Nous y voilà ! Ce match, la Pologne l'attend depuis six ans et sa désignation comme co-organisateur du tournoi, avec l'Ukraine. La pression monte autour de l'équipe de Franciszek Smuda, qui a fait preuve de courage et de volonté avec un effectif moins brillant que celui des favoris.
La République tchèque, dont le meneur de jeu Tomas Rosicky, touché au tendon d'Achille droit, est incertain, a tout du méchant de la fable. Mais son sélectionneur Michal Bilek a prévenu ses hôtes si prévenants: "Merci pour votre accueil formidable mais désolé, nous venons pour vous éliminer".
Obligé de gagner, Smuda devrait aligner une équipe plus offensive que contre la redoutable Russie (1-1). Le milieu offensif du Terek Grozny Maciej Rybus devrait reprendre sa place au détriment du demi défensif auxerrois Dariusz Dudka. La Pologne retrouverait le onze qui avait si bien commencé contre la Grèce, avant de laisser échapper la victoire en supériorité numérique (1-1).
Il reste une incertitude sur le poste de gardien. Le titulaire Wojciech Szczesny est de retour de suspension, mais Przemyslaw Tyton a fait un tabac pendant un match et demi à sa place. Le défenseur Damien Perquis, qui a une profonde entaille à un tibia, et le milieu Eugen Polanski, touché à un genou, ne sont pas à 100%.
Les Polonais comptent surtout sur le duo du Borussia Dortmund, auteur des deux buts de l'équipe dans le tournoi, Robert Lewandowski (contre la Grèce) et le capitaine Jakub Blaszczykowski (contre la Russie). Le no10 d'origine française Ludovic Obraniak est aussi remonté comme un coucou pour ce match. "On a notre destin entre les pieds".
Un nul pourrait suffire aux Tchèques
Les Tchèques aussi ont besoin d'une victoire, mais un nul pourrait leur suffire si la Grèce ne bat pas la Russie dans l'autre match. Les hommes de Bilek se sont rassurés après la leçon reçue des Russes (4-1). Vainqueurs des Grecs (2-1), ils se sont trouvés une perle, l'ailier Vaclav Pilar, déjà auteur de deux buts. Basés à Wroclaw, non loin de la frontière tchèque, les Rouges pourront compter sur leurs supporters, mais leur apport sera sans commune mesure avec celui des Polonais.
Bilek devrait reconduire la même équipe, en maintenant Milan Baros en pointe, sifflé par les fans mais défendu par son coach. Le gros point d'interrogation concerne Rosicky, indispensable à la manoeuvre. Sa sortie à la pause contre les Grecs a désorganisé le jeu tchèque. Le joueur d'Arsenal a sauté le dernier entraînement vendredi et une décision sera prise avant le match. Il a 75% de jouer, selon le médecin de l'équipe.
Le gardien Petr Cech, auteur d'une grosse erreur contre les champions d'Europe 2004, devrait lui être remis de sa blessure à une épaule. "Samedi, je serai sûrement prêt à 100%", a-t-il dit. Pas d'hésitation sur le dernier rempart tchèque, qui devra résister à la furia des Aigles Blancs.
LES CAS DE FIGURE DANS LE GROUPE A
La Russie est qualifiée
- si elle ne perd pas contre la Grèce
- si elle perd contre la Grèce par moins de six buts d'écart et que la République Tchèque fait match nul avec la Pologne.
La République Tchèque est qualifiée
- si elle bat la Pologne
- si elle fait match nul avec la Pologne et que la Russie ne perd pas contre la Grèce
- si elle fait match nul avec la Pologne et que la Grèce bat la Russie par au moins six buts d'écart.
La Pologne est qualifiée
- si elle bat la République Tchèque.
La Grèce est qualifiée
- si elle bat la Russie
afp/dbu
Une guerre des gardiens en Pologne?
Tout le pays pèse le pour et le contre du titulaire Wojciech Szczesny, exclu face aux Grecs, de retour de suspension, et de son brillant remplaçant Przemyslaw Tyton, qui a arrêté un penalty grec dès son entrée en jeu. L'enjeu est de taille, car rien n'est décidé dans le groupe A.
"Nous prendrons une décision 24 heures avant le match", a simplement dit leur sélectionneur Franciszek Smuda, en éludant le problème. "Chaque gardien a ses qualités propres", a renchéri le responsable des gardiens polonais, Jacek Kazimierski. Alors, qui du titulaire Szczesny (22 ans) ou du remplaçant Tyton (25 ans) Smuda alignera-t-il pour le match décisif pour une place en quart de finale? La taille ne pourra les départager, avec 1,95 m chacun.
Les deux intéressés cherchent avant tout à éviter la pression et à minimiser leur rivalité. "Que je joue ou non le dernier match, c'est au sélectionneur d'en décider. Je suis prêt à jouer et j'ai confiance en mes moyens. Alors, j'espère bien évidemment faire partie du onze de départ", a confié Szczesny. "Tout le monde veut jouer et se bat pour sa place. Mais c'est "au boss" de choisir son gardien. Bien sûr, je me prépare à jouer et je ferai tout ce que le sélectionneur me dira de faire", a opiné Tyton, du haut de ses sept capes (depuis le match contre la Russie).
Tyton (qui veut dire "tabac" en Polonais) est, en tout cas, plébiscité par le public polonais qui s'est prononcé à 82% (sur le portail Sport.pl) en sa faveur pour qu'il garde les buts de la Pologne samedi. "C'est le football. Tout le monde se bat pour sa place, et cette motivation peut aider la sélection. J'espère simplement que je serai aligné et que je pourrai aider mon pays", a conclu Szczesny (11 sélections).
Lors du match d'ouverture à Varsovie contre la Grèce au scénario incroyable, Tyton, entré à la 69e minute du jeu après l'exclusion de Szczesny, avait arrêté un penalty de Karagounis à peine après avoir eu le temps d'enfiler ses gants. "Wojciech a reçu un carton rouge. Je me suis senti comme dans un rêve. C'était ma chance et je voulais vraiment aider l'équipe!" avait-il soufflé après la rencontre. Le songe se poursuivra-t-il à Wroclaw ?
Petr Cech, gardien des Tchèques, a même été sondé sur cette question par la presse polonaise. Et de répondre dans un franc sourire: "Si j'étais sélectionneur de l'équipe de Pologne, je confierais le poste de gardien de but à... (l'attaquant Robert) Lewandowski !"