La Russie, en tête du groupe, ne doit pas perdre contre la Grèce lors de son
troisième match pour aller en quart de finale. La Pologne, elle, accuse un point
de retard sur les Tchèques. Elle devra s'imposer à Wroclaw pour continuer son
parcours.
Et de trois pour Dzagoev
Le Mondial 2010 avait permis au jeune Thomas Müller, 19 ans, d'exploser aux
yeux de tous en terminant co-meilleur buteur du tournoi. L'Euro 2012 sera
peut-être bien, également, celui d'un jeune talent: Dzagoev, 22 ans le 17 juin
et pour l'heure meilleur atout de la Russie devant le but adverse. L'Ossète du
CSKA Moscou, auteur d'un doublé contre la République tchèque, a refroidi la
grande majorité du Stade
national en trompant Tyton (Szczesny suspendu) de la
tête à la 37e, réceptionnant un coup franc d'Arshavin.
C'est le courageux et infatigable capitaine des Aigles, Jakub Blaszczykowski,
qui a privé les Russes d'une qualification prématurée en réalisant un petit
chef-d'oeuvre, un contrôle orienté d'une touche-frappe puissante impossible à
arrêter pour Malafeev (57e). Le hurlement du Stade national a sans doute été
entendu à plusieurs kilomètres à la ronde...
Honneur et football
Dans cette rencontre où il était au moins autant question d'honneur que de
football, pas question de baisser de rythme ou de lever le pied dans les duels,
très virils. Remontées par plusieurs semaines de polémique - voire même par
plusieurs décennies de relations compliquées et de rivalité -, les deux
formations n'ont rien lâché.
Dans un climat tendu (bagarres entre hooligans toute la journée en ville
malgré un important dispositif policier) et compte tenu de l'enjeu, la prime de
l'excellence revient sans doute à l'arbitre Wolfgang Stark. L'Allemand et ses
assistants ont tout simplement été parfaits, favorisant un engagement total des
joueurs tout en maintenant le calme dans les têtes.
Bêtise humaine
Des supporters russes ont déployé un drapeau rouge et noir de l'extrême-droite lors du match. "Nous l'avons signalé à l'UEFA avant le début du match", a expliqué Rafal Pankowski, de FARE (Football Against Racism in Europe). Le drapeau, rouge et noir avec une croix celtique, est décrit par Pankowski comme "l'emblème de Hitler du temps de sa jeunesse". La Fédération russe fait déjà l'objet d'une possible sanction de l'UEFA après le déploiement par ses fans de drapeaux de "l'Empire russe" lors du premier match de son équipe devant la République Tchèque. Ces drapeaux sont considérés comme une provocation en Europe de l'Est, notamment en Pologne, qui ont vécu sous domination de Moscou lors des siècles passés.
Les Russes ont également déployé une banderole géante dans le stade représentant un chevalier en armure avec bouclier et épée, au-dessus de l'inscription en anglais "This is Russia" (Ca, c'est la Russie). Celle-ci a été vite repliée après les hymnes.
si/lper
Les équipes en chiffres
Pologne: 195,3
La taille moyenne des trois gardiens de l’équipe polonaise. Aucune autre équipe ne dispose de remparts aussi impressionnants.
Russie: 0
Le nombre de joueurs russes nés à l’étranger. Cette statistique concernent trois autres pays: la République Tchèque, l'Espagne et l'Angleterre.