Deuxième champion olympique suisse à Vancouver - 2 jours après
Simon Ammann au petit tremplin -, Didier Défago a été le 1er à
rentrer au pays. Le Morginois, sacré en descente 3 jours après
l'ouverture des Jeux, a atterri à Kloten mercredi après-midi, vers
16h30.
"J'ai pu bien dormir dans l'avion. Je suis donc bien reposé
pour la fête à la maison", a déclaré le skieur de Morgins.
Privilège rare, Défago a pu passer une heure dans le cockpit de
l'avion qui le ramenait de Vancouver.
Surprise pour la centaine de fans qui attendaient le double
vainqueur WengenKitzbuehel 2009, il a enlevé sa médaille d'or au
moment où il est arrivé devant eux, pour la mettre dans sa poche.
"Elle est belle, mais elle est lourde!"
"Déf" sera fêté en grande pompe par Morgins dimanche, après un
cortège dans le coeur de la station dès 14h30.
CUCHE: "CA FAIT MAL"
Pour la première fois depuis les années 80, l'équipe masculine de
ski alpin rentrera titrée des Jeux olympiques, grâce à Didier
Défago et Carlo Janka. Un homme pourtant y a perdu ses illusions:
Didier Cuche. "Ça fait mal", a reconnu Cuche au moment de
faire le bilan de ces joutes canadiennes qui devaient constituer le
couronnement de sa fabuleuse carrière.
"J'ai raté mes Jeux. C'est un échec, pas un gros échec. Il y a
des choses bien plus graves qui sont arrivées pendant ces JO pour
parvenir à relativiser. Je ne suis pas le premier favori qui rentre
bredouille, et certainement pas le dernier", a déclaré
Cuche.
Le rêve du Neuchâtelois d'enlever un titre olympique ne se
réalisera pas et cette réalité claque comme une sanction.
"Cuche ne sera pas dans l'équipe alpine à Sotchi en 2014, c'est
une certitude", a ajouté le skieur des Bugnenets. Cuche n'a
pas dérogé à son plan de fin de carrière dont il avait déjà
esquissé les contours. La prochaine saison de Coupe du monde, avec
les Mondiaux de Garmisch-Partenkirchen (Allemagne), sera sa
dernière au plus haut niveau.
"Mais il y a d'autres disciplines", a lancé le champion
du monde de super-G, non sans un clin d'oeil. "J'ai regardé le
skicross. Cela m'a vraiment plu, avec ces sauts, c'est un véritable
spectacle!" Faite sur le ton de la plaisanterie, sa refléxion
s'est poursuivie. "Il faut se montrer réaliste: à Sotchi,
j'aurai 39 ans. Mon ancien collègue descendeur Daron Rahlves a
plutôt de la peine à régater. De plus, durant ces Jeux, il s'est
blessé et souffre de sa quatrième luxation de la hanche. Une entrée
dans cette discipline-là ne se ferait pas facilement non plus. Et
de skier sans pouvoir gagner, cela ne m'intéresse pas".
Pression trop forte
Avant tout, Cuche doit digérer Vancouver 2010 et continuer de
regarder vers l'avant. "La pression a été très forte pour moi.
J'ai manqué une porte lors du deuxième entraînement et les médias
ont tout de même continué de dire que je gagnerais l'or. Pour ma
part, j'ai toujours su que tout serait très serré. En plus, tous
ces reports ne m'ont pas aidé. J'ai maintenant du temps pour
réfléchir à tout cela".
Pour la troisième fois de suite, les Jeux olympiques n'ont pas
souri au Neuchâtelois. Il y a quatre ans à Turin, il se trouvait
dans la "saison d'après". Il s'était déchiré les ligaments croisés
du genou un an auparavant. En 2002 à Salt Lake City, il avait
manqué la dernière porte du super-G alors que le titre lui tendait
les bras. "J'ai tout de même gagné l'argent en super-G à Nagano
en 1998", s'est consolé Cuche. Clairement déçu, Cuche ne s'est
pas montré abattu pour autant. "Je dois accepter ce qui
m'arrive".
La semaine prochaine, il prendra l'avion pour Kvitfjell (Norvège)
avant de terminer la saison à Garmisch lors des finales.
"J'aimerais encore gagner la Coupe du monde de descente".
A deux courses de la fin, le Vaudruzien compte 88 points d'avance
sur Carlo Janka. "Le globe de cristal ne remplacera en aucun cas
l'or olympique, mais il couronne le meilleur tout au long de la
saison. Aux yeux des coureurs, cela représente beaucoup"
agences/tai