La France rate sa chanson de Roland

La France rencontrera l'Espagne en quarts de finale de l'Euro 2012, malgré sa défaite 2 - 0 contre la Suède, lors de la 3e et dernière journée du groupe D, à Kiev. Les Bleus, battus pour la première fois en 23 matches officiels, finissent 2es de leur groupe derrière l'Angleterre, qui a pris la mesure de l'Ukraine (1-0) grâce à un but de Rooney.

La Suède a été meilleure

A Kiev, la France pouvait se contenter d'un nul, voire d'une défaite par un but d'écart pour franchir ce tour face à des Suédois, d'ores et déjà éliminés après deux défaites. Et ce sont pourtant les Scandinaves qui ont été les meilleurs.

Une minute après un arrêt décisif, sur une frappe de Larsson, le gardien français Hugo Lloris s'inclinait sur une extraordinaire reprise de volée de Zlatan Ibrahimovic, servi par ce même Larsson (54e). La réaction des Bleus était trop timide et à la 91e, Larsson parachevait le succès suédois d'une frappe de près.

Avant ce coup de poignard heureusement sans conséquences, il avait déjà fallu un grand Hugo Lloris, décisif sur deux énormes parades devant Wilhelmsson et Mellberg (57e, 58e), pour éviter une énorme désillusion aux Bleus et à Laurent Blanc, qui ont tout de même vu leur série de 23 matches sans défaite s'interrompre brutalement.

Diarra: "Pas le droit de montrer ce visage"

Alou Diarra (milieu de l'équipe de France): "On va chercher les explications. On n'a pas le droit de montrer ce genre de visage. Il y a peut-être eu un peu de décontraction. Mais l'objectif est atteint avec ce quart. Il faut se remobiliser, récupérer et montrer un meilleur visage. Ca n'a pas été évident physiquement, et collectivement on n'a pas été bons. Eux, ils ont joué à leur niveau, ils n'avaient pas de pression, ils ne voulaient pas finir avec zéro point. Ils voulaient finir la tête haute et ils l'ont fait. Il faut méditer nos erreurs pour nous préparer pour samedi".

"L'Espagne est une grosse équipe et on ne sera pas favoris. J'espère qu'on jouera libérés. Contre eux, il faut attaquer, bien attaquer et bien défendre (rires). On aura des opportunités, ils ne ferment pas le jeu. Il faut aussi se préparer à courir. A nous aussi d'essayer de garder le ballon. Ce sera une bonne expérience pour ce jeune groupe, un bon test."

France-Espagne comme en 2006?

Place maintenant à l'Espagne, samedi à Donetsk, pour des retrouvailles corsées avec la référence actuelle du football international. Avec l'Espagne, les Bleus auront ainsi l'occasion de prendre leur revanche sur le

revers cuisant subi en amical en mars 2010, annonciateur de la débâcle du Mondial 2010. La Roja aura elle en mémoire la défaite en quart de finale de la Coupe du monde 2006 face à la bande à Zidane (3-1).

Mais au-delà de ce rendez-vous chargé de symboles, cette qualification pour le prochain tour marque surtout le retour au premier plan de la France après les errements des années Domenech et les deux sorties de route prématurées à l'Euro 2008 et à la Coupe du monde 2010.

Pour Laurent Blanc, ce billet pour les quarts, acquis aux forceps, n'a rien non plus d'anodin puisqu'il devrait lui permettre de poursuivre son aventure à la tête des Bleus. C'est donc avec le coeur léger que les Français vont aborder leur face-à-face avec l'Espagne.

afp/bao