L'Espagne a rejoint le dernier carré de l'Euro 2012 en battant la France 2-0 à Donetsk. Xabi Alonso a inscrit les deux buts (19e/91e) d'un match terne et décevant.
Tenants du titre, les champions du monde restent en lice pour un troisième succès consécutif dans un tournoi majeur. Mais s'ils continuent de gagner, ils sont loin de laisser une impression extraordinaire. Les hommes de Del Bosque semblent un peu émoussés, tant physiquement que psychiquement. Ils peinent à changer de rythme et se contentent souvent de jouer en marchant, ou presque.
Prudence...
Laurent Blanc avait choisi de cadenasser le jeu des Bleus, disposés en 4-1-4-1, avec l'objectif de perturber la manoeuvre collective espagnole en n'offrant qu'un minimum d'espaces. Il renforçait notamment le flanc droit avec Réveillère comme latéral et Debuchy juste devant. Tout ceci pour restreindre la liberté d'action d'Iniesta, ciblé comme le joueur de la Roja le plus dangereux.
Comme contre l'Italie lors de son premier match, l'Espagne débutait sans véritable attaquant de pointe. Torres sur le banc, c'est Fabregas qui évoluait en faux avant-centre, entouré par Silva et Iniesta dans un alignement proche d'un 4-6-0...
Ces éléments laissaient supposer une rencontre très tactique, fermée et pas forcément spectaculaire. Les faits allaient le confirmer. Après un début de rencontre avare en émotions, dans une ambiance feutrée, l'Espagne trouvait l'ouverture à la 19e, de manière inattendue. Il suffisait d'un éclair d'Iniesta qui lançait Jordi Alba sur le flanc gauche: le joueur de Valence débordait et adressait un centre parfait pour la tête de Xabi Alonso, bien seul dans la surface française.
Une 100e bien fêtée pour Alonso
Le régulateur de la Roja célébrait ainsi dignement sa 100e sélection en inscrivant son 14e but pour son pays. Il s'agissait aussi déjà du 20e but marqué de la tête dans cet Euro, un chiffre étonnant. Les Bleus réagissaient à l'approche de la demi-heure, en parvenant enfin à jouer un peu plus haut. Mais mis à part un coup franc de Cabaye qui forçait Casillas à une belle intervention (32e), ils ne se montraient pas dangereux.
Ne mettant pas de rythme, ou si peu, l'Espagne se contentait après la pause de faire tourner le ballon en de longues et monotones séquences de passes, qui ne débouchaient sur rien. La Roja ne maîtrisait pas vraiment son sujet, et restait à la merci d'un exploit individuel de Ribéry ou Benzema.
Après une vingtaine de minutes, les deux entraîneurs introduisaient des joueurs plus rapides et offensifs (Pedro et Torres, Ménez et Nasri). Les Espagnols assuraient leur succès dans les arrêts de jeu sur un penalty gagné par Pedro, dont l'entrée en jeu a donné enfin un peu plus de percussion à leurs actions, et transformé par Xabi Alonso, décidément l'homme du match.
si/bond