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André Vonarburg finira-t-il en beauté?

Voni [KEYSTONE - Sigi Tischler]
Vonarburg veut quitter le monde de l'aviron par la grande porte. Et pourquoi pas avec une médaille autour du cou, ou un diplôme. - [KEYSTONE - Sigi Tischler]
Dans la délégation suisse qui se rend aux Jeux olympiques de Londres, André Vonarburg fait en quelque sorte partie des meubles. Le rameur de 34 ans a en effet déjà disputé la grand-messe estivale du sport à 3 reprises.

Pour la dernière fois sans doute, le Lucernois aura l'occasion de remporter une médaille en aviron, après avoir effleuré le podium à Sydney en 2000 avec un 5e rang en 4 de couple. Cet économiste de formation, qui commencera un nouveau job le 1er septembre au sein d'un géant du "consulting", ne ramera pas en 2013.

"Les chances de me voir aux JO 2016 de Rio sont vraiment très minces, nous a avoué le médaillé d'argent des Européens 2009 en double scull. Mais il ne faut jamais dire qu'on arrête avant l'heure H".

"On a une grande équipe"

RTSsport.ch: Vous êtes sur le point de prendre part à vos quatrièmes Jeux olympiques. Blasé ou tout de même impatient?

ANDRE VONARBURG: Non, un tel événement reste spécial à mes yeux. Maintenant, il est clair que je ne ressentirai pas la même émotion qu'à Sydney en 2000, lors de mes premiers Jeux. Hélas, je ne pourrai pas assister à la cérémonie d'ouverture, car nous entrons en lice le 28 juillet déjà. Si je suis dans la course pour être le porte-drapeau de la Suisse? Ok, je suis un vétéran, mais de nombreux autres peuvent y prétendre avant moi, comme Fabian Cancellara, par exemple.

RTSsport.ch: A Pékin en 2008, vous étiez le seul Suisse qualifié en aviron. A Londres, vous êtes 8. Plutôt encourageant?

ANDRE VONARBURG: Oui, c'est super! Je suis très heureux, car on a de nouveau une grande équipe. A l'époque, c'était parfois l'horreur de devoir m'entraîner seul. Désormais, lors des repas, je ne suis plus en tête-à-tête avec mon entraîneur (rires).

Von2 [Sigi Tischler]
Von2 [Sigi Tischler]

RTSsport.ch:

Deux Romands, Lucas Tramèr et Augustin Maillefer, sont de la partie.

ANDRE VONARBURG: Lucas est quelqu'un de très sérieux. Il n'a repris les rames que depuis peu, il a longtemps été blessé. Augustin était, lui, encore junior l'année dernière. Il est en train de faire une carrière incroyable.

RTSsport.ch: Vos coéquipiers profitent évidemment de votre précieuse expérience.

ANDRE VONARBURG: J'amène certains automatismes, qui peuvent être profitables. Mais ce qui compte, c'est la prestation, pas l'âge. J'ai 15 ans de plus que Maillefer, et pourtant il fait un tout aussi bon job que moi!

RTSsport.ch: Le no1 suisse en aviron, avant, c'était Xeno Müller. Dur de succéder à un double médaillé olympique (1996/2000)?

ANDRE VONARBURG: Je ne me suis jamais comparé à lui, il évoluait sur une autre planète. En 2002, je voulais faire équipe avec lui, mais finalement cela n'avait pas joué. Naturalisé américain par la suite, il avait renoncé aux JO d'Athènes par peur d'attaques terroristes. Il était parfois spécial...

Meilleur depuis son opération au coeur

RTSsport.ch: Quel but vous fixez-vous pour ces Jeux olympiques à Londres?

ANDRE VONARBURG: Pour notre bateau 4 de couple (réd: avec Augustin Maillefer, Nico Stahlberg et Florian Stofer), le but minimal est d'atteindre le top-8. L'idéal serait d'atteindre la finale A et de finir ainsi parmi les 6 meilleurs. Il faudra d'abord passer le "cut" en demi-finales... J'ai déjà fini deux fois dans le top-8 aux JO (réd: 5e en 2000 en 4 de couple et 8e en skiff en 2004), et je voudrais bien décrocher un 3e diplôme.

RTSsport.ch: En 2007, on vous avait décelé un problème cardiaque qui avait nécessité une opération. Vos performances s'en ressentent-elles depuis lors?

ANDRE VONARBURG: En fait, je dirais que je suis plutôt devenu meilleur depuis cet incident. Auparavant, j'ai vécu et fait de la compétition sans savoir que j'avais un trou au niveau du coeur. Mais cela ne me gênait pas vraiment. Aurais-je réussi sans cela à faire une médaille en 2000 à Sydney, quand j'ai fini 5e? Oui, peut-être (rires)!

Propos recueillis par Michaël Taillard

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