Publié

Objectif qualitatif atteint selon le patron des Suisses

Gian Gilli se montre satisfait de ses ouailles.
Gian Gilli se montre satisfait de ses ouailles.
Swiss Olympic avait annoncé un objectif de 10 à 12 médailles. Si les Suisses n'en ramèneront finalement que neuf de Vancouver, le bilan est tout de même satisfaisant, comme le confirme Gian Gilli, le chef de mission suisse.

Si l'objectif fixé par Swiss Olympic de dix à douze médailles
n'a pas été rempli lors des Jeux olympiques de Vancouver, la
délégation helvétique a tout de même fait bonne figure en ramenant
neuf breloques de son expédition canadienne. Mieux, les six titres
glanés constituent un record pour la Suisse lors de compétitions
hivernales.



"Qualitativement, le contrat est pleinement rempli,
sourit Gian Gilli. Avec six titres olympiques, les attentes ont
été largement dépassées. D'un point de vu quantitatif, il nous a
tout de même manqué un petit quelque chose pour que nous soyons
totalement satisfaits. Une médaille d'argent ou l'autre n'aurait
sans doute pas fait tache."

Débuts en fanfare

Après quelques jours de compétition, les Helvètes avaient gagné
trois titres olympiques par Didier Defago, Simon Ammann et Dario
Cologna. Les plus optimistes parlaient déjà du record de médailles
établi à Calgary en 1988. Si le sauteur à skis a récidivé une
semaine plus tard, seuls Carlo Janka et Mike Schmid se sont ajoutés
à cette liste, alors que deux médailles de bronze "seulement"
étaient récoltées par Olivia Nobs et par l'équipe de Suisse
masculine de curling.



Les folles ambitions ont donc été douchées, notamment à cause
d'une certaine malchance et d'une ribambelle de quatrièmes places.
Les curleuses, Fabienne Suter, Stéphane Lambiel, le bob à deux,
Carlo Janka en super-combiné ou encore Iouri Podladtchikov ont
échoué à un souffle d'un podium. "Lors des épreuves de Coupe du
monde, ces résultats seraient considérés comme bons,
note le
chef de délégation suisse. Malheureusement, lors des Jeux
olympiques, on ne se souvient que des trois premiers."

Cultiver l'esprit de gagneurs

Outre le nombre de titres remportés, la "beauté" de ceux-ci est
à relever. Si toutes les médailles d'or ont la même valeur
symbolique, force est de constater que celles remportées en
descente, saut à skis ou ski de fond rendent le tableau encore plus
beau à voir. "En voyant cela, je suis convaincu que nous avions
le potentiel pour nous approcher du record de quinze médailles
établi à Calgary en 1988
", poursuit Gian Gilli.



Le chef de mission pointe malgré tout le doigt sur un des
principaux défauts des athlètes suisses: "Si l'on compare avec
la Norvège qui a réalisé d'incroyables Jeux olympiques
(ndlr:
22 médailles dont 8 d'or) avec plus ou moins le même potentiel
que la Suisse, la différence mentale est grande. Ils ont un esprit
de gagneurs qui leur permet, malgré de mauvaises saisons de Coupe
du monde, d'être au top lors de la compétition. Avec des exemples
comme Svindal ou Jansrud, les jeunes Norvégiens savent de qui tenir
et notre relève devrait s'en inspirer.
"



Sur le plan des déceptions, le bobsleigh demeure la plus grande.
"Lorsque l'on voit les résultats en Coupe du monde avec une
quantité de podiums, on ne peut qu'être déçu de ne pas rentrer avec
la moindre médaille dans cette discipline
, explique-t-il.
Malheureusement, ce genre de mésaventures peut arriver à tout
le monde. Si l'on voit les prestations des Autrichiens en ski alpin
avec un tel potentiel, cela console un peu.
"

BILAN SUISSE: RETOUR A LA TRADITION



Pour la première fois depuis plusieurs éditions, les Suisses ont
davantage brillé dans des disciplines traditionnelles aux JO de
Vancouver. Seuls Mike Schmid en skicross (nouvelle discipline) et
Olivia Nobs en boardercross (2e fois au programme) sont montés sur
un podium dans une "jeune" compétition. Les sept autres médailles
sont tombées dans des épreuves plus anciennes (curling) voire même
historiques (ski alpin et nordique).



