"Je suis fier. J'ai la chance de me retrouver sous les feux des projecteurs avec Nino, mais il y a aussi une équipe si grande qui travaille tellement dur pour moi. Je sais que je ne suis pas toujours facile à vivre. Je suis donc fier d'avoir pu leur donner quelque chose en retour. C'est une famille de 15 personnes qui a gagné aujourd'hui (réd: mercredi)", soulignait le Jurassien.
"Je suis fier pour Nino"
"Je suis fier pour Nino. Je dis depuis un an qu'il est un phénomène. C'est fantastique pour lui. Il va rester dans les livres d'histoire", expliquait le nouveau champion olympique, qui avait pris un pari un peu fou en décidant de monter ce hongre français reçu en décembre 2010. "Il a l'air plus dur à monter qu'il ne l'est réellement. Nous avons mis du temps à nous comprendre, à avoir confiance l'un en l'autre. C'est un cheval puissant, qui n'est pas toujours facile à gérer notamment entre les obstacles. Mais l'important, c'est que cela fonctionne sur les obstacles", souriait-il.
"J'ai pensé toute la journée à la quête d'une médaille"
La quête de ce titre olympique constitue-t-elle le plus beau moment de sa vie ? "Oui ! Il y a d'autres choses tout autant importantes dans la vie. Mais j'aime le sport. Je vis pour cela, pour ma passion, pour les chevaux", glissait le médaillé de bronze de l'épreuve par équipes des JO de Pékin 2008, qui savait qu'il pouvait réussir quelque chose de grand: "Je ne peux pas dire que je savais que je serais champion olympique en me levant ce matin. Mais j'ai pensé toute la journée à la quête d'une médaille. Je n'ai pas pensé à ce qui se passerait si je ne terminais pas sur le podium."
"Je ne veux pas qu'elle change ma vie"
"J'étais confiant et n'étais pas nerveux. Il n'y avait que cela dans ma tête: prendre une médaille", précisait encore Steve Guerdat qui, à 30 ans, a écrit la plus belle ligne d'un palmarès qui pourrait devenir impressionnant. "J'ai du plaisir à monter, et ne vais donc pas m'arrêter maintenant. J'adore ça. J'ai envie de dire que je veux faire cela pour le reste de ma vie. Peut-être cela va-t-il évoluer, mais pour le moment, je suis heureux comme cela", poursuivait le champion d'Europe 2009 par équipes, qui espère que cette médaille d'or ne va pas changer sa vie. "Je ne veux pas qu'elle change ma vie. Je suis déjà l'homme le plus heureux au monde. J'aime ce que je fais, et je ne le fais pas pour qu'on parle de moi. Je veux rester le même, et ne demande rien de plus."
Philippe Guerdat évoque le succès de son fils
Père du nouveau champion olympique de saut d'obstacles, Philippe Guerdat savourait pleinement le triomphe de son fils. "Steve a toujours voulu cela, c'était son rêve", lâche l'actuel entraîneur de l'équipe de Belgique, qui a participé à deux Jeux olympiques au sein de l'équipe de Suisse de saut d'obstacles (5e place en 1984 et 7e en 1988).
-Comment avez-vous vécu cette journée ?
"Je vis toujours cela très mal lorsqu'il est en selle. Je n'arrive pas toujours à le regarder monter. Mais Steve a toujours voulu cela, c'était son rêve. Il y a toujours des moments de doute. C'était compliqué quand il avait quitté Jan Tops (réd: en 2006). Je l'ai aidé comme j'ai pu. Il a fait tout ce qu'il pouvait pour en arriver là."
"Steve ne doute pas de lui-même"
-Quelle est sa grande force ?
"Il ne doute pas de lui-même. Il est un perfectionniste, qui donne toujours le maximum. Il est un introverti, qui aime néanmoins s'amuser. Il a fait beaucoup de sacrifices: il a 30 ans, et est célibataire. Il avait montré toute sa force de caractère en se relevant après avoir quitté Jan Tops. Il s'est vraiment battu."
-Steve dispute déjà ses troisièmes JO et il n'a que 30 ans. Imaginez-vous qu'il puisse mener une carrière aussi longue que le Canadien Ian Millar, qui participe à ses dixièmes Jeux à l'âge de 65 ans ?
"Je ne le vois pas monter aussi longtemps. Le rythme de vie est très différent pour un cavalier que trente ans plus tôt."
-Ce titre est-il plus beau pour vous que vos propres succès ?
"Cela n'a rien à voir. Je ne me suis jamais projeté à travers lui. Mais c'est tellement beau. Cela va changer sa vie. Je lui ai dit: 'Ce n'est pas simplement une médaille. Elle est en or'."
si/scho