Et cette cruelle vérité n'a pas échappé au sélectionneur, vice-champion du monde. "Nous devons battre l'Allemagne. C'est plus facile à dire qu'à faire, mais c'est notre mission. Nous n'avons pas d'autre choix", explique Bert van Marwijk, cible ne nombreuses critiques au plat pays. Avec pêle-mêle, la non-titularisation samedi dernier de Klaas-Jan Huntelaar (meilleur buteur de Bundesliga), la confiance aveugle dans son gendre Mark van Bommel, son obsession à aligner systématiquement deux milieux défensifs etc.
De quoi relancer la sempiternelle guerre des ego, avec des remplaçants marris de cirer le banc, comme Van der Vaart et Huntelaar, et des tensions entre certains joueurs et Bert van Marwijk, selon la presse néerlandaise. "L'ambiance n'est pas la même qu'au Mondial 2010 (où les Pays-Bas avaient atteint la finale). Mais c'est normal quand on perd le premier match", a déclaré Wesley Sneijder. En ajoutant: "Cela dit, il n'est pas nécessaire que nous soyons tous amis pour jouer ensemble et gagner des matches". Ambiance, donc...
Van Marwijk sait qu'il devra trouver la bonne formule pour percer le mur allemand, tout en évitant d'être surpris en contre, comme face au Danemark. Fameuse et difficile équation.
Les Allemands pourraient se régaler si, comme face aux Danois, les Oranje oublient de jouer en bloc en laissant trop d'espaces entre les lignes. Le sélectionneur allemand Joachim Löw se dit certain que les Pays-Bas ne répéteront pas deux fois la même erreur: "Ils jouent leur place dans le tournoi, et se laisser bousculer, comme ils l'ont été à certains moments contre le Danemark, cela n'arrivera plus".
Mais l'avantage psychologique est clairement dans le camp allemand, vainqueur du choc au sommet face au Portugal 1-0. Dans le même temps, les Néerlandais doutent. Les attaquants "ne jouent pas libérés" de l'aveu même de Wesley Sneijder, tandis que la défense (qui récupèrera Joris Mathijsen) avait montré d'inquiétants signes de fragilité samedi dernier.
Le terrible souvenir du match de Hambourg, en novembre dernier
Et puis, il y a le terrible souvenir du dernier match entre les deux pays, en novembre à Hambourg. L'Allemagne, sans Schweinsteiger, avait administré une leçon (3-0) aux Pays-Bas, évoluant alors sans Robben et Van Persie. Il faudrait être "fou" pour croire que la rencontre se reproduira à l'identique, avertit toutefois le manager allemand Oliver Bierhoff: "C'était un bon étalonnage pour nous à l'époque et un super match de notre part. Mais nous aurons une autre équipe des Pays-Bas en face. Les Néerlandais seront plus forts!".
Bierhoff a en outre demandé à ses joueurs de rompre avec la mauvaise habitude de perdre le deuxième match dans une compétition internationale. A l'Euro 2008 et au Mondial 2010, après des succès initiaux, l'Allemagne s'était mise sous pression en perdant le deuxième match, respectivement contre la Croatie et la Serbie, avant de se qualifier au 3e match.
Il devrait donc y avoir du spectacle mercredi soir sur la pelouse du FC Metalist. Même si la chaleur étouffante qui règne sur Kharkiv pourrait user rapidement les organismes. Mais tous les ingrédients sont réunis pour donner lieu à un grand spectacle. L'enjeu, bien sûr, mais aussi la rivalité historique entre les deux pays.
Avec un enjeu supplémentaire et particulier pour sept Néerlandais évoluant ou ayant joué en Bundesliga. Ainsi, l'ailier Arjen Robben, voué aux gémonies à Munich après avoir manqué un penalty en finale de la Ligue des champions, perdue par le Bayern face à Chelsea, doit s'attendre à un accueil singulier de la part des fans allemands.
De quoi, peut-être, décupler la motivation d'un joueur qui semble poursuivi pas la guigne dans les grands rendez-vous.
agences/dbu