour bosser avec les
meilleurs. "Il n'est pas capable de bosser six heures par
jour", assène-t-il.
"Un petit con"
Si Brian n'est plus ce qu'il était, qu'est-il aujourd'hui?,
demande-t-on à Gailhaguet. Il répond sans détours: "Avec
beaucoup d'affection, je dirais un petit con! Il me semble aussi un
peu cramé." La Fédération n'est plus prête à le soutenir sans
condition: "A partir de maintenant, il n'y aura plus de contrat
moral entre la fédération et Brian. Il y aura un contrat
d'objectif, des résultats à obtenir. Désormais, on ne payera plus
avant mais, après."
Interrogé dans "L'Equipe", le clan Joubert ne se dérobe pas. Son
entraîneur lui reproche de ne jamais avoir accepté le travail
mental qui lui était proposé. Joubert lui-même déclare: "Le
problème dans la tête, il existe dans la vie de tous les jours. Il
n'est pas que sur la piste." Toujours très protégé, couvé par
sa mère auprès de laquelle il est resté dans le Poitou,
l'athlétique patineur révèle que maman Raymonde lui a dit qu'il
n'avait jamais fait sa crise d'adolescence. Il la fait maintenant:
"Ce n'était pas le bon moment!". Mais pas question pour
lui d'arrêter sur cet échec: "J'irai jusqu'en 2012",
affirme-t-il.
agences/tai
Vancouver, patinage artistique
Classement après le court (16.02)
1. Evgeni Plushenko RUS 90,85
2. Evan Lysacek USA 90,30
3. Daisuke Takahashi JPN 90,25
4. Nobunari Oda JPN 84,85
5. Stéphane Lambiel SUI 84,63
6. Johnny Weir USA 82,10
7. Patrick Chan CAN 81,12
8. Takahiko Kozuka JPN 79,59
18. Brian Joubert FRA 68,00
Programme:
19.02 Messieurs, libre 02h00