A l'opposé du spectacle à couper le souffle entre l'Allemagne et le Brésil mardi (7-1), cette rencontre n'a été que combat tactique et physique. Les Bataves, qui avaient éliminé le Costa Rica aux tirs au but au tour précédent, ont eu moins de réussite cette fois-ci, avec Cillessen dans la cage qui n'a rien arrêté (contrairement à Krul en quart), ainsi que Vlaar et Sneijder qui ont échoué devant Romero.
Objectif: ne pas commettre d'erreur
Seules les personnes qui n'auraient rien suivi du Mondial jusqu'ici ou qui ignoreraient absolument tout de la "res footballistica" et, donc, des traditions dans le jeu des deux équipes, auraient pu être surprises par le déroulement de la rencontre. Il fallait bien s'en douter: l'objectif prioritaire, tant dans le camp néerlandais qu'argentin, était de ne pas commettre la première erreur. Pour les nostalgiques de Cruyff ou Maradona, mieux valait se repasser un classique en vidéo!
Quand Arjen Robben affronte Lionel Messi, et que l'idée est de laisser l'adversaire se fourvoyer d'abord, cela implique que ni le jet du Bayern ni la Puce de Barcelone ne doivent toucher beaucoup de ballons. A ce titre, il convient de féliciter à la fois le binôme batave Martins Indi - Blind et celui de l'Albiceleste Rojo - Garay. Durant les 45 premières minutes, fermées, il n'y a ainsi eu qu'un seul tir cadré, sur un coup franc direct de Messi facilement capté par Cillessen (15e).
Indigeste
Contenu à peu près aussi indigeste en seconde période, durant laquelle les plus beaux gestes ont bel et bien été les interventions défensives de Ron Vlaar - un tacle parfait sur Messi (56e) et un contre sur une tentative de Lavezzi (71e) - et de Javier Mascherano, auteur d'un sauvetage de grande classe sur une percée de Robben à la... 91e. Tant et si bien que, lorsque Messi a mal ajusté un coup franc qu'il destinait à l'un de ses partenaires, le public dans son ensemble a sifflé (73e). Et les 63'267 spectateurs de la Corinthians Arena, pour beaucoup mouillés, ont remis le couvert et pour la même raison, mais cette fois-ci à l'intention de Sneijder (77e).
Mais rien n'y a fait, et les excellents replis soit de Mascherano et Biglia pour l'Argentine, soit de Wijnaldum et Kuyt pour les Pays-Bas, ont muselé jusqu'au bout les hommes censés mettre le feu aux lignes adverses. Quand ceux-ci n'étaient pas éteints de leur propre chef, comme Agüero, de retour de blessure mais entré "pour beurre" à la 82e, ou le transparent Van Persie, remplacé dans les prolongations par Huntelaar. Des prolongations qui n'ont pas changé le score, en dépit de quelques ouvertures trouvées par Robben dans une défense argentine commençant à fatiguer après tant de remarquables efforts et une grosse opportunité mal négociée par Palacio à la 115e.
Le verrou argentin
Malgré ce raté, l'Albiceleste s'est offert le droit de réaliser ce qui est sans doute un des plus grands fantasmes au pays: gagner la Coupe du monde chez l'ennemi juré brésilien. A l'Allemagne de réussir à forcer le verrou du dispositif d'Alejandro Sabella, qui n'a pas concédé le moindre but en trois matches à élimination directe dans ce Mondial!
L'Allemagne et l'Argentine se retrouveront pour la troisième fois en finale de la Coupe du monde. Les Argentins s'étaient imposés 3-2 en 1986 au Mexique, mais les Allemands avaient pris leur revanche quatre ans plus tard en Italie (1-0).
si/lper
Retrouvez le fil du match, minute par minute, avec Baptiste Ruedin
Revivez la demi-finale du jour en images
Référence au match diffusé en direct le 8 juillet sur RTS Deux à 22h00: Pays-Bas - Argentine, Coupe du monde de la FIFA 2014
Robben: "ça fait mal"
JAVIER MASCHERANO (milieu de l'Argentine): On peut être fier de cette équipe, on se donne toujours à 100%. On a mérité cette finale. On devra encore s'améliorer, l'Allemagne joue très bien.
SERGIO ROMERO (gardien de l'Argentine): C'est un rêve qui se réalise. Je suis heureux d'avoir pu aider mes coéquipiers. L'Allemagne, grâce à son entraîneur génial, joue très bien depuis un certain temps déjà.
ARJEN ROBBEN (milieu des Pays-Bas): On méritait davantage qu'eux de gagner. Ca fait mal. Nous pouvons être fiers de ce que nous avons atteint. On ne peut rien reprocher à personne.