Cinquième après le court, Lambiel peut encore rêver

La marche est encore plus haute que prévu mais tout reste ouvert
pour Stéphane Lambiel à l'issue du programme court des JO de
Vancouver. Le Valaisan occupe la 5e place au terme d'une première
journée très dense et serrée, dominée de justesse par Evgeni
Plushenko.



Les observateurs avaient prédit une épreuve exceptionnellement
relevée, et les prédictions se sont avérées exactes, avec trois
hommes au-delà des 90 points: le tenant du titre, le Russe
Plushenko (90,85), l'Américain Evan Lysacek, champion du monde en
titre (90,30), et le Japonais Daisuke Takahashi (90,25). Quatrième,
le Japonais Nobunari Oda compte 84,85 points, juste devant Lambiel
(84,63), qui a battu son record personnel à la faveur de la
meilleure note artistique de la soirée sur son "Guillaume Tell" de
Rossini.

"Six points, ce n'est pas tant que ça"

Le Valaisan réussit habituellement de belles remontées dans le
programme libre, plus propice, en 4'40, à l'expression de son
talent artistique. Il occupait déjà une 5e place après le programme
court aux derniers Européens de Tallinn avant de décrocher
l'argent. "Six points de retard, ce n'est pas tant que ça. L'or
reste possible", estime le double champion du monde de
Saxon.



La concurrence, cette fois, est plus redoutable qu'à Tallinn, et
Lambiel devra se montrer parfait ou presque dans le libre de la
nuit de jeudi à vendredi pour faire aussi bien voire mieux que sa
médaille d'argent des Jeux de Turin en 2006. Il devra sans doute
réussir deux quadruples sauts, dont un en combinaison, pour
compenser l'absence de triple axel. Dans son programme court, il a
été le seul, avec Plushenko, parmi les cinq premiers classés à
tenter le "quad", qui rebute par exemple les Nord-Américains.



Mais Lambiel est retombé bien trop bas à la réception et a dû se
contenter d'un double à la place d'un triple dans l'enchaînement.
Il a surtout emballé les 11'000 spectateurs par ses pirouettes, les
plus belles de toutes, et sa diagonale de pas effrénée en fin de
programme.

Le gros "loupé" de Brian Joubert

Brian Joubert a vu son rêve de
remporter le titre olympique du patinage artistique complètement
s'envoler en raison d'un programme court catastrophique mardi à
Vancouver. Sur la musique Rise de Safri Duo, il a d'entrée raté son
quadruple saut d'ouverture, manquant sa réception, avant de chuter
sur son triple lutz.



"Je n'y arriverai pas", a lâché Brian Joubert dans le
"kiss and cry", en attendant la notation des juges. Quatorzième à
Salt Lake City en 2002, sixième à Turin en 2006, le Français de 25
ans champion du monde en 2007, a paru tendu à l'échauffement avant
de craquer dès l'entame de son programme.



"Je loupe encore une fois le coche, je n'y arrive pas", a
déclaré Joubert à la télévision française. "Depuis que je suis
à Vancouver, le seul quadruple que je manque c'est aujourd'hui. Je
ne l'ai pas une fois raté à l'entraînement. Il y a cette faute sur
le triple lutz...".



Brian Joubert a évoqué un blocage psychologique. "Peut-être
que je fais une fixation sur les Jeux. Je n'ai pas de bons
souvenirs de 2002, encore moins de 2006, et là c'est la "cata" en
2010!", a-t-il dit.



Le Français ne pointe qu'à la 18e place provisoire...

CE QU'ILS ONT DIT

Evgueny
Plushenko (RUS/1er): Je suis satisfait de mon
programme car c'était difficile de patiner aujourd'hui. J'ai perdu
deux kilos, je n'ai rien mangé de la journée. J'ai des douleurs
musculaires. Je vais voir un médecin... J'étais très nerveux. C'est
normal car tout le monde est nerveux aux Jeux. Les JO, cela
signifie tout pour nous les athlètes. Je suis très satisfait de mes
sauts ce soir. Je suis toujours resté maître de mes nerfs. Le
public a été fantastique. Après ma combinaison quadruple-triple,
les cris de la foule m'ont vraiment donné un coup de fouet
formidable. Durant l'échauffement, j'ai commis une erreur sur un
double axel, ça m'a rendu nerveux. Je sais que je pourrai me
surpasser lors du libre, c'est important.

Evan Lysacek (USA/2e):

J'ai essayé de rester
calme toute la journée mais je dois admettre que je sentais la
pression. Il y a quatre ans, à Turin, j'avais massacré mon
programme court: le pire souvenir sportif de ma vie. Ce soir, c'est
l'inverse: la plus belle soirée de ma vie. J'ai vaincu mes démons
d'il y a quatre ans. C'est comme une résurrection, une revanche sur
moi-même.

Daisuke Takahashi (JAP/3e):

Je suis très
content de moi. Mon programme n'était pas parfait mais c'est ma
meilleure performance cette saison. L'aspect artistique du
programme était très bon. La foule m'a porté. Il y avait beaucoup
de supporteurs japonais, cela m'a placé dans de bonnes disposition.
Je me sens super bien. Je dois rester concentré. J'ai beaucoup de
confiance en mes moyens pour la suite.



agences/dbu