Jordan Lefort: "ma famille m'a toujours soutenu, j'essaie aujourd'hui de la rendre fière"

Le soleil darde ses rayons sur les travées du Wankdorf, dont il illumine le nom retrouvé dans les sièges vides de l'arène. Auréolé de ce ciel radieux, qui semble déjà avoir choisi son champion, Jordan Lefort approche, sourire aux lèvres. Il salue courtoisement, puis s'installe afin de répondre aux questions de RTSsport.

Le joueur de bientôt 27 ans, il les fêtera le 9 août, a le verbe franc, le regard lucide et les pieds fermement ancrés sur terre. "J'ai eu la chance d'être à Amiens pendant longtemps (ndlr: 9 saisons dont 1 en prêt à Quevilly-Rouen). C'est un club très familial avec beaucoup de valeurs. Je n'ai jamais vraiment côtoyé le côté "star" du football. Pour l'anecdote, j'ai d'ailleurs la même petite voiture depuis six ans. A YB, même si le club joue le titre, j'ai retrouvé cet aspect familial et ces valeurs".

Celui qui aura tout vécu, ou presque, à Amiens, dont la Ligue 1, a posé ses bagages à Berne au mois de février. Après des discussions avortées, faute d'accord entre les deux clubs, en juin 2019, Lefort a finalement débarqué dans la capitale sous la forme d'un prêt. Rapidement titularisé, il a cependant dû faire face au frein qu'a constitué l'interruption de la saison. "Il ne faut pas voir son intérêt personnel. La santé passe avant tout", balaie-t-il.

Plutôt que de ronger son frein, le désormais latéral a profité du semi-confinement pour se préparer physiquement à une reprise et étudier l'allemand. "La seule chose compliquée durant cette période était que je n'avais pas mes proches", avoue celui qui vit avec sa copine, mais qui n'a pu revoir ses parents et ses deux grandes soeurs depuis plusieurs mois.

Le travail fourni a payé. Titularisé, dans l'axe de la défense, puis sur le côté, lors de 9 des 11 matches joués depuis la reprise, le Français est rapidement entré dans les bonnes grâces de son entraîneur Gerardo Seoane. Le club a ainsi levé son option d'achat et signé une entente de trois ans avec lui. "Je suis très content. Trois ans, c'est très bien, je peux voir un peu plus loin. Je vais encore pouvoir découvrir la Suisse qui est un très beau pays."

Mais, pour l'heure, priorité au championnat et à son palpitant final. En la matière, pas question de mettre la charrue avant les boeufs. La victoire en Valais n'est pas encore dans la poche. "Sion lutte pour son maintien et on joue à l'extérieur. On l'a vu, contre Xamax, cela a été compliqué, on a perdu à Thoune. Il faudra donner le meilleur pour aller chercher ce titre dès vendredi."

Berne, Ludovic Perruchoud