Au regard de la prestation aboutie de l'équipe de Suisse, beaucoup avaient volontiers occulté l'évidence: l'Allemagne du 6 septembre n'en avait que le nom. Ou presque. Car du Bayern Munich, seuls Niklas Süle (de retour de blessure) et Leroy Sané (tout juste arrivé) étaient présents. Le reste des champions d'Europe se prélassait tranquillement, savourant leur titre acquis quelques jours plus tôt en Ligue des champions.
Pour ce rendez-vous de Cologne mardi, la donne est différente. Car une Allemagne que l'on dit moins forte, peut-être même prenable, est renforcée par Manuel Neuer, Joshua Kimmich, Leon Goretzka et Serge Gnabry. Rien que ça. Cela a bien servi en Ukraine samedi, où les Allemands l'ont emporté 2-1, avec notamment un but de Goretzka et un Gnabry très actif sur le front de l'attaque.
Joachim Löw a donc des choix de riche à faire (choisir entre Gnabry et Werner, entre Kimmich et Gündogan, par exemple). Mais, comme souvent, les joueurs du Bayern partent avec un avantage non-négligeable. Car traditionnellement, quand le club bavarois se porte bien, la sélection aussi. Une dépendance qui irrite les dirigeants du Bayern, Karl-Heinz Rummenigge en tête.
ats/bao
Pourquoi les Allemands se détournent de leur Mannschaft?
Prestations médiocres, sélectionneur critiqué et taxé d'arrogance, audiences TV en chute libre: le désamour entre le public et l'équipe d'Allemagne s'aggrave, à 8 mois de l'Euro où elle jouera dans le groupe de la France et du Portugal.
Mardi soir contre la Suisse, le coach Joachim Löw sera dos au mur: une victoire est impérative pour conserver au moins la 2e place de la poule, derrière l'Espagne, mais aussi et surtout pour contrer les attaques dont il est l'objet.
"On se fout de la gueule des téléspectateurs!" Lothar Matthäus, champion du monde 1990 et désormais consultant redouté, a tiré à boulets rouges la semaine dernière: "Ce n'est pas notre équipe nationale (...) En équipe nationale, nous voulons voir jouer les meilleurs".
En cause, la convocation en septembre et encore la semaine dernière en amical contre la Turquie d'une équipe "B", privée de ses cadres les plus importants, laissés au repos. Mais aussi le choix assumé contre vents et marées par Löw d'avoir mis d'office à la retraite Jérôme Boateng, Mats Hummels et Thomas Müller, jeunes trentenaires.