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Janka: "J'aurais aimé avoir l'or en descente"

Janko et le dossard 6, comme le nombre de titres olympiques suisses.
Janko et le dossard 6, comme le nombre de titres olympiques suisses.
Carlo Janka, qui a doublé le titre mondial avec le titre olympique en géant, aurait cependant "aimé avoir l'or en descente", la discipline reine du ski alpin, un titre décroché par son compatriote Didier Défago la semaine dernière.

- Vous avez la réputation de ne pas montrer vos sentiments.
Ressentez-vous une plus grande excitation que vous n'en avez
l'air?




CARLO JANKA: C'est vrai, je n'ai pas l'habitude
de montrer mes émotions. En ce moment, je suis plutôt décontracté.
Je vais prendre conscience certainement un peu plus tard que c'est
un grand jour pour moi. Un titre de champion olympique est une des
plus grandes choses qu'on puisse obtenir en ski alpin. Je l'ai fait
aujourd'hui, mais c'est trop tôt pour réaliser. C'était ma dernière
course pour obtenir une médaille. J'avais donc de la pression. Une
fois la ligne d'arrivée franchie, la pression s'est envolée.
C'était une super sensation. Si j'avais pu choisir, j'aurais aimé
avoir l'or en descente, car c'est la discipline reine du ski alpin.
En second choix, j'aurais mis le slalom géant.

"J'ai besoin d'une pause maintenant"

- Après cet or olympique, avez-vous encore plus envie de
vous battre pour tenter d'enlever la Coupe du monde?




CARLO JANKA:"Je ferai tout ce qui est en mon
pouvoir pour gagner le classement général de la Coupe du monde.
Mais je ne suis pas sûr d'y arriver. J'ai besoin d'une pause
maintenant, avant de reprendre en Norvège (prochaine étape de la
Coupe du monde) en mars pour faire de mon mieux."



- Vous êtes apparu dans une photo plutôt sexy dans la presse
suisse. Votre vie a-t-elle changé depuis votre victoire aux
Mondiaux?




CARLO JANKA:"Ma vie n'a pas beaucoup changé en
fait. Je suis la même personne qu'auparavant. Mais ce qui a changé
en revanche, c'est le fait que les gens en Suisse, notamment en
ville, me reconnaissent et me demandent des autographes. Ces photos
étaient demandées par un magasine suisse allemand, j'étais d'accord
pour les faire... (rires)."

CARLO JANKA, LE NOUVEAU PHARAON

Carlo Janka a le visage d'un pharaon
moulé pour l'éternité dans un masque d'or. Du métal précieux, le
Grison a donc fait sa ouverture, sûr de son fait. Il est le premier
skieur à réaliser à Whistler le doublé Mondiaux - Jeux olympiques.
Comme à Val d'Isère en février 2009, où il avait signé le scratch
de la première manche avant de décrocher le métal le plus précieux
pour ses premiers Mondiaux, Janka n'a pas tremblé à Whistler.



Le plus rapide de la manche initiale, il a confirmé qu'il avait
des nerfs d'acier malgré ses 23 ans pour décramponner ses
adversaires sur le second tracé. Après la première manche, tout
juste avait-il lâché qu'il était "un peu fatigué". Un aveu qu'il
est aussi un humain.



Premier Suisse à remporter le géant des JO depuis Max Julen en
1984 à Sarajevo, Janka avait posé les jalons d'une grande carrière
il y a deux ans sur la piste Dave Murray. Alors âgé de 21 ans, le
skieur d'Obersaxen avait réalisé le meilleur temps de la seconde
manche du slalom géant de Coupe du monde.



Ce taiseux, qui, aux paroles et aux manifestations de joie,
préfère écrire avec ses skis des courbes admirables, a bénéficié
d'une maturation aussi régulière que discrète.

Junior discret

Chez les juniors, il n'avait finalement remporté qu'une médaille
de bronze aux Mondiaux de la catégorie (en géant) quand d'autres
brûlaient prématurément leurs cartouches par un feu artifice de
podiums.



Mauro Pini, entraîneur tessinois des descendeurs suisses, et
notamment du champion olympique Didier Défago, encadre le
personnage sur le plan technique, et souligne l'homogénéité dans
ses mouvements, la fluidité de son style, la justesse de ses
lignes.



"Même quand vous le voyez se mouvoir sans ski, vous sentez que
vous avez affaire à quelqu'un de spécial. Il est comme Lara Gut. La
Suisse a beaucoup de chance d'avoir de tels talents"
, souligne
le technicien d'Airolo. "Sa chance, c'est aussi qu'il est un
petit peu caché, protégé, dans le sens que Didier Cuche est devant,
notamment pour la presse. Il a vraiment pu grandir sans trop de
pression"
, explique M. Pini.



Janka (1,85 m/90 kg) a toutes les qualités pour imiter Pirmin
Zurbriggen, lauréat de 40 épreuves de Coupe du monde dans les
années 80. Mauro Pini le compare au Norvégien Kjetil Andre Aamodt,
autre animal de sang froid, qui a capitalisé 20 médailles de tous
métaux entre Jeux et Mondiaux.



Un champion qui redevenait ordinaire après la ligne d'arrivée.
Comme le Carlo d'Obersaxen, terre d'artistes et désormais d'un
champion olympique.



afp/bao

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Géant messieurs

1. Carlo Janka SUI 2'37"83
2. Kjetil Jansrud NOR + 0"39
3. Aksel Svindal NOR 0"61
14. Didier Cuche SUI 1"62
15. Sandro Viletta SUI 1"71

LE PORTRAIT DE CARLO JANKA
Né le: 15 octobre 1986
Domicile: Obersaxen (GR)
Taille/poids: 185 cm/79 kg
Skis: Atomic

12 podiums en Coupe du monde, dont six victoires: 1er en descente à Wengen (janvier 2010), 1er en géant à Beaver Creek (décembre 2009), 1er en descente à Beaver Creek (décembre 2009), 1er en super-combiné à Beaver Creek (décembre 2009), 1er en super-combiné à Wengen (janvier 2009), 1er en géant à Val d'Isère (décembre 2008)

Globe du super-combiné en 2008/2009

Jeux olympiques: médaille d'or du géant à Vancouver en 2010.
Mondiaux: 1er en géant et 3e en descente à Val d'Isère en 2009
Mondiaux juniors: 3e en géant à St-Anne en 2006