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"Cuche est le favori, clairement", selon ses rivaux

Didier Cuche est le favori no1 en descente, selon ses rivaux.
Didier Cuche est le favori no1 en descente, selon ses rivaux.
Pour ses adversaires, Didier Cuche est clairement le favori no1 au titre olympique de la descente, qui se courra samedi à Whistler. Mais le Neuchâtelois va veiller à surtout ne pas trop s'enflammer trop tôt.

Alors que les Jeux olympiques s'ouvrent vendredi soir à
Vancouver, son épreuve reine, la descente messieurs, est déjà
programmée samedi (20h45 heure suisse). Si l'incertitude
météorologique plane sur ce rendez-vous, il n'en est rien pour son
favori. Son nom: Didier Cuche.



"Cuche est le favori, clairement", lâche par exemple
Carlo Janka. "Il a l'expérience, la piste lui convient et son
pouce
(réd: cassé à Kranjska Gora il y a deux semaines) ne
semble pas le gêner. Il est l'homme à battre"
, affirme le
Grison.



Si suiveurs et coureurs s'accordent à dire que Cuche est le
meilleur descendeur du moment, ils sont aussi d'avis que le
Neuchâtelois mérite son premier titre olympique.
"Intrinsèquement, il reste le plus fort. Mais surtout, hormis
peut-être Michael Walchhofer, il n'y a personne qui mérite autant
que Cuche de s'imposer"
, estime le Français Antoine Dénériaz,
le champion olympique en titre devenu consultant TV.

"Ne pas s'exciter trop tôt le matin"

Conscient qu'il est très attendu, Cuche ne se démonte pas:
"Beaucoup me voient déjà avec la médaille d'or autour du cou.
Mais je sais d'expérience que tout peut se passer. Tout se jouera
en moins de deux minutes. C'est tout ou rien"
, relève-t-il.
Cuche sait également que la météo capricieuse de Whistler Mountain
risque de causer des retards ou des reports de jour en jour.
"Je suis sur le circuit depuis près de 15 ans et j'ai déjà
connu cela à de nombreuses reprises. Le principal est de ne pas
s'exciter trop tôt le matin pour ne pas brûler inutilement de
l'énergie"
, note-t-il.



La météo ne sera pas le seul adversaire de Cuche. Ils sont
nombreux à pouvoir envisager l'or olympique. Citons par exemple
Michael Walchhofer, Bode Miller, Aksel Lund Svindal ou Manuel
Osborne-Paradis.



Chez les autres Suisses, Carlo Janka semble moins à l'aise sur le
piste "Dave Murray". Mais comme le phénomène d'Obersaxen n'est plus
à un exploit près, il n'est pas impossible de le voir monter sur le
podium dès sa première course olympique. Une performance dont sont
aussi capables Didier Défago et Ambrosi Hoffmann.



Pour mémoire, la Suisse n'a plus glané de médaille d'or en ski
alpin aux JO depuis 22 ans, soit le sacre de Pirmin Zurbriggen en
descente à Calgary. En cas de succès, Cuche entrerait aussi dans
l'histoire en devenant le plus vieux skieur à devenir champion
olympique. Cette distinction appartient pour l'instant au Norvégien
Kjetil Andre Aamodt, titré à 34 ans lors du super-G de Turin 2006.
Cuche en a actuellement 35.

"LES FRISSONS DANS LE DOS" DE DENERIAZ

Quatre ans après sa médaille d'or en descente à Sestrières, le
Français Antoine Dénériaz s'est replongé cette semaine dans le
grand bain des JO. Simple observateur et consultant TV à Whistler,
les souvenirs de son sacre n'ont pas manqué de ressurgir et lui
donnent "des frissons dans le dos".



- Vous sentiez-vous aussi fort ce dimanche que vous le
paraissiez?




ANTOINE DENERIAZ: J'étais un peu dans un état
second. Ce qui s'est passé ce jour-là et les jours qui ont précédé
lors des entraînements, n'arrive pas souvent dans une carrière:
j'étais parvenu à être conditionné, concentré et guerrier tout en
restant de l'extérieur assez détendu. J'avais l'impression que
j'allais faire une grande course, j'avais énormément confiance en
moi. Je ne l'oublierai jamais. Je m'étais blessé un an auparavant,
il y a eu opération, rééducation. Le chemin a été long. Cette force
emmagasinée est ressortie aux JO. J'avais vu le film 'Gladiator'
peu de temps auparavant. La musique, que j'avais en CD, m'a
accompagné. C'est elle qui a contribué à me mettre dans cet état de
guerrier.



- La descente a une place à part dans le ski alpin. Comment
arrive-t-on à se mettre en condition?




ANTOINE DENERIAZ: Il y a deux choses à gérer.
Comme dans toutes les disciplines, il faut arriver mentalement à
être prêt pour le jour J et se dépasser. Mais avant cela, il faut
savoir gérer la notion de prise de risque. Si on n'arrive pas à
faire abstraction de cela, on n'a aucune chance de résultat. Pour
être un bon descendeur, il faut aller chercher ce risque mais en
restant froid dans sa tête, extrêmement concentré. La descente
n'est pas une discipline de têtes brûlées. Tout ceux qui font des
sports à risque savent qu'il faut être très précis, jouer avec les
trajectoires. Les chemins les plus courts ne sont pas forcément les
plus rapides. Parfois, il faut savoir perdre quelques centièmes
pour en gagner d'autres dans une courbe. Il faut jouer avec les
aspects de la piste, les lignes et les conditions naturelles. C'est
vraiment une discipline mentale.



- En étant champion olympique en titre, ne ressentez-vous pas
une petite démangeaison en étant là aux JO?




