A l'instar de Bernard Challandes, Yves Débonnaire ou Ludovic Magnin, Vincent Cavin est un pédagogue. Commes ces entraîneurs romands bien connus, il a suivi une formation d'enseignant avant de pleinement s'épanouir dans le monde du football. "J'ai toujours aimé être dans l'accompagnement et l'encadrement de groupes, concède celui qui a grandi dans le Nord-Vaudois. Le poste d'entraîneur m'intéresse moins, car l'empathie y est peu présente."
Durant sa carrière de footballeur, Vincent Cavin (45 ans) est passé de la 2e ligue avec Donneloye à la LNA avec Yverdon et Lausanne. Il a rangé ses crampons en 2007 au Tessin, où il est devenu responsable du Team Ticino. Après avoir évolué en parallèle à l'ASF comme analyste vidéo, il a franchi un nouveau pas en étant nommé coordinateur sportif de l'équipe nationale en 2018, un poste créé sous l'impulsion de Vladimir Petkovic.
Les joueurs de l'équipe A sont le patrimoine de la fédération
RTSsport: Quelle est l'origine de ce poste de coordinateur sportif?
VINCENT CAVIN: Jusqu'en 2014, je m'occupais uniquement de l'analyse vidéo. Lorsque Vladimir Petkovic a pris les rênes de l'équipe de Suisse en 2014, nous avons beaucoup échangé avec lui sur la façon de mieux encadrer les joueurs de l’équipe A. Ils sont le patrimoine de la Fédération. Cette dernière vit grâce aux résultats de l’équipe nationale. Et nous sommes arrivés à la conclusion qu’il faudrait que l’on puisse mieux suivre les joueurs au quotidien et prendre aussi en compte leur personnalité. C’est pour cela que ce poste de coordinateur sportif a vu le jour à partir de 2018.
RTSsport: En quoi consiste votre activité?
VINCENT CAVIN: le but est de m’occuper de la partie sportive en parallèle de l’entraîneur, de l’aider dans plusieurs domaines. Il y a l’analyse vidéo, mais aussi le "talent management", à savoir rendre visite aux joueurs, voir leurs conditions et les aider en cas de difficulté. Pendant la 1re année de ma fonction, j'ai rencontré chacun des joueurs dans leur club et échangé avec les présidents, les managers. Ce sont des acteurs essentiels dans le football aujourd’hui. Dans le passé, personne ne connaissait vraiment la situation des joueurs et quelles personnes gravitaient autour d’eux. Il n’y avait pas non plus de base de données pour avoir un suivi de l’équipe suisse au fil du temps.
RTSsport: Les joueurs ont-ils vraiment besoin de ce soutien?
VINCENT CAVIN: On ne se rend pas compte. La Suisse est un petit pays. Si on veut avoir une carte à jouer, il est important d’être là pour soutenir un joueur. Le suivi des joueurs est important pour mettre ceux qui rejoignent la Nati dans les meilleures conditions. Les jeunes partent rapidement à l’étranger et ce n’est pas facile pour eux. Le football est très individuel et l’on n’a pas beaucoup d’amis. Au final, il n’y a que 11 titulaires sur la feuille de match. C’est un monde assez hypocrite.
Vladimir Petkovic a une ligne et il la garde. Les joueurs aiment cela
RTSsport: Comment se déroule votre collaboration avec Vladimir Petkovic?
VINCENT CAVIN: On se parle chaque jour et on a une ligne de conduite claire entre nous. Je ne dois pas lui rendre des comptes. Lorsque je parle avec un joueur, on définit avec celui-ci si je dois en parler au coach. Dès fois, les joueurs ne savent pas s’ils peuvent directement le contacter. Je m’occupe de faire le lien entre les deux. Vladimir est vraiment à l'écoute de son groupe. C'est quelqu'un qui est prêt à prendre sa voiture pour faire 400km dans la nuit afin de venir voir un joueur.
RTSsport: Vous côtoyez Vladimir Petkovic au quotidien, quelles sont ses qualités?
VINCENT CAVIN: Vladimir est apprécié parce que c’est une personne très droite. Il a une ligne et il la garde. Les joueurs aiment cela. Sa grande qualité est de se remettre beaucoup en question. Il essaie d’être meilleur, de s’améliorer constamment. Il visionne énormément de matches et connaît très bien la quarantaine de joueurs que l’on suit pour l’équipe de Suisse. Je l’avais connu au Tessin il y a plusieurs années et je remarque qu’il apprend de chaque expérience. Il a une grande capacité à anticiper les choses.
RTSsport: Comment le travail entrepris avec la Suisse est-il perçu à l'étranger?
VINCENT CAVIN: dans les contacts que j’ai avec les autres Fédérations, tout le monde me dit que c’est magnifique ce que l’on fait avec notre sélection. En Suisse, les gens ne sont jamais vraiment satisfaits (sourire). On aimerait tous arriver en quarts de finale d’une grande compétition, mais on doit toujours avoir en tête que notre réservoir de joueurs n'est pas énorme. A ce titre, on se doit de veiller à ne pas perdre des talents. Ceci en les encadrant de la meilleure des manières.
Il y a des joueurs en préparation et d'autres qui viennent à peine de reprendre
RTSsport: Cette reprise des matches avec le contexte du Covid-19 est-elle bien vécue par les joueurs?
VINCENT CAVIN: les joueurs vivent cela assez bien. Ils sont habitués parce qu’ils ont déjà eu un protocole assez strict dans leur club par rapport au coronavirus. Il y a une bulle qui est mise en place mais cela ne change finalement pas grand-chose par rapport à un rassemblement standard de l’équipe de Suisse, où les joueurs se trouvent déjà habituellement isolés en quelque sorte.
RTSsport: Que pouvons-nous attendre de cette semaine pour l'équipe de Suisse?
VINCENT CAVIN: j'ai envie de dire que le travail avec l’équipe de Suisse est à chaque fois un retour où l’on recommence à zéro. On a des concepts, mais peu de temps pour les pratiquer. Cette semaine, on ne va pas le nier, ce ne sera pas évident. Il y a des joueurs en préparation et d’autres qui viennent à peine de reprendre. Il n’y a actuellement aucune homogénéité entre les joueurs. Pour nous, l’objectif est de profiter de cette reprise afin de préparer le futur en ayant en tête l’Euro de l’année prochaine et de faire grandir ce groupe qui est prometteur.
Lviv, Sébastien Schorderet
Mode d'emploi de la Ligue des Nations
55 nations sont réparties en 4 "Ligues", divisions classées par niveau. De A, la meilleure Ligue avec notamment la France, le Portugal, l'Espagne, l'Allemagne, à D, la plus faible. Dans chaque Ligue figurent plusieurs groupes (quatre en Ligue A, B et C, deux en Ligue D), dont les équipes s'affrontent en matches aller-retour entre septembre et novembre 2020.
Le dernier de chaque groupe de Ligue A et B est relégué dans la division inférieure pour la prochaine édition (2022-23); le 1er de chaque groupe de Ligue B, C et D est promu à l'échelon supérieur.
Les vainqueurs de groupe de première division (Ligue A) se disputeront le trophée honorifique lors d'une phase finale (demi-finale, match pour la troisième place et finale) dont la date reste encore à préciser.
Les quatre derniers de groupe de la Ligue C disputeront un barrage aller-retour en mars 2022, les deux perdants de ces barrages étant relégués en Ligue D.
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— Nati (@SFV_ASF) August 28, 2020