L'enjeu financier est colossal: si le championnat, interrompu le 13 mars, est bouclé le 30 juin, le versement de droits télévisés d'une valeur estimée à environ 300 millions d'euros sera débloqué.
Mais "avec des précautions, les matches à huis clos sont certainement à nouveau possibles", a estimé mardi le ministre de la Santé, Jens Spahn. "Pour des millions de fans de football, ce serait alors un retour à la normale à partir du 9 mai, même si c'est dans un stade vide."
Cette possible reprise a également reçu un accueil positif des grosses cylindrées du championnat, du Bayern (1er au classement avant l'interruption) à Dortmund en passant par le RB Leipzig.
Leurs joueurs ont retrouvé par petits groupes ces dernières semaines le chemin de l'entraînement. "Tant que les règles pourront être respectées, les joueurs joueront, en quarantaine s'il le faut", a plaisanté la vedette du Bayern Thomas Müller.
afp/fg
Des tests pour les joueurs?
La Fédération (DFL) promet notamment que joueurs et membres des encadrements soient testés tous les trois jours. Elle évalue à 20'000 le nombre de tests nécessaires pour s'assurer que les rencontres à venir soient sans risques.
Mais même si l'Allemagne dispose de capacités de test supérieures à ses voisins européens, une telle utilisation est loin de faire l'unanimité, en particulier dans le milieu médical. "Je pense que les tests devraient être utilisés là où cela a un sens médical", a ainsi déclaré Lars Schaade, le vice-président de l'Institut Robert Koch, chargé de la veille épidémiologique. "Je ne vois pas pourquoi certains groupes de population devraient être soumis à un dépistage systématique".
Les supporters pas convaincus
Toutefois, certains supporters à travers le pays désapprouvent ce scénario. L'influente association de supporters "Unsere Kurve" ("Notre virage"), comme des groupes d'ultras, plaident elle pour un arrêt définitif de la saison, plutôt que des rencontres sans public. Le groupe de supporters Fanszenen Deutschlands voit même dans une reprise "une injure au reste de la société (...) en particulier aux personnels soignants". Le syndicat de policiers s'est inquiété du risque de voir les supporters se rassembler près des stades pour encourager leurs équipes malgré l'interdiction de rassemblement.