Les Grecs ont montré leurs qualités mentales contre la Pologne en revenant au score à dix contre onze (1-1) et cherchent à retrouver le souffle épique d'il y a huit ans, quand ils avaient remporté l'Euro, la plus grand surprise de l'histoire du tournoi. Motif d'espoir pour les Tchèques, l'axe défensif de la Grèce a vécu sa bataille des Thermopyles contre la Pologne: il a tenu, comme les soldats du roi Leonidas contre les Perses (480 avant JC), mais a été détruit. Fernando Santos a perdu ses deux centraux, Avraam Papadopoulos, blessé aux ligaments croisés du genou gauche (tournoi terminé), et Sokratis Papastathopoulos, sévèrement exclu (suspendu un match).
Pour tout un pays
Le sélectionneur portugais de la Grèce est aussi privé du milieu Giorgios Fotakis, blessé à l'entraînement. Et l'arrière-gauche Jose Holebas, averti, doit faire attention au deuxième carton jaune qui le priverait du dernier match, comme le capitaine Giorgios Karagounis.
La digue est à reconstruire, avec Kyriakos Papadopoulos, qui a fait une bonne entrée contre la Pologne après le carton rouge de Sokratis, et l'expérimenté Kostas Katsouranis, champion d'Europe 2004. La doublette a bien fonctionné en seconde période contre la Pologne.
L'attaque a fait bonne impression, Theofanis Gekas assurant le premier rideau défensif avec une agressivité digne de l'équipe d'Otto Rehhagel en 2004, quand Dimitris Salpingidis a été efficace en exploitant sa seule occasion. Les Grecs sont aussi portés par le sentiment de jouer pour tout un pays en grande difficulté, avide d'oublier pendant quelques heures de football la crise économique.
L'ombre de Baros
S'ils veulent profiter d'un éventuel manque de repères de l'arrière-garde grecque, les Tchèques devront proposer plus en attaque. Car si la découverte Vaclav Pilar, buteur contre les Russes, a brillé, l'inconstant Milan Baros n'a rien montré. Michal Bilek l'a défendu, assurant qu'il "avait beaucoup bougé entre les lignes et distribué beaucoup de ballons", mais le champion de Turquie (avec Galatasaray) n'a été que l'ombre de lui-même.
Lui aussi ses grandes heures remontent à l'Euro 2004, dont il fut meilleur buteur (5 buts). Aux ratés de l'attaque s'ajoutent les faiblesses défensives des Rouges, cruellement mises en valeur par la machine à passes russe. Or les Bleus et Blancs se sont montrés dangereux au match d'ouverture même en infériorité numérique, ils auraient pu l'emporter si Przemyslaw Tyton n'avait détourné le penalty de Karagounis. La Grèce y croit, elle ne veut pas sortir de l'Euro. Ce match sera suivi de l'explosif Pologne - Russie (20h45).
agences/lper