Michel Pont et...
... le voeu qu'il formulera au moment de souffler ses 60 bougies
C'est la 5e fois que je fête mon anniversaire avec l'équipe nationale dans les phases finales. C'est un privilège. Je n'ai jamais pensé à mon âge, de toute ma vie. Je n'ai pas 60 ans... Si on m'avait dit il y a 33 ans, quand j'ai commencé à entraîner, que je fêterais mes 50 ans au Portugal à un Euro, j'aurais rêvé. Mon rêve est devenu réalité. Mon rêve aujourd'hui est de battre la France. Ce serait mon plus beau cadeau et d'aller ensuite le plus loin possible dans cette Coupe du monde. Je suis convaincu que si l'on sort de ce groupe, on est capable de faire quelque chose.
... son bilan depuis ses débuts en tant qu'assistant en 2001
La fin de cette expérience pour moi est riche émotionnellement. Il y a toujours une petite partie de ma tête qui est nostalgique. Je suis attaché à l'équipe de Suisse. Cela me remue un peu les tripes. Deux Euros, trois Coupes du mondes, plus de 130 matches avec cette équipe de Suisse qui s'est formée il y a 13 ans...
Je suis extrêmement fier de la manière dont nous avons réussi à vendre les valeurs du football suisse et de la formation. Avec deux personnages exceptionnels Köbi Kuhn et Ottmar Hitzfeld, nous avons développé un état d'esprit de famille afin que l'équipe nationale représente toutes les régions du pays.
... son meilleur souvenir
Malgré la victoire contre l'Espagne, lors de la Coupe du monde 2010, je retiendrai la rencontre contre le Togo à Dortmund, en 2006, avec 50'000 spectateurs suisses en rouge dans le stade. C'était une impression totalement nouvelle pour les joueurs et la Fédération suisse. Nous avions été extrêmement sensibles à cet engouement populaire inimaginable.
... son pire souvenir
C'est la séance des tirs au but perdues lors de la Coupe du monde 2006 face à Ukraine. L'équipe était fatiguée... Cette défaite nous avait privés d'un quart de finale contre l'Italie.
Le football suisse a beaucoup progressé mais on restera toujours avec nos petits moyens. Avec 8 millions d'habitants, la Suisse compte un réservoir beaucoup plus réduit que la France, l'Espagne ou l'Angleterre.
... l'équipe de Suisse cuvée 2014
C'est un groupe qui a le potentiel de réussir quelque chose.Il a tout dans les mains pour le faire. Les joueurs sont extrêmement motivés et concentrés. Je n'ai pas l'impression que nous avions cette même "gnaque" en 2010. Je sens l'équipe totalement investie.
... Ottmar Hitzfeld
J'ai eu la chance d'avoir côtoyé Köbi Kuhn et Ottmar Hitzfeld. Comme toujours, les grandes personnes sont les plus simples dans leur fonctionnement. Ottmar donne l'image de quelqu'un de très austère mais c'est quelqu'un qui a une chaleur extraordinaire. Il a un besoin viscéral de soigner les détails. Il fait partie des 10 plus grands entraîneurs du monde.
J'espère que cette aventure va se terminer le plus tard possible au Brésil. Il le mérite. C'est quelqu'un de fidèle et sincère. Il respecte chaque personne de l'équipe. Cela va du chauffeur de bus, au responsable aux joueurs. Köbi Kuhn était le même.
... les clés du match de vendredi face à la France
La France est une équipe au top qui a retrouvé son statut normal. Il faudra réussir à élever notre niveau de jeu, éviter de jouer avec la même crispation que lors du match contre l'Equateur et nous mettre au niveau des Français pour déranger leur machine qui s'est mise en branle lors du match retour des barrages contre l'Ukraine. Nous devrons les faire douter par le jeu. Je ne pense pas que ce soit au niveau de la condition ou de l'impact physique que nous réussirons à faire bouger les Français.
L'emprise des Bleus a été totale depuis leur match retour contre l'Ukraine il y a 9 mois. Les Français ont retrouvé ce sacrifice individuel pour le mettre au service du groupe. A nous de sauter sur la moindre occasion pour les faire douter. Dans ce sens, les 30 dernières secondes de la rencontre face à l'Equateur nous ont donné beaucoup de confiance. Nous ne jouerons pas à 10 derrière.
Porto Seguro, Miguel Bao - twitter @migbao #RTSmondial
Michel Pont un personnage haut en couleurs
Michel Pont répond en portugais à un journaliste brésilien. "Je m'en fous, j'essaie" #ungrandmoment #RTSmondial pic.twitter.com/OPd4SqBRZ7
— Miguel Bao (@migbao) 18 Juin 2014