Côté favoris, le sage Vicente Del Bosque tentera de renouveler l'appétit de la "Roja" pour l'exploit unique de gagner trois grands tournois d'affilée et le très classe Cesare Prandelli a déjà rendu sa dignité à l'Italie, où son "code éthique" surveille les exagérations de ses stars turbulentes, Mario Balotelli en tête. Le groupe
C peut-il toutefois échapper à l'Espagne et l'Italie? Oui, car les deux grands se rencontrent dès le premier match et un éventuel vaincu pourrait donner faim au vainqueur d'Eire-Croatie, s'il y en a un.
La passe de trois ibérique
"L'Invincible Armada" espagnole vise la passe de trois, qu'aucun pays n'a jamais réussie. Mais elle est affaiblie par l'absence de Carles Puyol en défense centrale et de David Villa, meilleur buteur de l'Euro 2008 (4 buts). En outre, l'attaquant Fernando Torres sort de deux saisons ternes à Chelsea. Mais l'incroyable réservoir espagnol, surtout en attaque, relativise ces menus problèmes.
Del Bosque a encore le choix entre Roberto Soldado (Valence), David Silva (Manchester City/ENG) ou Juan Mata (Chelsea/ENG), qui sortent d'une excellente saison. L'Italie est en reconstruction depuis son Mondial raté, et reste fragile en attaque, dépendant d'Antonio Cassano, absent des terrains six mois à cause d'un malaise cardiaque, et de l'imprévisible Mario Balotelli. Mais son sens tactique et son habitude des grands rendez-vous en font un client sérieux.
La Croatie fera souffrir tout le monde
La Croatie a déjà atteint deux fois les quarts de finale de l'Euro, en 1996 et en 2008, mais son effectif souffre de la comparaison avec ceux de l'Espagne et de l'Italie. Ses deux meilleurs éléments évoluent en Angleterre, le meneur de Tottenham Luka Modric et le buteur d'Everton Nikica Jelavic. Mais Bilic, qui rejoindra après l'Euro le Lokomotiv Moscou, est un motivateur hors-pair et rêve de revanche après avoir manqué les demi-finales dans une fin de match à couper le souffle il y a quatre ans contre la Turquie (1-1, 3-1 aux t.a.b.), avec les deux buts marqués dans les ultimes secondes de la prolongation!
Prandelli redoute l'équipe au damier rouge et blanc. "Je connais Bilic, son travail et son équipe, explique-t-il. Elle pratique un jeu technique et a beaucoup d'orgueil, je crains la Croatie. Elle fera souffrir tout le monde, nous compris".
Robbie Keane, le Totti de l'Eire
Reste l'Eire de Trapattoni. "Je connais ses pièges", prévient Prandelli, qui a été joueur du "Trap" à la Juve. Le vieux sorcier italo-irlandais joue du statut de quatrième force du groupe de son équipe. "C'est ce que dit le classement FIFA, pour nous ce n'est pas un problème. Mais moi je pense toujours à la Grèce et au Danemark, champions surprises en 2004 et 1992", glisse le "Trap". Son équipe est "un mélange d'orgueil, de conviction et de technique standard, mais homogène". Il compte sur Robbie Keane. "C'est notre (Francesco) Totti, on ne peut pas se passer de lui", dit-il.
afp/bao