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Gaëlle Thalmann: "Représenter la Suisse au niveau européen, c'est un privilège!"

Gaëlle Thalmann espère pouvoir tenir sa place mercredi en Ligue des champions. [Salvatore Di Nolfi]
Gaëlle Thalmann espère pouvoir tenir sa place mercredi en Ligue des champions. - [Salvatore Di Nolfi]
La Ligue des champions, elles en rêvaient. Mercredi, ce rêve va devenir réalité pour les joueuses du Servette Chênois, qui vont découvrir cette prestigieuse compétition face à l'Atlético Madrid en 16es de finale aller au Stade de Genève (RTS 2, 17h50). Premier club romand à se qualifier pour la Ligue des champions, l'équipe espère pouvoir compter sur sa gardienne Gaëlle Thalmann.

Testée positif au coronavirus lors du rassemblement avec l'équipe de Suisse le 25 novembre, Gaëlle Thalmann a dû faire l'impasse samedi sur le choc au sommet contre Zurich remporté 2-0 par Servette Chênois. Des anomalies au niveau de son coeur ont en effet été détectées lors d'examens médicaux et nécessitent des examens complémentaires. "Etant donné que c'est le coeur, on ne prend pas de risques. La santé passe avant tout", confie la gardienne fribourgeoise (34 ans).

L'internationale helvétique espère malgré tout faire son retour sur le terrain mercredi face à l'Atlético Madrid. Un sacré défi attend les Genevoises face aux Madrilènes, sacrées trois fois championnes d'Espagne lors de ces quatre dernières années. Mais Gaëlle Thalmann l'assure, son équipe compte bien jouer sa carte à fond.

RTSsport.ch: Lorsque vous avez signé au Servette Chênois en juillet 2019, imaginiez-vous disputer un jour la Ligue des champions avec le club?

GAELLE THALMANN: Oui, car l'objectif du club était de gagner un titre dans les deux ans. Mais il fallait encore réussir à l'atteindre! On l'a fait dès ma première année. C'est super, c'est une belle récompense après l'interruption de la saison passée en raison du coronavirus.

RTSsport.ch: Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris que vous défieriez l'Atlético Madrid?

GAELLE THALMANN: Pour ma part, j'étais assez contente car je connais une joueuse qui évolue là-bas (réd: Alia Guagni avec qui elle a évolué à la Fiorentina) donc ça me fera plaisir de la revoir! Sinon, que cela soit le Bayern, Chelsea ou l'Atlético, ce sont de grosses équipes. Pour devenir meilleures, on doit se confronter aux meilleures. Affronter une telle équipe, je trouve cela cool. On sera totalement outsider, mais cela ne veut rien dire. C'est un super défi pour toute l'équipe, je me réjouis!

RTSsport.ch: Vous ne serez effectivement pas favorites contre l'Atlético. Comment abordez-vous cette rencontre?

GAELLE THALMANN: Notre tactique sera différente du championnat. On va devoir certainement plus défendre que d'habitude. On aura sans doute moins le ballon. On sait que les Espagnoles ont la possession du ballon dans leur ADN! Il faudra courir beaucoup sans le ballon. Il faudra aussi trouver les forces pour aller les titiller en phase offensive, pour faire les courses qui vont faire mal quand on récupérera le ballon et essayer de saisir nos chances.

La pression ne doit pas nous paralyser

Gaëlle Thalmann

RTSsport.ch: Vous avez déjà disputé la Ligue des champions avec Torres (Italie) et Vérone ainsi que des compétitions majeures avec l'équipe de Suisse. Quels conseils allez-vous donner aux joueuses moins expérimentées?

GAELLE THALMANN: On se retrouve un peu dans la même situation qu'avant le match contre Zurich. On n'a pas l'habitude de jouer dans un stade comme la Praille. Cela peut aussi stresser certaines que le match soit télévisé. On sait que plus de monde regarde. Il y a certainement la peur du jugement des autres. Mais je vais dire aux filles qu'on s'entraîne et qu'on joue au foot pour ce genre de moments! C'est sûr qu'il y aura de la pression, mais cela ne doit pas nous paralyser. Il faut qu'on vive notre rêve à fond. Il y a plein de monde qui voudrait être à notre place. Il faut profiter de jouer contre une telle équipe dans de grands stades et de jouer des matches télévisés. Et puis, représenter la Suisse au niveau européen, c'est quelque chose de fantastique! C'est un privilège. C'est cela qu'on doit avoir à l'esprit.

RTSsport.ch: L'équipe a préparé idéalement cette rencontre avec la victoire contre Zurich, mais vous avez dû suivre ce match depuis les tribunes. Pas trop dur de ne pas être sur le terrain?

GAELLE THALMANN: Je n'étais plus habituée à cela ces dernières années, heureusement pour moi! Ce n'est jamais facile de suivre un match de l'extérieur. Mais il y a des matches plus facile à regarder que d'autres. Contre Zurich, l'équipe a super bien joué, elle a fait preuve de caractère en revenant des vestiaires. Elle est allée chercher brillamment cette victoire.

RTSsport.ch: Cette victoire vous permet de finir l'année en tête du championnat avec 5 points d'avance sur votre dauphin Young Boys. De quoi faire le plein de confiance avant le match de mercredi...

GAELLE THALMANN: Oui, on a rempli notre mission pour cette première partie de saison. C'est positif de finir l'année en tête du championnat et aussi plus facile d'aborder les deux matches de Ligue des champions avec une victoire. On a gagné ce match contre Zurich dans des conditions pas idéales en devant changer la gardienne et lancer une joueuse de 20 ans (réd: Fanny Keizer a remplacé Gaëlle Thalmann). Mais Fanny a fait un super match! C'est bien car cela resserre les liens. Cela montre que chaque joueuse de l'effectif est importante, qu'une équipe ce n'est pas seulement 11 joueuses mais tout un groupe. Fanny et toutes les joueuses qui se sont peut-être données un peu plus pour défendre le but ont donné des réponses positives aux questions du staff. Cela montre le caractère de notre équipe.

Propos recueillis par Jennifer Ballmer - @jenni_ballmer

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Equipe de Suisse: "c'était frustrant de ne pas pouvoir les aider"

A cause de son test positif au Covid-19, Gaëlle Thalmann n'a pas pu participer au match entre la Suisse et la Belgique le 1er décembre dernier. Pour la première fois depuis... 6 ans, la Fribourgeoise a donc suivi depuis son canapé la débâcle des Suissesses, qui se sont inclinées 4-0 et qui ont manqué la qualification directe pour l'Euro 2022.

"Le plus dur à voir, c'était le comportement de l'équipe qui était un peu amorphe et ne rien pouvoir faire pour les aider. C'était frustrant", raconte la gardienne helvétique, qui a déjà les yeux rivés sur l'avenir. "C'est une grande déception car on avait toutes les cartes en main, mais ce n'est pas fini. On a encore une chance! On doit se concentrer sur le prochain défi, qui sera certainement les barrages".