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Viktor Röthlin "est prêt" pour ses 4es JO

Un bon bol d'air des montagnes suisses pour Viktor Röthlin avant le départ pour Londres. [KEYSTONE - GAETAN BALLY]
Un bon bol d'air des montagnes suisses pour Viktor Röthlin avant le départ pour Londres. - [KEYSTONE - GAETAN BALLY]
Sa performance à Pékin (6e) avait été à juste titre considérée comme un sensationnel exploit. Quatre ans plus tard, Viktor Röthlin (37 ans) va disputer à Londres son 4e et dernier marathon olympique. En lice l'ultime jour de compétition (12 août), l'Obwaldien va tenter de faire aussi bien qu'en Chine en terminant "meilleur athlète blanc". Les rêves de podium semblent presque irréels dans une discipline où la concurrence n'a sans doute jamais été aussi élevée.

Le meilleur marathonien suisse de l'histoire a effectué un camp d'entraînement intensif à St-Moritz pour être prêt le jour J. A Londres, il résidera dans un hôtel placé directement à côté de la ligne de départ du... marathon!

Une nuit de 1984 comme déclic

RTSsport.ch: Vous allez disputer vos 4es Jeux. Est-ce que, pour vous, ça devient une routine ou y a-t-il toujours un peu d'excitation avant cet événement?

VIKTOR RÖTHLIN: Oui et non. C'est clair que ce n'est plus le même sentiment que lors de mes premiers JO à Sydney. Mais les Jeux restent quelque chose de spécial. Ce n'est pas seulement l'athlétisme, mais tous les sports et cela rend cet événement si particulier.

RTSsport.ch: Quel événement des Jeux olympiques vous a le plus marqué?

VIKTOR RÖTHLIN: C'est la 2e place de Markus Ryffel sur 5000m à Los Angeles en 1984. J'avais regardé cette course à la télévision pendant la nuit. Cet événement a été le déclic pour moi. J'ai dit à mes parents qu'un jour j'allais aussi courir comme lui et disputer les JO!     

Des semaines à plus de 200 kilomètres

L'élite de la discipline, dont Viktor Röthlin, a pris ses repères à Londres il y a un peu plus d'une année lors du marathon disputé dans la capitale anglaise.
L'élite de la discipline, dont Viktor Röthlin, a pris ses repères à Londres il y a un peu plus d'une année lors du marathon disputé dans la capitale anglaise.

RTSsport.ch

: Combien de kilomètres par semaine avez-vous couru durant votre préparation pour Londres?

VIKTOR RÖTHLIN: Plus de 200 par semaine, donc en moyenne 25-30 par jour. Mais j'ai couru une fois 44 kilomètres, c'était la plus longue distance en un jour. J'ai fait 1 kilomètre d'échauffement puis 38 kilomètres à une cadence de 3'20"/km. Ensuite, j'ai changé les chaussures pour effectuer 3x1000m en 2'50". Puis pour terminer, 2km à un rythme descendant. Selon le même schéma, j'ai aussi fait 3 sorties à 30, 35 et 38 kilomètres.

RTSsport.ch: Comment situez-vous votre état de forme à deux semaines du marathon?

VIKTOR RÖTHLIN: Je suis au niveau où je voulais être. J'ai encore fait un test mardi sur le tapis roulant avec mon médecin. Les résultats confirment que je suis prêt pour les JO.

RTSsport.ch: Durant les 2 prochaines semaines, quel est le programme d'entraînement?

VIKTOR RÖTHLIN: Je vais courir 150km la semaine prochaine puis 70 lors de l'ultime semaine avant le marathon.

RTSsport.ch: Quand partez-vous à Londres?

VIKTOR RÖTHLIN: Jeudi, pour participer à la cérémonie d'ouverture. C'est toujours un moment très émotionnel. J'ai toujours veillé la nuit pour voir défiler la délégation suisse. Ensuite, samedi, je reviens en Suisse puis je repars le 9 août à Londres.

La fête au village!

RTSsport.ch: Vous avez choisi de loger dans un hôtel plutôt qu'au village olympique.

VIKTOR RÖTHLIN: Oui, l'hôtel est proche du départ du marathon. C'est très pratique, parce que l'équipe de Suisse de beachvolley est dans cet hôtel la première semaine. Puis c'est moi qui prend le relais. Il faut dire que la deuxième semaine dans le village olympique, c'est un peu difficile. Beaucoup d'athlètes sont en vacances et font la fête (rires). Ce n'est pas une bonne idée d'habiter là quand tu as ta compétition le dernier jour.

Viktor Roethlin était allé au bout de lui-même lors du marathon olympique il y a 4 ans à Pékin. [KEYSTONE - PETER KLAUNZER]
Viktor Roethlin était allé au bout de lui-même lors du marathon olympique il y a 4 ans à Pékin. [KEYSTONE - PETER KLAUNZER]

RTSsport.ch

: Quel est votre objectif?

VIKTOR RÖTHLIN: Le but réaliste est de terminer meilleur athlète né hors de l'Afrique, si possible dans le top-8. Une médaille? C'est présent tout le temps dans ma tête. Si j'ai un jour où tout se passe bien et que plusieurs de mes rivaux connaissent un jour sans, alors c'est peut-être possible (rires).

RTSsport.ch: A Pékin, c'était le marathon le plus rapide de l'histoire des JO. Qu'en sera-t-il à Londres?

VIKTOR RÖTHLIN: Ce sera la même chose, et sans doute encore plus rapide. Mon chrono de Pékin (2h10'35") ne suffira pas pour finir 6e à Londres.

Des roestis et ça repart

RTSsport.ch: Quelle météo espérez-vous pour ce marathon olympique?

VIKTOR RÖTHLIN: J'ai lu que ce serait un temps assez pluvieux pendant ces JO. Donc je me prépare mentalement pour ce type de conditions. Pour moi, l'idéal serait un temps chaud et très humide, ce que les Africains n'apprécient pas trop. Mais malheureusement, ce n'est pas moi qui décide du temps (rires).

RTSsport.ch: La veille de votre course, vous allez manger un plat de roestis!

VIKTOR RÖTHLIN: Oui, samedi soir, c'est juste. C'est devenu un rituel avant mes courses. En fait, c'est égal ce que tu manges. Il faut juste qu'il y ait des hydrates de carbone. Les roestis me donnent beaucoup d'énergie.

RTSsport.ch: Avez-vous déjà pensé à la suite de votre carrière? Qu'allez-vous faire après ces Jeux olympiques?

VIKTOR RÖTHLIN: Je vais prendre des vacances et un peu de distance. Ma femme va aussi reprendre le travail en septembre (ndlr: le couple a eu son premier enfant en février). Je vais prendre une décision cet automne. En fait, il y a deux choix. Soit j'arrête ou soit je continue jusqu'aux Européens de Zurich en 2014. Courir dans son pays, ce serait une grosse motivation. Mais j'ai aussi bientôt 38 ans. Je me pose des questions à ce sujet et il y a également l'aspect privé et la famille à prendre en compte.

            

Propos recueillis par Stéphane Altyzer

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