Un mois après la victoire de Roger Federer sur Andy Murray en finale de Wimbledon, le Suisse et le Britannique se retrouvent sur le même court pour se disputer l'or olympique dimanche à Londres.
Chose impossible sur le circuit, où il faut attendre au moins un an pour pouvoir rendre sa revanche sur le même terrain, Murray se voit offrir l'occasion de sécher ses larmes seulement quelques semaines après les avoir versées.
Une médaille d'or n'équivaudrait peut-être pas un titre du Grand Chelem, derrière lequel la Grande-Bretagne court désespérément depuis 1936. Mais en termes d'émotion, à domicile et à Wimbledon, cela s'en rapprocherait.
Une ambiance inhabituelle au All England Club
Car l'ambiance promet une nouvelle fois d'être magnifique au All England Club, plus rock&roll que lors du tournoi, avec des bébés qui pleurent, des drapeaux qui s'agitent et des cravates qui se dénouent. Presque "shocking" pour les standards en vigueur dans le temple du tennis et de la bienséance.
"J'ai déjà joué des grands matches dans des grands stades mais en termes d'ambiance ça n'arrive même pas à la cheville de ce qui se passe ici", a commenté Murray, de nouveau en larmes après sa victoire 7-5, 7-5 sur Novak Djokovic en demi-finale, "une des plus belles" de sa carrière.
Pour l'Ecossais, le tournoi olympique est l'unique manière de défendre les couleurs de son royaume vu sa faillite en Coupe Davis. C'est aussi l'opportunité de décoller un peu son étiquette de loser magnifique, lui qui a perdu ses quatre finales du Grand Chelem, dont trois face à Federer.
"Ca me rappelle la maison"
Rien que pour ça, le Suisse partira favori dimanche, d'autant que lui aussi ne cracherait pas sur une médaille d'or qui compléterait son immense palmarès auquel il ne manquerait plus que la Coupe Davis Champion olympique en double en 2008, le no 1 mondial avait échoué avant les demi-finales lors de ses trois premiers Jeux.
Il a profité à fond jusque-là du fait que le tournoi se joue dans son jardin pour s'assurer déjà une première médaille en simple. "Je sais que l'émotion va être extrême dimanche", dit le Bâlois qui, il y a un mois, avait battu un Murray valeureux en quatre sets 4-6, 7-5, 6-3, 6-4 pour décrocher son septième Wimbledon et retrouver la place de no 1 mondial.
Il compte bien rééditer la performance dans l'ambiance olympique, d'autant qu'il maîtrise aussi les cris des bébés. "Ca me rappelle la maison", explique le heureux papa de deux jumelles, âgées aujourd'hui de trois ans.
afp/adav