Sanctionnée d'un point (yuko) après deux avertissements pour inactivité, Robra n'a jamais pu poser son judo sur la tatami londonien. Son analyse, livrée une fois ses larmes de déception séchées, est autant succincte que claire: "Je n'ai pas réussi à faire la différence. J'ai eu une petite chance au sol, mais je ne l'ai pas saisie."
Cette possibilité, alors que son adversaire était en mauvaise posture et que Robra aurait pu faire parler son habituelle maîtrise dans le combat au sol, s'est rapidement évaporée. Autre souci rencontré par l'Allemande d'origine, son incapacité à faire parler son puissant bras gauche, ne trouvant jamais la bonne position dans le dos ou derrière l'épaule de Ye-Sul.
Dans un combat plutôt fermé, Robra a finalement été logiquement sanctionnée, reconnaît-elle, précisant toutefois qu'elle n'a pas le temps, pendant le match, de songer au danger de la pénalité. "Je ne peux que me concentrer, à chaque fois, sur la prochaine séquence."
Monika Kurath, la coach de la double médaillée de bronze européenne (2010 et 2012), refuse d'accabler sa protégée. "Juliane a réalisé un solide combat. Deux petits avertissements ont décidé de l'issue, impossible de trouver plus serré."
Pour Kurath, la Genevoise aurait peut-être pu prendre un peu plus de risques. "Mais, à ce niveau de compétition, rien n'est jamais facile", rappelle-t-elle. Robra échoue donc à l'officieux 9e rang des Jeux, comme cela avait été le cas pour Lena Göldi en 2004, alors que la Biennoise, handicapée par une blessure au genou pendant le tournoi, n'avait pas pu défendre correctement ses légitimes chances de monter sur le podium des -57 kg.
A ce jour, depuis l'introduction du judo féminin aux JO en 1992, aucune Suissesse n'a jamais réussi à décrocher un diplôme (top-8). Encore sous le coup de l'émotion, Robra n'a pas vraiment tenu à s'attarder sur son avenir. Celle qui s'adonne exclusivement au judo grâce à divers soutiens a simplement déclaré: "Ca continue."
si/dbu