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La Roja réussit un triplé historique

Les Espagnols ont signé un autre exploit: ils n'avaient plus battu l'Italie en "officiel" depuis 1920! [Matthias Schrader]
Les Espagnols ont signé un autre exploit: ils n'avaient plus battu l'Italie en "officiel" depuis 1920! - [Matthias Schrader]
L'Espagne reste maîtresse de la planète foot! Après ses sacres à l'Euro 2008 et au Mondial 2010, la Roja a signé la passe de trois en battant l'Italie 4-0 en finale de l'Euro 2012. Les Espagnols ont livré une véritable démonstration face à une Italie combative, réduite à 10 dès l'heure de jeu. Des réussites de Silva et d'Alba ont donné l'avantage à la Roja en première période, avant que Torres et Mata ne scellent la victoire espagnole à quelques minutes de la fin.

C'est un moment d'Histoire qui s'est joué sur la pelouse du stade olympique de la capitale ukrainienne. Après ses succès à l'Euro-2008 et au Mondial-2010, la Roja a confirmé qu'elle restait la référence absolue en terme de jeu, de technique et de maîtrise collective, supplantant dans les annales la RFA, qui avait échoué dans sa quête de ce fabuleux triplé en 1976.

L'Espagne intraitable

Critiquée tout au long du tournoi pour son jeu soi-disant ennuyeux et peu spectaculaire, l'Espagne a donné une leçon aux malheureux Italiens et remis les pendules à l'heure avec ce 3e titre européen après ceux de 1964 et 2008.

La différence de classe et de niveau entre les Espagnols et les Italiens s'est très rapidement traduite au tableau d'affichage, les troupes de Vicente del Bosque tuant tout suspense au bout de 14 minutes, le temps pour Silva de conclure de la tête une magnifique combinaison initiée par Iniesta, en relais avec Fabregas.

Torres est le 1er joueur à marquer dans deux finales de l'Euro. [KEYSTONE - Matthias Schrader]
Torres est le 1er joueur à marquer dans deux finales de l'Euro. [KEYSTONE - Matthias Schrader]

Le 2e but inscrit par Jordi Alba (41e), après une ouverture en profondeur lumineuse de Xavi, n'a fait qu'enfoncer un peu plus la Nazionale et rendu inéluctable le nouveau triomphe de l'Espagne avant une 3e réalisation signée Torres (84e), déjà buteur en finale de l'Euro-2008, sur une nouvelle passe du petit meneur du Barça. Ce large succès s'est ensuite transformé en une véritable correction à la suite du 4e but inscrit par Mata (88e).

Une génération exceptionnelle

Depuis l'avènement de cette génération exceptionnelle, emmenée notamment par les artistes du Barça (Xavi, Iniesta, Fabregas, Piqué) et du Real Madrid (Casillas, Xabi Alonso, Ramos), personne n'arrive à contester la domination de l'Espagne.

Les Azzurri comptaient secrètement sur la loi des séries. Frappée de plein fouet par le scandale des paris truqués, le Calcioscommesse, l'Italie voulait refaire les deux coups réussis lors de ses sacres mondiaux de 1982 (Totonero) et 2006 (Calciopoli) quand les "affaires" avaient décuplé la motivation de ses joueurs. Mais comme bien d'autres avant elle, l'Italie n'a fait que se casser les dents sur la formidable machine rouge, d'une redoutable efficacité.

Car si la victoire de l'Espagne couronne une nouvelle fois la primauté de la technique et de l'attaque, les Espagnols savent également s'appuyer sur une défense de fer, qui a su museler le puissant Balotelli, héros italien en demi-finale, et un gardien intouchable. Iker Casillas, qui a enchaîné un 10e match à élimination directe sans encaisser le moindre but, a ainsi gagné son duel à distance avec le légendaire Gigi Buffon, impuissant sur les deux buts. Le portier du Real a sorti plusieurs arrêts déterminants notamment sur des tentatives de Cassano (28e, 32e), l'Italien le plus dangereux, et de Di Natale (47e, 52e).

Pas d'exploit pour Balotelli et l'Italie

Déception pour "Gigi" Buffon et ses coéquipiers [KEYSTONE - Antonio Calanni]
Déception pour "Gigi" Buffon et ses coéquipiers [KEYSTONE - Antonio Calanni]

Comme tous les adversaires de l'Espagne depuis 4 ans, l'Italie a globalement passé son temps à courir derrière le ballon, confisqué par les techniciens espagnols. La supériorité technique de la Roja est telle que Del Bosque s'est encore payé le luxe de se passer d'un avant-centre de métier, laissant Torres sur le banc et faisant confiance à Fabregas.

L'Italie misait sur un exploit de plus de sa nouvelle coqueluche Balotelli. Mais la paire Piqué-Ramos n'a laissé aucun espace ni aucune chance à Super Mario. La sortie sur blessure de Thiago Motta peu après l'heure de jeu alors que Cesare Prandelli avait déjà effectué ses trois changements, n'a fait que rajouter au désarroi de la Nazionale, contrainte de terminer la finale à 10.

Difficile dans ces conditions de rivaliser avec une équipe au sommet de son art et désireuse de ne pas manquer son rendez-vous avec l'Histoire.


La parole aux vainqueurs et aux vaincus

Jordi Alba (Espagne/auteur du 2-0) : "C'est magnifique d'avoir défendu victorieusement le titre. On avait déjà écrit l'histoire, et on l'a refait. C'est incroyable, je peux à peine y croire."

Iker Casillas (Gardien et capitaine de l'Espagne, championne d'Europe): "Nous avons rendu facile ce qui est difficile. Certains peuvent penser qu'un 4 à 0 c'est facile contre l'Italie, parce que le match a donné l'impression d'être facile mais nous sommes vraiment allés en progressant dans ce tournoi. Nous avons joué avec nos joueurs et leurs qualités. Ils (les Italiens) étaient fatigués. Le 2e but, celui de Jordi Alba, leur a fait mal. Au retour des vestiaires, ils ont essayé de revenir mais nous avons pu les contrôler. Il y aura toujours des critiques parce que nous avons placé la barre très haute et que dès que nous sommes moins bien il y a des commentaires."

Cesare Prandelli (sélectionneur Italie): "Nous avons tout donné, mais nous n'avons pas pu rivaliser avec cet adversaire si fort. On a joué du mieux qu'on pouvait, mais il n'y a pas eu de miracle. Ils étaient plus frais. Nous avons néanmoins connu un tournoi fantastique. Je pense que cette équipe va encore grandir, il faut lui laisser du temps."

Gianluigi Buffon (Gardien et capitaine de l'Italie): "Contre l'Espagne, on accepte plus sereinement de perdre. C'était une belle aventure. En finale, il faut gagner mais aujourd'hui on a joué contre une équipe d'une valeur inestimable. Merci aux Italiens qui nous ont soutenus."

Agences/jbla

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Torres, roi des buteurs

Fernando Torres est officiellement le roi des buteurs de l'Euro 2012. L'Espagnol est à égalité avec cinq autres joueurs avec trois buts marqués. Il est aussi ex-aequo avec Mario Gomez (3 buts et 1 assist), mais le devance car il a joué moins de minutes que l'Allemand.