ANTOINE DENERIAZ: Non, car je n'ai plus du tout
le niveau. Par contre, c'est encore plus émouvant que je ne l'avais
imaginé avant d'arriver. En voyant les athlètes se préparer, les
anneaux olympiques, l'aire d'arrivée, je me replonge une fois plus
dans ces bons souvenirs, mais dans un cadre réel. Les choses que
j'ai vécues intérieurement ressortent. J'en ai des frissons dans le
dos. C'est aussi spécial de voir des coureurs plus vieux que moi
encore en course, je pense à Didier Cuche ou Michael Walchhofer.
Ces coureurs ont une carrière exceptionnelle et méritent le titre.
Je suis là pour gonfler à bloc les athlètes français mais j'ai
aussi un grand respect pour mes anciens rivaux.



agences/dbu

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La gazette des Jeux

Un peu de tenue. Le snowboarder japonais Kazuhiro Kokubo, candidat sérieux au podium, s'est fait taper sur les doigts pour avoir porté la tenue officielle d'une manière peu conventionnelle. Au départ à Tokyo comme à son arrivée à l'aéroport de Vancouver, Kokubo portait la cravate lâche, la chemise débraillée et le pantalon taille très basse. "Ce n'est pas une manière" de porter la tenue payée par les contribuables japonais, a déclaré à la presse le secrétaire général du Comité olympique nippon, Noriyuki Ichihara.

Camping. Le chef de la délégation néerlandaise à Vancouver, Henk Gemser, est déçu par le village olympique. "Il est très bien situé mais les installations sont très sommaires. Dans ma chambre, très petite, il y a un lit et une chaise de camping. C'est tout ! Mon lit est également mon bureau", a-t-il déclaré dans la presse néerlandaise. D'autres délégations sont plus élogieuses. Le chef de mission adjoint français Patrick Cluzaud a ainsi évoqué un "bâtiment de standing". "C'est du haut de gamme", a confirmé le patineur de vitesse Pascal Briand, qui occupe un très bel appartement avec son équipier Alexis Contin.

Bavardage. Alors que l'entraînement de la descente féminine était sans cesse reporté jeudi à Whistler, l'Allemande Maria Riesch, la Suédoise Anja Pärson et la Canadienne Emily Brydon ont tué le temps en parlant chiffon en haut de la piste. Brydon a ainsi raconté à ses amies qu'elle n'avait pas eu droit à un anorak de l'équipe olympique, tandis que Riesch confiait avoir eu des problèmes avec sa combinaison.

Chat noir. Evgeni Plushenko, qui cherchera la semaine prochaine à conserver son titre olympique de patinage artistique, a refusé de répondre aux questions des journalistes après son premier entraînement jeudi sur la glace de Vancouver: "Je ne vais pas parler parce que je suis superstitieux", a déclaré le patineur russe, dont de récents propos sur les juges ont été à l'origine d'une nouvelle polémique.

Para-Olympique. Le skieur de fond canadien Brian McKeever, 30 ans, va entrer dans l'histoire en devenant le premier athlète à avoir participé à la fois aux Jeux olympiques d'hiver et aux Jeux paralympiques. McKeever a perdu peu à peu la vue à cause d'une maladie qui s'est déclarée à l'âge de 19 ans. Il dispose aujourd'hui de moins de 10 % de sa vision. Il compte sept médailles remportées aux Jeux paralympiques, dont quatre en or. Il a remporté une course de 50 km le mois dernier qui lui a permis de se qualifier pour Vancouver. S'il court habituellement derrière son frère Robin, il se sert d'un adversaire de son niveau qu'il suit et qui lui sert de point de repère lorsqu'il court avec les valides. Cinq athlètes avaient déjà disputé à la fois les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques, mais tous aux Jeux d'été.

Couacs. Le service de navettes pour la famille olympique a eu quelques hoquets dans les jours précédant l'ouverture des Jeux. Selon les médias locaux, plus d'une vingtaine de conducteurs, venus du Canada et des Etats-Unis, ont démissionné en se plaignant des longues journées de travail, des mauvaises conditions de logement, de nourriture et d'organisation. Le matériel, fourni par la Californie, laisse aussi à désirer: les vieux bus peinent dans la montée vers Cypress Mountain. L'équipe canadienne de bosses a ainsi été lâchée par son bus deux jours de suite sur le chemin de l'entraînement.

Expérience. Si la délégation canadienne compte beaucoup de nouveaux, avec 112 "rookies" sur 206 athlètes, trois sportifs à la feuille d'érable disposent d'une expérience incomparable puisqu'ils disputeront à Vancouver leurs cinquièmes Jeux. Il s'agit du pilote de bob Pierre Lüders, de la patineuse de vitesse Clara Hughes et de la joueuse de hockey Hayley Wickenheiser. Clara Hughes a été désignée porte-drapeau canadienne pour la cérémonie d'ouverture alors que Wickenheiser présente la particularité d'avoir participé à la fois aux JO d'été (Sydney 2000 en softball) et d'hiver (Nagano 1998, Salt Lake 2002 et Turin 2006 en hockey).

Drôle de podium. Les organisateurs des Jeux répètent à la tombée de la nuit les cérémonies protocolaires de remise des médailles, qui seront effectuées en plein centre de Whistler. Ainsi, jeudi soir, ils avaient imaginé le podium suivant pour l'épreuve du petit tremplin en saut à skis: victoire d'un Irlandais devant un Marocain et un Péruvien. Aucune des trois nations n'est représentée dans l'épreuve. Ce podium imaginaire s'est achevé sur l'hymne... néo-zélandais.