Grand ordonnateur des JO de Londres, Sebastian Coe était venu forger en partie en Suisse sa formidable carrière de coureur de demi-fond, qui devait par la suite le propulser dans les plus hautes sphères du sport mondial et de la politique. L'ancien recordman du monde et double champion olympique du 1500 m a réussi une brillante reconversion.
Le dernier en date, non des moindres, fut de réussir à coiffer sur le fil en 2005 la candidature de Paris lors de l'élection de la ville-hôte des JO 2012. Coe a joué de son pedigree sportif impeccable et de ses qualités de lobbyiste amplement démontrées au parlement britannique pour mieux séduire le CIO. Et il s'apprête à remporter un nouveau pari, organiser des Jeux flamboyants.
Le monde de l'athlétisme, en Suisse notamment, a longtemps eu les yeux de Chimène pour "Seb" Coe. Son duel épique avec Pierre Délèze un soir d'août 1985 au Letzigrund de Zurich est resté gravé dans les mémoires. A 200 m de la ligne, le Valaisan plaçait une accélération décisive pour aller ravir la victoire au Britannique, soulevant l'enthousiasme d'une foule alors réellement en délire. Le chrono de Délèze (3'31''75) n'a depuis lors jamais été approché par un Suisse et devrait rester longtemps encore dans les tablettes. Sans le vouloir, Coe y a largement contribué.
Une relation intime avec la Suisse
Dans un récent documentaire diffusé par la RTS, l'ancien athlète britannique, âgé aujourd'hui de 56 ans, a confié se sentir "très proche de la Suisse". Le meeting de Zurich a toujours été son préféré. "Et durant mes trente premières années, j'ai séjourné chaque année au moins une fois en Suisse", a-t-il dit. Que ce soit chez des amis à Grindelwald ou alors à Macolin, où le champion se rendait régulièrement en stage d'entraînement.
Six ans avant de batailler au "Letzi" avec Délèze, c'est à Zurich déjà, en 1979, que Coe avait écrit une page de légende en portant le record du monde du 1500 m à 3'32''03, une performance qui a fait de lui le premier homme à cumuler les records du 800, du 1500 m et du mile. Sa rivalité avec son compatriote Steve Ovett, doublée par l'opposition de styles entre les deux hommes, faisait régulièrement la "une" des gazettes. Elle a coïncidé avec l'âge d'or de l'athlétisme, dans les années 80.
Aujourd'hui, Coe aime à dire que son rôle d'organisateur des JO ressemble à l'entraînement en athlétisme. "Les jours sont longs, ça se passe sans tambour ni trompette. Il s'agit de construire jour après jour, avant de vivre des moments très forts", a-t-il expliqué au "Guardian".
Une fois les Jeux terminés, l'infatigable Britannique est pressenti pour reprendre en 2015 la présidence de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF). Coe se rapprocherait ainsi à nouveau des pistes...
si/bond