Ce renversement s'explique principalement par la régression du
snowboard. A Turin en 2006, les boarders avaient raflé quatre
médailles, sur 14 en tout pour la Suisse. Trois des cinq titres
helvétiques étaient même tombés dans l'escarcelle de Phlipp Schoch
et Cie. Présent aux JO depuis 2002, le skeleton a aussi perdu de sa
superbe, passant de deux médailles à Turin à aucune à
Vancouver.



Seule exception dans ce retour à la tradition, le bobsleigh. Pour
la première fois depuis les JO d'Innsbruck en 1964, les Suisses
sont rentrés bredouilles dans ce qui représente habituellement une
épreuve phare (30 médailles depuis 1924, 2e total derrière le ski
alpin).



L'autre retournement des JO de Vancouver concerne les athlètes
féminines. A Turin, la Suisse comptait pour la première fois de son
histoire olympique davantage de dames sacrées (Daniela Meuli,
Evelyne Leu, Maya Pedersen, Tanja Frieden) que de messieurs
(Philipp Schoch). Il n'en a rien été à Vancouver, où Olivia Nobs
est la seule Suissesse à avoir figuré sur un podium.



agences/tai

Publié

Des champions à la pelle

Les stars annoncées ont brillé sans pour autant triompher à ces Jeux de Vancouver, animés par une pléiade de champions, charismatiques comme le Suisse Simon Ammann ou la Sud-Coréenne Kim Yu-na, ou plus discrets.

On les attendait encore plus haut
Lindsey Vonn a survolé la descente et décroché le bronze au super-G mais, moins impériale dans les épreuves techniques, elle n'a pas terminé ses trois autres courses. Le biathlète Ole Einar Bjoerndalen, légende de sa discipline, est passé à côté de ses premières courses, avant de renouer avec le podium (argent dans le 20 km) et de se sublimer pour donner l'or au relais.

En combiné nordique, le Français Jason Lamy-Chappuis a été magistral au petit tremplin, mais le vent qui s'est levé sur le grand tremplin ne lui a pas permis de tenter le doublé. Le Néerlandais Sven Kramer a aussi réussi son entrée avec le titre sur 5000 m en patinage de vitesse avant lui aussi de rater le doublé pour une erreur de couloir dans le 10.000 m..

Ils ont rempli leur besace
La Norvégienne Marit Bjoergen repart avec cinq médailles dont trois d'or en ski de fond, après avoir manqué le quadruplé d'un cheveu sur le 30 km. La Chinoise Wang Meng a elle aussi réussi un triplé au sommet en short-track. Huit ans après son doublé petit/grand tremplin en saut à ski à Salt Lake City, Simon Ammann a refait le plein à Whistler.

Le fondeur Petter Northug, "seulement" 3e du sprint, a fait parler sa puissance pour offrir l'or puis l'argent au relais norvégien, et arracher au sprint le titre du 50 km.

Et la jeune patineuse Kim Yu-na n'a pas tremblé malgré les énormes attentes de son pays: ses deux programmes proches de la perfection lui ont rapporté un titre olympique et un déluge record de points. Derrière, l'Allemande Magdalena Neuner a remporté deux médailles d'or et une d'argent dans les épreuves individuelles en biathlon, tout comme le Coréen Lee Jung-Su en short-track. Et la Tchèque Martina Sablikova a dominé l'anneau de Richmond de patinage de vitesse (deux médailles d'or, une de bronze)..

Ils ont marqué les Jeux
A Whistler, Bode Miller et Aksel Lund Svindal sont montés tous les deux sur chacune des marches du podium, et Maria Riesch a réussi avec le slalom et le super combiné le doublé que sa grande amie Vonn visait.

A Cypress Mountain, le roi Shaun White avait partie gagnée avant même son dernier passage au half-pipe, et Alexandre Bilodeau, dans l'épreuve des bosses, a offert au Canada sa première médaille d'or à domicile, gagnant un statut de héros national et lançant la ruée vers l'or de ses compatriotes. A la patinoire du Pacific Coliseum, Evgeni Plushenko, battu d'un souffle par Evan Lysacek, a failli réussir son pari de revenir défendre son titre après trois ans d'absence, tandis qu'Apolo Anton Ohno a ajouté trois médailles à son palmarès, le plus fourni du short-track.