Le ton est donné. "Les Italiens peuvent venir", a lancé l'attaquant Miroslav Klose. "L'Allemagne a peur de nous", a répliqué le milieu italien Andrea Pirlo, qui se référait aux trois matches de légende perdus en Coupe du monde par la "Mannschaft" contre la "Nazionale", deux demi-finales, en 1970 (4-3 a.p.) et 2006 (2-0 a.p.), et la finale de 1982 (3-1). Les quatre matches de poules entre l'Allemagne (ou la RFA) et l'Italie se sont tous soldés par un match nul, ce qui laisse les "Azzurri" invaincus en grands tournois contre cet adversaire.
Malgré l'histoire, la dynamique entre les deux plus gros palmarès d'Europe penche en faveur des Allemands, toujours dans le dernier carré du Mondial ou de l'Euro depuis 2006, alors que la nouvelle Italie reste sur un Mondial complètement raté (élimination au premier tour).
Cette demi-finale offre aussi un choc entre deux maîtres tacticiens, Joachim Löw et Cesare Prandelli, et deux équipes qui adorent porter le ballon. C'est une habitude pour l'Allemagne de Löw dont le jeu offensif est loué depuis six ans. L'Italie en revanche a tordu quelques clichés sur le "catenaccio" en proposant un jeu basé sur la possession de balle, prôné par Prandelli dès son arrivée en 2010, après le fiasco du Mondial.
Klose titulaire en pointe
"Nous devrons chercher à avoir la possession du ballon, dit Pirlo, même si justement c'est aussi une de leurs caractéristiques". Klose relève le défi. En quarts de finale, "les Italiens ont eu le contrôle de la balle et ont pressé les Anglais dans leur camp, note le buteur de la Lazio Rome. Cela n'arrivera sans doute pas avec nous. On aura une autre stratégie. On connaît leurs faiblesses".
Löw, plus mesuré, prévient que si son équipe, entièrement modifiée en attaque, "a très bien joué contre la Grèce, il faut bien reconnaître que la Grèce n'avait pas vraiment le niveau des autres nations" en quarts. "L'Italie est d'une toute autre pointure et je crois qu'il nous faudra jouer encore bien mieux pour gagner ce match", ajoute-t-il.
Il devrait titulariser Klose en attaque, plus mobile que Mario Gomez pour exploiter le peu d'espaces que laissera la défense italienne, dont la composition est rendue incertaine par les blessures de Giorgio Chiellini et Ignazio Abate, possibles forfaits, et la suspension de Christian Maggio.
Enfin le choc entre les seuls milieux de terrains capables de rivaliser avec celui de l'Espagne promet. Le quintet de l'Allemagne, au sain duquel Sami Khedira est en grande forme et Mezut Özil monte en puissance, s'oppose au quatuor italien dirigé par Pirlo et animé par Daniele De Rossi (lui aussi incertain) et Claudio Marchisio. Qui donc retrouvera l'Espagne, victorieuse du Portugal (0-0 tab 4-2) à Kiev le 1er juillet? Tout est réuni pour un nouveau match de légende.
afp/adav