Kevin Mbabu a bien choisi son moment. Le monde entier trépignait devant son écran télévisé. Face à Augsbourg, le Genevois a réussi sa rentrée avec un match plein sur son aile droite, ponctué d'un rush énergique devenu décisif grâce à un centre pour Daniel Ginczek à la 91e minute.
Mais la performance du latéral international a trouvé son écho dans une enceinte bien vide. "Les premières minutes étaient vraiment bizarres, revoit Mbabu pour Keystone-ATS. Mais une fois passées, je ne me posais plus aucune question. On fait abstraction du contexte. Je m'étais conditionné à disputer un match à enjeu. Après, c'est vrai que l'atmosphère autour est un peu particulière, cela fait plus penser à une opposition interne qu'à une rencontre de Bundesliga. Les émotions d'un stade, quand il siffle, crie, c'est quand même important. Mais je crois que la différence est surtout perçue par les gens autour. Personnellement, je n'ai eu aucun problème à me motiver"
ats/ace
"Avec sérénité"
L'ancien joueur de Young Boys s'est très vite accommodé du contexte. "C'est un grand soulagement d'avoir enfin retrouvé la compétition", sourit-il. L'emballement n'est pas feint, transpire la sincérité. "J'ai vraiment pris du plaisir même s'il n'y avait pas de public. J'étais de l'idée qu'il fallait reprendre si des mesures d'hygiène le permettaient. Histoire de s'approcher le plus possible du risque zéro, même s'il est inatteignable. Là, j'ai le sentiment que nous avons tous joué avec sérénité." Sans appréhension dans les contacts physiques? "Non, c'est quelque chose qui m'avait manqué, rigole le défenseur rugueux. Dès que nous avons pu aller au duel à l'entraînement, je ne me suis pas privé."
"Dans la solitude"
"J'ai vécu dans la solitude durant le confinement, souffle Kevinl. Je n'ai vu personne pendant cette période. J'en ai aussi profité pour prendre du temps pour lire, pour cuisiner. Des choses que je ne faisais pas aussi souvent." Même si, en Allemagne, le retour sur les terrains d'entraînement a été précoce. D'abord par petits groupes, puis collectivement. Sans que ce ne soit une partie de plaisir. "Pendant huit ou neuf semaines, nous nous sommes entraînés sans avoir ce petit sucre le week-end. C'était frustrant, d'autant que cela était très intense physiquement. Au début, en plus, il n'y avait même pas de date de reprise prévue. Mais la Ligue allemande a fait un travail énorme et nous avons maintenant cinq semaines de bonheur."
Un protocole strict
En plus des matchs à huis clos, les équipes ont passé la semaine isolées à l'hôtel. Et puis, si la préparation de match a été fidèle à l'habitude dans son contenu (avec l'exception du passage obligatoire par le test de dépistage la veille de la rencontre), les mesures de distanciation sociale demeurent strictes hors terrain: "Nous avons fait le voyage en avion en étant un par rangée, puis le déplacement se fait avec deux cars, détaille le Genevois. Au stade, chaque équipe a disposé de deux vestiaires, dans lesquels les distances étaient respectées."
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