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Lucas Tramèr, un rameur ambitieux

Tramer [KEYSTONE - Sigi Tischler]
Lucas Tramèr (3e depuis la gauche) rêve de ramer vers le podium. - [KEYSTONE - Sigi Tischler]
Lucas Tramèr participera aux compétitions d'aviron aux Jeux olympiques de Londres. Le Genevois, qui a découvert ce sport au cours d'un camp d'initiation du club de Vésenaz, a déjà un joli palmarès, avec notamment une médaille de bronze aux européens en 2010. Londres marque une nouvelle étape de sa jeune carrière.

Lucas Tramèr, disputera à 22 ans ses premiers Jeux olympiques. Celui qui a commencé l'aviron à 13 ans un peu par hasard avant de connaître une progression fulgurante, rêve déjà de podium, mais aussi d'engranger de l'expérience. Il sera en lice dès le 28 juillet (finale 2 août), avec ses coéquipiers Mario Gyr, Simon Niepmann, Simon Schürch.

Le Genevois, étudiant en médecine,  a mis tous les atouts de son côté pour réussir. Il étudie dorénavant à Fribourg où il a pu mieux adapter sa formation à la pratique d'un sport d'élite. "Dès 2009, je me suis fixé comme but de participer aux Jeux de Londres et je m'en suis donné les moyens", explique-t-il.

Lucas Tramèr effectue actuellement une course contre-la-montre après des opérations aux poignets pour pouvoir aller au bout de son rêve. Interview.

RTSsport.ch: On dit de l'aviron que c'est l'un des sports les plus complets. Etes-vous d'accord avec cela?

LUCAS TRAMER: Oui. C'est une des choses qui m'a attiré. Ca fait travailler tous les muscles du corps et quand on est jeune ça motive. On a envie de devenir tout musclé... C'est aussi un sport où l'on brûle beaucoup de calories, où il faut beaucoup s'entraîner. D'ailleurs, on passe beaucoup plus d'heures à l'entraînement qu'en compétition. C'est un peu le revers des sports d'endurance. On dit souvent que l'aviron est un sport de force, mais c'est un sport de haute endurance. Il faut des capacités physiques au-dessus de la moyenne. Et la technique est aussi importante.

"Le poids c'est un peu la torture"

RTSsport.ch: Vous avez fait du skiff, du double et maintenant vous faites du 4. Comment s'est porté ce choix?

LUCAS TRAMER: Je fais de l'aviron en poids léger. Et aux JO, il n'y a que deux catégories, le double-scull et le 4. Comme il y avait beaucoup de bons poids légers en Suisse, nous avons opté pour le 4. Et ça a tout de suite bien fonctionné.  C'est un bateau rapide. Techniquement, c'est difficile au début, notamment au niveau de l'équilibre. On a une rame chacun et il faut absolument avoir une bonne cohésion. On s'entraîne ensemble,  lorsque l'’on  n’est pas en camp, au centre national de Sarnen. Les  conditions sont excellentes, même si c'est parfois loin de Genève....

RTSsport.ch: Vous courrez en poids légers. On dit que certains athlètes transpirent pour perdre du poids avant la pesée?

LUCAS TRAMER: Ca existe. Nous aussi on joue sur la transpiration, mais très peu. La pesée a lieu deux heures avant la cour se. On ne peut donc pas se permettre de perdre des litres. Ca compromettrait la performance. Ca reste donc quelque chose de "sain". Pour nous le poids c'est un peu la torture. Mais c'est ça fait partie de notre sport. Si on connaît bien son corps, et avec l'expérience de la gestion du poids, on peut avoir vraiment un avantage. C'est quelque chose qui s'apprend. On ne peut pas gagner une course avec ça, mais on peut la perdre.

"Un rêve d'enfant"

RTSsport.ch: Vous avez dû être opéré aux deux poignets en début d'année. Comment ça va maintenant?

LUCAS TRAMER: C'était un peu le choc cette année. J'ai repris l'entraînement avec mes coéquipiers à fin juin. Les opérations, la période de réhabilitation ont été vraiment dures. Jusqu'ici, je progressais chaque année... et puis ça! Je n'ai pas pu faire une seule manche de Coupe du monde cette saison. Et bien sûr, on se demande si ça va jouer pour les JO. Mais maintenant ça s'améliore chaque jour. Il nous reste  quelques  semaines pour se préparer à fond. Je suis confiant. Mes coéquipiers ont été très rapides et mon retour devrait encore améliorer le bateau.

RTSsport.ch: Vous allez disputer vos premiers Jeux. Comment ressentez-vous cela?

LUCAS TRAMER: C'est un rêve d'enfant, quel que chose d'extraordinaire. Surtout pour l'aviron qui est un sport peu médiatisé. Et puis on se retrouve dans une grande famille du sport suisse et on ne fait plus la distinction entre sport majeur ou mineur. Et une médaille d'or olympique, quel que soit le sport, reste l'objectif de tout athlète. Jusqu'à l'année passée, notre but clair était le podium. On était  dans le top-5 mondial. Ma blessure a un peu changé la donne. On sait qu'une médaille reste possible. Ca dépendra beaucoup des dernières semaines d'entraînement  et de notre manière de gérer les Jeux olympiques.

Propos recueillis par Aline Gagnebin

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