Durant ce Mondial, l'Allemagne s'était trouvée de nouveaux héros avec l'émergence de Mats Hummels et Toni Kroos, devenus les patrons de la défense et du milieu, la confirmation de Thomas Müller en attaque (5 buts, comme au Mondial 2010) ou celle de Manuel Neuer impérial dans les buts. Mais les fans de la Mannschaft avaient fait une croix sur leur fantasme "Götzila", association rêvée d'Özil et de Götze.
Özil (25 ans) est bien resté titulaire en dépit de performances en dents de scie, mais Götze avait perdu sa place dans le onze contre l'Algérie en huitième de finale (2-1 ap), lorsqu'il avait été remplacé à la pause.
Klose avait ensuite récupéré son poste en pointe et Müller avait glissé sur un côté. Et le "super sub" Schürrle avait pris de vitesse "Super Mario" pour désormais faire figure de 12e homme, grâce à son entrée décisive en huitièmes et son doublé en demi-finale face au Brésil. Auteur au total de trois buts, il offre lui des solutions dans la profondeur.
"Je veux montrer au Brésil ce dont je suis capable"
Titularisé au détriment de l'expérimenté Podolski ou du véloce Schürrle, Götze avait pourtant plutôt commencé d'un bon pied son Mondial, en provoquant le penalty qui avait permis l'ouverture du score contre le Portugal (4-0), puis en marquant le premier but face au Ghana (2-2), du genou. Mais c'est comme si le Mondial de "Götzinho" s'était arrêté à sa célébration qu'il savait photogénique, les bras en croix tel le Christ Rédempteur de Rio.
La starlette révélée à Dortmund nourrissait pourtant de "grandes ambitions" avant la compétition, "je veux montrer au Brésil ce dont je suis capable", avait-il trompeté avant le Mondial. Las.
L'éternel grand espoir du foot allemand, plus souvent remplaçant que titulaire au Bayern Munich, peinait à s'imposer durablement au-delà de quelques fulgurances, handicapé il est vrai par des blessures musculaires à répétitions depuis 2012. Il voulait boxer dans la catégorie de Neymar, 22 ans comme lui mais auteur de quatre buts pour la Seleçao, il se retrouvait à cirer le banc.
La revanche de "Götzinho"
Mais le scénario de la finale lui a souri. Khedira, touché au mollet et qui aurait dû être titulaire, a été remplacé par Kramer juste avant le coup d'envoi. Puis ce dernier, touché dans un choc, n'a tenu que trente minutes. Le coach de l'Allemagne Joachim Löw a alors fait rentrer Schürrle. Qui allait être le "super sub" allemand, celui que Löw fait entrer à la fin, pour apporter de la fraîcheur, rôle dévolu à Schürrle ?
Götze ? Bingo... Il est entré à la 88e minute. Il n'a pu faire la décision avant la fin du temps réglementaire. Et puis la prolongation est venue. Et l'éclair aussi: Un débordement de Schürrle côté gauche, une ouverture dans la surface de réparation pour Götze. Le reste, ce dernier s'en souviendra toute sa vie: contrôle de la poitrine et reprise du pied gauche, après 113 minutes de jeu.
A sept minutes du terme de la prolongation. Götze tenait sa revanche, offrant le titre suprême à son pays. Et une marque historique. Ce but est le 171e inscrit en 64 matches disputés au Brésil depuis le 12 juin, ce qui égale le record établi en 1998.
afp/dbu
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La finale en images
Référence au match diffusé en direct le 13 juillet sur RTS Deux à 21h00: Allemagne-Argentine, Coupe du monde de la FIFA 2014
"Je ne sais pas combien de temps nous aller fêter ce titre"
"C'est une expérience impressionnante et incroyable", a dit Manuel Neuer, élu meilleur gardien du Mondial 2014, après la victoire de l'Allemagne en finale face à l'Argentine (1-0 ap), dimanche à Rio.
"Nous avons eu une incroyable cohésion depuis notre préparation. Nous avons connu notre part d'échecs, y compris la perte de joueurs comme Lars et Sven Bender, ou encore Marco Reus qui méritaient tous d'être champions du monde", a commenté Neuer.
"L'Allemagne est championne du monde. Je ne sais pas combien de temps nous allons le fêter, mais nous allons le faire avec de larges sourires", a ajouté le gardien allemand.
"C'est incroyable ce que nous avons réalisé", a affirmé le capitaine allemand Philipp Lahm. "Que nous ayons le meilleur joueur du monde n'a aucune importance. On a juste besoin d'avoir la meilleure équipe", a ajouté Lahm.
"Nous nous sommes améliorés tout au long du tournoi et n'avons jamais laissé tomber même quand les choses n'allaient pas comme nous le voulions. Nous avons conservé notre plan et à la fin, nous sommes devenus ici champions du monde", a encore dit le capitaine allemand après avoir reçu le trophée des mains de la présidente brésilienne Dilma Rousseff.
"L'équipe est restée calme et patiente. Nous savions qu'il nous restait quelque chose à faire à la fin", a conclu Lahm.