Svindal roi du super-G. Baffe pour les Suisses

Attendu pour être un feu d'artifice suisse, le super-G messieurs
des JO de Vancouver a viré au pétard mouillé. Remporté par le
Norvégien Aksel Lund Svindal, l'épreuve a vu Carlo Janka échouer au
8e rang, juste devant Tobias Grünenfelder et Didier Cuche. Titré
lundi en descente, Didier Défago a terminé encore plus loin.



La désillusion est particulièrement douloureuse pour Cuche. Déjà
privé de podium en descente (6e), le Neuchâtelois comptait bien
rebondir et s'offrir un premier titre olympique. Las pour lui, il
n'en a rien été. Le skieur du Val-de-Ruz n'a même pas pu entretenir
le suspense, lui qui accusait un écart déjà conséquent dès le
premier temps intermédiaire. Pour ne pas revenir bredouille des
Jeux, Cuche n'a plus que le géant de mardi pour réagir.

La surprise Weibrecht

Tout roule en revanche pour Aksel Lund
Svindal. Déjà deuxième de la descente, le Norvégien a conquis sa
première médaille d'or aux JO. Sur un tracé vicieux, le colosse de
Kjeller est le seul à avoir rendu une copie propre. Tout comme pour
la descente, il est accompagné sur le podium par Bode Miller (2e à
0"28). Un troisième Américain complète le tiercé, le surprenant
Andrew Weibrecht.



Comparé depuis ses débuts à Kjetil Andre Aamodt pour sa
polyvalence, Svindal a une nouvelle fois marché dans les traces de
son glorieux prédécesseur, lui qui s'est imposé trois fois lors
d'un super-G olympique (2006, 2002, 1992). En matière des
médailles, Svindal est aussi bien lancé derrière le record d'Aamodt
avec ses sept breloques (JO et Mondiaux), contre vingt pour son
aîné. A l'instar d'Aamodt mais aussi d'un Lasse Kjus, Svindal a
confirmé que les Norvégiens n'avaient pas leur pareil pour préparer
les grands rendez-vous.

Svindal favori du super-combiné de dimanche

Vainqueur la saison passée du classement général, Svindal n'a
pas été à la hauteur cet hiver en Coupe du monde, avec un seul
succès à son compteur (super-G de Val Gardena en décembre). Une
discrétion qui n'était que trompeuse: Svindal est d'ores et déjà un
des héros de ces JO. Et ce, avant même le super-combiné de
dimanche, dans lequel il sera le favori no 1.

Miller dans l'histoire

En remportant l'argent vendredi au super-G, l'Américain Bode
Miller a rejoint le Norvégien Kjetil Andre Aamodt au rang des
skieurs masculins étant montés sur le podium olympique dans quatre
spécialités différentes: combiné (2e en 2002), géant 2e en 2002),
super-G (2e en 2010) et descente (3e en 2010).

JÄRBYN A EU BEAUCOUP DE CHANCE

Le Suédois Patrik Järbyn a été victime
d'une terrible chute. Agé de 40 ans, le doyen du circuit a heurté
une porte à l'approche de la ligne d'arrivée. Le déséquilibre l'a
propulsé en l'air, avant de retomber lourdement sur le dos. Il a
glissé sur la piste gelée sur une centaine de mètres, avant d'être
secouru par le service médical. Järbin a perdu connaissance durant
quelques instants mais était conscient lors de son transport en
hélicoptère vers un hôpital. Il souffre, d'une commotion cérébrale,
selon l'entourage de l'équipe suédoise.

DÉCLARATIONS

Aksel Lund Svindal: "Ma course n'était pas
parfaite mais elle était bien. J'avais entendu que Bode Miller
menait et Weibrecht était 2e, et ces gars-là ne ralentissent pas,
ils attaquent. J'ai fait une erreur peu après le départ, mais j'ai
réussi à conserver la vitesse. Aujourd'hui, tout le monde a fait
des erreurs, et la différence s'est faite parce que j'ai réussi à
conserver de la vitesse. J'ai travaillé et j'ai réussi à être là au
bon moment. J'avais déjà l'argent, et cela ne pouvait qu'aller
mieux. Je voulais m'amuser, prendre du plaisir en course, et être à
l'affût. Je me suis bien préparé et je suis en pleine
forme".



Bode Miller: "J'ai fait quelques erreurs mais
j'ai continué à pousser. J'y suis allé à fond et j'ai fait du mieux
que je pouvais. La piste était un peu abîmée. J'ai fait quelques
erreurs et j'ai été éjecté d'un virage. J'ai failli manquer une
porte. En super-G, on ne sait jamais à quelle vitesse on va tant
qu'on n'est pas arrivé. J'ai frappé à la porte toute la saison, le
faire ici c'est incroyable. J'ai toujours travaillé pour
cela"



Andrew Weinbrecht: "Avoir un petit dossard
m'a aidé. J'ai fait quelques erreurs mais j'ai laissé aller les
skis. C'est ce qu'il fallait faire. Je suis sans doute une surprise
pour ceux qui ne suivent pas le ski toutes les
semaines".



Didier Cuche: "Les trajectoires reconnues
étaient les bonnes, mais avec la neige molle je n'ai pas réussi à
les tenir. J'ai aussi eu envie de trop couper les trajectoires.
Cela ne s'est pas avéré payant".



Didier Défago: "Je ne m'attendais pas à ce
que la neige soit si molle sur le bas de la piste. Sur un tel
revêtement, je me suis montré trop agressif pour pouvoir prétendre
à mieux. Dimanche en supercombiné, il faudra d'abord faire une
bonne descente. Ensuite, comme le slalom ne devrait pas être trop
difficile, j'ai mes chances"



agences/ggol